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Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

Publié le jeudi 27 janvier 2011 à 03h41min

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Ce qui suit n’est pas le point de vue d’un spécialiste en questions nutritionnelles. Mais tout simplement d’un observateur qui voudrait apporter sa contribution à un débat qui se pose de plus en plus. Dans la rue, mais également dans les foyers, entre hommes et femmes. Les Burkinabé savent-ils qu’ils mangent mal ? Alors qu’ils ont la possibilité de manger bien, et même très bien pour préserver leur santé ? Les exemples en la matière sont légions.

A commencer par les réceptions et autres cérémonies de mariage, de baptême, de présentations de vœux, de fêtes de fin d’année, religieuses, coutumières et même les « dix-heures ». Toutes ces cérémonies ont un dénominateur commun : la viande de toutes les sortes (poulet, mouton, bœuf et rarement du poisson). Alors que les diététistes déconseillent la consommation exagérée de ces sortes de viandes. Pourquoi donc le Burkinabé aime-t-il tant la viande ?

Quand des amis s’invitent à côté dans un bistrot, c’est pour manger de la viande : du porc, du poulet (à la levure et au soumbala bouillis appelée « rabilé »), de la soupe de bœuf (soupe kôlô) ou de boyaux, cuite dans de grosses marmites dans des conditions qu’ils ne connaissent pas très bien. Véritablement, on ne sait pas ce le « cuisinier » y met comme ingrédients.
Et c’est là aussi une autre question qui se pose. Il semble que la cuisson des repas que nous consommons n’est pas toujours la bonne.

A commencer par ces ingrédients-là. On assaisonne tellement certains plats qu’après la cuisson, on ne sait plus exactement ce que l’on mange. Puisque le principal a perdu tout son goût. Alors quand on sait que ces repas de « dehors » sont très souvent assaisonnés de bouillons (cubes) qui, selon les spécialistes, sont très dangereux pour la santé humaine, il y a de quoi craindre. Certains vont jusqu’à dire que le piment de boucher est bon, tout simplement parce qu’il est bien assaisonné. Comment un piment peut-il être bon en dehors du fait que c’est du piment ? N’est-ce pas ce qui explique les fréquentes maladies cardiovasculaires (hypertension) dont même des moins de quarante ans souffrent ?

Après les cubes, il y a les huiles. Il semble également que les Burkinabé consomment trop d’huile. Chaque plat qu’on pose sur le foyer contient de l’huile. Même dans certaines sauces (comme les sauces de gombo sec, de feuilles de baobab etc) qui ne doivent pas en contenir on y ajoute. Et quelle qualité d’huile ? Quand on sait que depuis des années, les origines de ces huiles sont diverses (dont incertaines sont aussi mauvaises que les autres), il y a de quoi s’inquiéter, une fois, de plus pour notre santé. Car en effet, l’huile est dans tous nos plats. A commencer par ces riz gras, ces riz « soumbala », djèp-djéne suffisamment gras que certaines personnes ne les considèrent comme tel que lorsque l’huile dégouline entre les doigts de la main. Il y a un problème.

N’est-ce pas cela qui explique aussi le taux élevé de cholestérol chez un grand nombre de Burkinabé ? J’ai été scandalisé de voir dans une famille que la cuisinière après avoir ajouté de l’huile dans un repas en cuisson, y a également ajouté de la potasse. Alors que l’expérience que j’ai de la potasse et de l’huile, est que c’est exclusivement les deux produits que grand-mère utilisait au village pour faire le savon. Est-ce à dire que c’est du savon qu’on nous prépare souvent à manger ? Je n’en sais rien.

Puis, il y a le sel. Il semble également que la plupart de nos repas sont salés. Souvent même trop salés. Là où on ne doit pas mettre du sel, on le met. Il en serait de même du sucre que nous consommons exagérément. Si bien que quelqu’un a ironisé en disant que le Burkinabé creuse sa tombe avec ses dents.
C’est pourquoi il faut apprécier les formations initiées ces temps-ci par la Ligue des consommateurs du Burkina à l’endroit des femmes par rapport au choix de ce que nous devons consommer à la maison. Mais là aussi, il faut craindre que le public cible soit mal identifié. Car, ce sont plutôt les bonnes, dans la plupart des cas, qui nous façonnent ces repas-là. Si bien que tout le monde est interpellé par la question. Les hommes comme les femmes.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2011 à 06:05 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    vraiment... si moi je pouvais avoir ces poissons et soumbala de la photo là quoi ! perdu au milieu des Blancs(toubabou) rouges rouges là, c’est grave ! mon Burkina Faso ; tu es bon.

    • Le 30 janvier 2011 à 20:03 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

      Tu peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre et la caressse de la bergere, mon cher. Si ca te manque tant, p-rend s le premier vole et descends au Faso. Tu n’es pas un exile politique, mon cher.

  • Le 27 janvier 2011 à 10:33 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Bel article ! Autant le dire aussi, les mets burkinabé sont restreints : viande, riz, tô, benga, et c’est tout. Le gaonré, samsa, souma et autres plats ne sont consommés qu’à l’occasion, et plus au village qu’en ville. Dans tous les cas, il n’y a que des céréales, et rarement de légumes : nos tomates sont exportés au ghana, nos haricots verts en italie, nos pommes de terre en ...., et quid de nos fruits qui pourrissent pendant leur saisons (mangue, pastèques...), et qui manquent une fois leur récolte passée !

  • Le 27 janvier 2011 à 11:31, par Inoussa Verite En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    tres bon article.....

  • Le 27 janvier 2011 à 13:05, par ZIO En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Bel article. Merci pour votre analyse pertinente du problème. J’espère qu’un grand nombre de lecteurs burkinabé en prendront bonne note !

  • Le 27 janvier 2011 à 13:35 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    i am happy that someone raised the issue and i think that we will take time to think deeply about the question and change our style of living and eating. Maybe we need to take the example from asian. once again we need to be serious with this isseue.

  • Le 27 janvier 2011 à 15:00 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    S’il vous plait on ne dit pas Burkinabé mais Burkinabè !bè !bè !!!!!!!n’importe quoi !

  • Le 27 janvier 2011 à 15:16 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Sujet très intéressant, je m’attendais à en savoir plus sur les dangers de notre alimentation. Les risques évoqués ne sont ni détaillés, ni expliqué.
    L’étude n’est pas du tout approfondie et c’est bien dommage.

  • Le 27 janvier 2011 à 17:18 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Le theme de ce papier est tres important. Il y a trop de morts subites maintenant au Burkina. Non seulement la malbouffe a gagne du terrain mais le seul sport que la plupart des gens font, c’est l’ amour, donc le bedball. O n ne marche plus, on ne court plus(pourtant on court les femmes et les hommes et la meilleure facon de le faire, c’est a moto ou mieux, en voiture). Le sport, c’est pour les jeunes. Meme nos HOMMES ADEPTES DES ARTS MARTIAUX suent sang et eau pour atteindre la ceinture noire, puis decrochent, mmais continuent a se vanter "mais j’ai la noire, moi ". Comme si la ceinture nmoire etait a vie. Au Burkina, pour montrer que les affaires marchent chez toi, il faut cultiver la bedaine. Tout est bon pour y arriver. la paresse, l’ exces alimentaire, et meme le dafourba, ce remede de cheval au propre. Pourtant, des que ton ventre commence a pousser, aussi mcommencent les problemes cardiovasculaires. Les gens pensent que garder la ligne, c’est signe de misere. C’est ainsi que l’
    on meurt doucement mais surement. Regardez autour de nous combien de morts subites on enregistre ? Les maladies cardio- vasculaires tuent plus que le sida et meme le palud. Meme nos campagnes ne sont plus epargnees puisque ’ on y vit presque comme en ville.
    Le sociologue Niamba Andre a initie une etude avec ses etudiants en licence en 2001 : Maladies cardiovasculaires et modes alimentaires dans la ville de ouaga. Prof, qu’ avez - vous fait des resultats de cette recherche si importante ? On ne fait pas de la recherche pour la classer dans ses armoires. Il faut la diffuser. C’est tres important. Il faut aussi de la sensibilitaion tres p[oussee sur nos chaines Tele et Radio pour sensibiliser les gens a faire le sport et a choisir un mode de vie sain. Sinon on continuera de pleurer nos morts jeuenes et gros.

  • Le 27 janvier 2011 à 17:20, par AL KAFUNA En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Oui, de quoi nous étonnons -nous ? nous mangeons mal parceque nos épouses ne préparent plus les repas à la maison ,ce sont les filles aides ménagères .Celles qui travaillent dans bureau comme celles qui s’autonnomisent ont abandonné tout entre les mains de ces filles.Je ne sais pas si ces femmes là ont été déroutés par l’émission « Témoignage au féminin » de notre soeur Binjeamine DOUAMBA par le passé .

    • Le 30 janvier 2011 à 20:21 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

      Il s’agit de mutations sociologiques inevitables qu’ il faut bien negocier. Quand la femme restait a la maison, bien sur une femme qui reste a la maison, travaille aussi mais comme ce n’est pas remunere, on dit souvent qu’ elle ne travaille pas.Et pourtant, il suffisait de lui assurer au moins le SMIG et vous verrez les degats dans nos maigres salaires. Vous voyez donc que meme le mot travailler est en quete d’ une redefinition au Burkina. Tant que les femmes restaient donc a la maison parce qu’ elles ne "travaillent" pas, elles pouvaient preparer elles- memes. Le recours aux bonnes, aux exploitees plutot, n’etait pas necessaire. Mais si je suis une femme qui doit se rendre au bureau a 7h30 comme Monsieur, que faire ? Ne donnez pas trop de force a Benjamine Doamba pour son emission. Si c’est ca, on va lui tailler un Ministere special, Le ministere de la Sensibilisation. Comme ca, n’ importe quel message social urgent pourra etre happe comme dans le systeme des vases communicants. C’est trop facile de croire qu’ il suffit de regarder des messages a la tele pour se voir tranformee. La societe bouge et les roles entre femmes et hommes changent aussi selon la fermentation sociale. Si par exemple toutes les femmes avaient les moyens economiques de participer a la gestion du foyer, vous pensez qu’ on aurait toujours le meme type de relations entre epoux ? Ne blaguez pas. Aujourd’ hui, dans certains foyers, l’ homme s’ occupe autant des couches des nourrissons que les femmes. Il n’ y a pas d’ instinct maternel. Aucune personne n’est amoureuse de nettoyer les poupou. Tout depend de leur realite en famille. Si ta femme est infirmiere, ou policiere ou douaniere ou maintenant gendarme/militaire et qu’ elle est de garde, vas- tu laisser le marmot avec ses chiottes toute la nuit parce que changer les couches serait un "metier" de femmes ? J’ invite les uns et les autres a la reflexion au lieyu de vouloir toujours jeter la pierre aux femmes qu’ on accuse de s’ occidentaliser.
      Un Specialiste de l’ approche Genre.

    • Le 30 janvier 2011 à 22:29, par Pa Begh Wende En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

      bonjour,
      je me permets de vous répondre ceci : une femme qui est bonne cuisinière ne se satisfera d’une bonne qui ne sait pas faire la cuisine convenablement, quelles que soient ses occupations. Ou elle la forme ou elle en change.
      Ceci étant,il y a des femmes qui en savent tellement peu sur la cuisine qu’elles ne sont pas capables de savoir qu’unplat est mal fait ou si elles y arrivent, elles ne savent pas dans quel sens corriger le tir. Il n’est jamais trop tard pour apprendre. Qu’elle s s’y mettent

  • Le 27 janvier 2011 à 17:50, par wendmi En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Oui, le sel, ca va. il suffit de moderer. la potasse egalement. je crois que comme vous l’avez su bien dire, le vrai probleme est sur les bouillons (cubes) et huiles. des gens disent que sans le bouillon, on ne peu pas manger. et avant que le bouillon n’apparaisse ? je pense que pour le bouillon, c’est psycologique. je suis un passionné de la cuisine. Merci. ton sujet est pertinent.

    • Le 30 janvier 2011 à 20:25 En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

      Pour le bouillon comme pour tous les toutes epices, ce n’est pas seulement psychologique. C’est aussi biochimique. Si vous habituez vos pailles gustatives a certains"excitants" il y a le phenomene de l’accoutumance. Donc eduquons nos enfants a rester moderes en matiere d’ alimentation. La veru consiste a rester dans le juste milieu comme le conseillait Aristote. Souvent, a ouaga ici on va aux receptions et on est etonne de voir des gens, qui, avant m,eme d’ avoir goute a un plat, se saisissent de l’arome Maggi ou du sel. Non seulement ce n’est pas Trop Maniere de Table, mais c’est dangereux.

      LOP

  • Le 27 janvier 2011 à 19:06, par Burkiinpoaka En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Cube, sel, sucre, huile, etc... tu trouves que le burkinabe en abuse ??? C’est peut etre pas faux, mais viens donc faire un tour au Senegal pour voir...Enfin... c’est pas une raison pour que nous aussi on creuse notre tombe avec nos dents, tu as raison... mdr !!!!

  • Le 31 janvier 2011 à 11:09, par Tognewaka En réponse à : Autant le dire… : Il parait que le Burkinabé mange mal

    Ton article est très pertinent seulement a qui la faute si ns mangeons très mal tant que nous verrons naitre sous nos yeux de nouvelle société spécialé ds la cormercialisation de ces boullions au detriment de de nos braves mères,associations féminines et autres qui par ingnorance ou par manque de ssoutient de la par de qui de droit n’arrivent pas à assurer la promotion de nos produits locaux tel le soumbala ....
    Parlant de poisson je dirai qu il ne vaut pas mieux que nos poulets car elle est frélaté

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