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S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

Publié le jeudi 27 janvier 2011 à 03h28min

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Le ministre de la Santé, Seydou Bouda, veut mettre fin aux S.O.S. lancés dans les médias pour collecter des fonds en vue de sauver des malades. "Mon enfant souffre d’une maladie qui nécessite une évacuation en Europe... Ma progéniture a tel mal... mes moyens sont modestes et je lance un appel aux personnes de bonne volonté pour sauver une vie".

Bien souvent, ces appels de détresse paraissent dans nos colonnes ou sont débités sur les antennes des radios et les écrans de télévision. Images à l’appui comme pour mieux apitoyer le public sur des cas qui sont, il est vrai, souvent pathétiques. Mais ces sorties médiatiques ne sont pas du goût des autorités en charge de la Santé au Burkina Faso.

Le lundi 24 janvier 2011, le ministre Seydou Bouda, entouré de tout son staff pour une conférence de presse sur le préavis de grève du SYNTSHA et la nouvelle tarification des actes dans les hôpitaux, a abordé le sujet au détour des échanges. Ces S.O.S., de son avis, ternissent l’image de son département et du pays en donnant le sentiment que les gouvernants se soucient peu de la santé des gouvernés. Pourtant, il y a des mécanismes prévus pour régler ces cas.

"Malheureusement, a-t-il poursuivi, ces individus s’adressent aux médias alors qu’ils n’ont ni respecté la procédure ni épuisé les voies de recours". En réalité, ces S.O.S. visent à extorquer de l’argent aux âmes généreuses dans un but autre que le problème posé".

Pour le président de l’Ordre des médecins, le Pr Tapsoba, aucun spécialiste de la Santé ne va conseiller son patient d’aller se confier à la presse alors qu’il sait ce qu’il y a lieu de faire. "Il faut donc que cela cesse car, il pose un problème éthique et déontologique" , martèle le secrétaire général du ministère de la Santé, le Pr Adama Traoré.

Ainsi, le ministre Seydou Bouda invite les journalistes et les responsables d’organes de presse à ne pas céder à ces "manipulateurs" car, son département dispose de mécanismes de règlement des cas spécifiques. Seydou Bouda prévoit du reste saisir incessamment le ministère de la Communication et le Conseil supérieur de la communication (CSC) pour trouver un remède à ce mal à savoir une interdiction pure et simple de ces S.O.S. dans les médias.

Il faut reconnaître que si certaines situations méritent l’intérêt de la presse (et de fait des solutions ont parfois pu être trouvées), la multiplication de ces appels de détresse peut être sujette à caution.

D’abord parce que sur un cas médiatisé, il y a 99 autres qui ne bénéficient pas d’une telle publicité. Ensuite, il faut le reconnaître avec Seydou et ses hommes qui des imposteurs, qui n’ont pas épuisé toutes les voies de recours encore moins exploré les possibilités officielles, peuvent émouvoir trop facilement des journalistes souvent tenaillés entre le principe de prudence et la tentation, fort compréhensible, de voler au secours des plus vulnérables et démunis.

Enfin, il s’en faut de peu que les Rédactions se transforment en démembrements de l’Action sociale, tant on voit défiler chaque semaine des lanceurs de S.O.S. qui vous prennent pour des sans-cœur quand vous les éconduisez poliment mais fermement.

Cela dit, que le gouvernement fasse des efforts en matière de santé, comme dans bien d’autres domaines, on veut bien. Mais le patient Tartampion a-t-il besoin vraiment de cris de cœur dans la presse pour se convaincre que ce n’est, hélas, pas encore suffisant ; que la prise en charge, le traitement ou l’évacuation sanitaire est quelquefois à la tête du client ; que si la santé n’a pas de prix, elle a quand même un coût qui est forcément insupportable pour une bonne frange de la population qui peine déjà à joindre les deux bouts.

Allez donc convaincre ces gens que les gouvernants se soucient de leur sort ou allez faire un sondage à Yalgado ou à Souro-Sanon et vous serez édifiés, messieurs du ministère de la Santé.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 27 janvier 2011 à 05:55 En réponse à : S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

    Donc Saidou n’était pas d’accord quand Blaise demandait à chacun de mandier de son coté à la suite des innondations du 1er septembre ?

  • Le 27 janvier 2011 à 15:04, par wendbenedo En réponse à : S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

    Nous voulons bien croire le gouvernement mais qu’il nous dise quels sont ces mecanismes qui existent et permettent de prendre en charge ces cas là sans que les indigents ou leurs medecins traitants ne s’etallent honteusement comme il le dit dans les medias de la place ! Le gouvernement veut-il faire croire que les medecins traitant ignorent tout de l’existence de ces mecanismes etatiques, eux qui sont souvent les premiers à approcher les medias !!!

  • Le 27 janvier 2011 à 17:34 En réponse à : S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

    mr le ministre, et les caisses devant les banques et dans certains services pour l’action sociale que dites vous de ca ?

  • Le 27 janvier 2011 à 21:10 En réponse à : S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

    Est-ce que constitutionnellement Saidou qui Boude cette mendicite cree par le fait que la sante ne soit pas pour tous a le droit d’ interdire ca ? Ils n’ ont pas vole. Ils ne font que demander. Et que dire de tout un etat qui lance des SOS a la communaute nationale ? Ca, c’est normal ? C’est acceptable ? Je vois que les mendiants ne s’ aiment pas. Saidou, votre intention n’a aucune base juridiq ue ni legale. Travaillez a ce que les gens ne puissent vendre leur maladie de cette facon- la. Je suis sur que ce n’est pas de coeur joie qu’ ils le font. Tout le monde ne peut pas commnader jet prive pour aller laver ses dents en France. Votre un incendie qui a eclate dans la m,aison. Mr. Bouda qui vopit les flammes sortir de la fenetre prefere refermer bonnement les fenetres pour ne pas voir les flammes. L’ incendie a t- il ete maitrise aiinsi ? Un peu de serieux- la. Il ne suffit pas d’ interdire ca et ne pas donner autre chose en lieu et place. Si tu ne donmnes pas a manger a ton enfant, ne te plains pas qu’ il gate ton nom en demandant a manger a des passants. C’est aussi simple et aussi complique que ca.

    LOP

  • Le 27 janvier 2011 à 22:41, par fennec En réponse à : S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

    les messieurs du ministère devrait donner des cas précis où il y eu escroqueries et faire poursuivre ces escrocs par la justice car je suppose qu’il y a une au burkina.
    penser à l’interdiction n’est qu’une volonté de censurer les médias et rien d’autre ;
    les journalistes devraient suivre ces cas désespérés à travers vos mécanismes de prise en charge et conclure avec les photos et témoignages des conséquences à l’appui ! on serait tous rassurés quant à l’inutilité de ces appels au secours !

  • Le 1er février 2011 à 12:47, par Etalon En réponse à : S.O.S. pour les malades dans les médias : Seydou Bouda veut proscrire ce type de remède

    Malheureusement, a-t-il poursuivi, "ces individus s’adressent aux médias alors qu’ils n’ont ni respecté la procédure ni épuisé les voies de recours". En réalité, ces S.O.S. visent à extorquer de l’argent aux âmes généreuses dans un but autre que le problème posé".
    EXCUSEZ moi Mr XX si mes propos vont vs offensés. en tous cas vs m’avez déjà offensé en disant que ces gens n’ont ni respectés les procédures, ni épuisés les voies de recours. De quelles procédures parlez vous ? Quelles sont les voies de recours dont dispose un malades aux URGENCES.
    SOYONS SERIEUX UN JOUR.
    Vraiment certains dirigeants sont déconnectés de la réalité et cela entrainent ce qui ce passe dans les pays arabes actuellement ; suivez mon regard...
    si vous n’avez pas de solution pour ces gens, laissez les se débrouillez, eux n’ont une couverture santé comme d’AUTRES (suivez mon regard).

    Quand on encaisse trop on fini par EXPLOSER. Chose que je ne veux pas voir dans mon pays. le prix du SERUM coutera plus chèr que le VACCIN.
    PROPOSEZ NS DES SOLUTION Mr XX

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