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Autant le dire… : Si c’est cela les prochaines indépendances

Publié le vendredi 28 janvier 2011 à 01h49min

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En Tunisie la rue, ou du moins la révolution Jasmin a eu raison de Ben Ali. Qui d’ailleurs, il faut l’en féliciter, a vite compris en quittant plus tôt le pouvoir. Les manifestations actuelles sont essentiellement le fait de son ancien Premier ministre qui, pour des raisons difficilement explicables, se maintient au pouvoir, malgré le refus des « Jasministes ». On pourrait d’ailleurs lui incomber les violences actuelles suivies de morts et de blessés.

Tout comme Ben Ali, il est passible de poursuites. D’autant plus que pendant 11 ans, il a travaillé et mis en œuvre la politique de celui qu’on traite aujourd’hui comme un dictateur. S’il avait en son temps peur de Ben Ali, il aurait pu démissionner et demander l’exil. Aujourd’hui, il serait aux avant-postes de la lutte pour la démocratie dans son pays.

En Egypte voisine, les mêmes causes semblent vouloir produire les mêmes effets. A la seule différence que Hosni Moubarak semble avoir pris assez tôt les devants. Quelque part, il a le soutien implicite de la communauté internationale qui, du fait de son rôle dans le conflit israélo-palestinien, ne peut le lâcher aussi facilement. Au risque de créer une autre tension. Dans tous les cas, le dernier mot revient toujours au peuple. Si bien que ces prises de positions avérées ou non, ne peuvent peser lourd dans la balance.

Face à ces deux cas, il y a cette originalité de M’Ba Obame, un opposant gabonais qui, dix-sept mois après la présidentielle qui a vu la « victoire » d’Ali Bongo, s’est proclamé un beau matin chef de l’Etat. Mieux, il demande au Secrétaire général des Nations unies de le reconnaître comme tel. Il a même formé un gouvernement de 19 membres avant d’aller se camoufler au Programme des Nations unies pour le développement au Gabon. C’est à croire s’il est au sérieux ou veut-il tout simplement emmerder Ali Bongo qui se la coule douce ? Ce qui est évident, est que MBa Obame n’est plus dans les délais pour justifier son « auto proclamation » à la tête de l’Etat gabonais. N’est-ce pas donc de l’anarchie pure et simple ? Dans ces conditions, il mérite d’être traité conformément aux exigences des lois de la République gabonaise.

En Côte d’ivoire, un autre cas similaire, Laurent Gbagbo est véritablement en train de se jouer des organisations ouest-africaines et africaines (UEMOA, CEDEAO et UA). Toutes ont reconnu l’élection d’Alassane Dramane Ouattara comme président de la République de Côte d’Ivoire. Sur le bout des lèvres. Mais aucune d’entre elles n’a le courage ni la détermination de lui assurer l’occupation effectivement de son fauteuil présidentiel. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) lors de sa dernière session au sommet à refilé le dossier à l’Union africaine.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont les émissaires courent le monde, se remet elle aussi à la décision de l’Union africaine. A travers son Conseil de paix et de sécurité. Même si ses chefs d’Etat-majors des armées sont prêts pour intervenir militairement.

Quand on sait que l’Union africaine ne parle pas le même langage devant Laurent Gbagbo, il est fort à croire que l’option militaire ne sera pas la plus partagée à Addis-Abeba. Pendant que Gbabo et son clan narguent la communauté internationale et s’installent de plus en plus au pouvoir. Il est allé jusqu’à réquisitionner les agences de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur le territoire ivoirien à l’effet de leur faire effectuer des opérations dévolues au siège de la banque commune.

Laurent Gbagbo, disait un observateur burkinabé est un adepte des « solutions finales ». En d’autres termes, l’option tant redoutée par tous finira par être adoptée. Car, l’enfant de Mama est d’autant plus têtu qu’il risque d’embarquer tout le monde dans ses turpitudes. Et c’est cela le nouveau visage d’une Afrique indépendante.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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