Une main sur « La déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1793 » dont un article reconnait l’insurrection comme droit « quand le gouvernement viole le droit du peuple », le regard tourné vers certaines régions du continent, l’ex ministre de l’Intérieur a pratiquement invité ses compatriotes à suivre l’exemple de la Côte d’Ivoire, où deux présidents proclamés se disputent le pouvoir, et de la Tunisie, où une révolte populaire a chassé le président Zine el Abidine Ben Ali. Puis sous les yeux de ses sympathisants rassemblés au siège de l’Union nationale (UN, opposition), il a prêté serment, prononçant le serment de la Constitution gabonaise « consacrant l’entrée en fonction du président de la République ».
« Le vote des Gabonais est plus fort que la décision d’une Cour constitutionnelle aux ordres », de l’avis de André Mba Obame qui estime que cette institution s’est disqualifiée d’elle-même « en ignorant le vote du peuple gabonais pour servir les intérêts d’un clan et imposer son candidat à la tête du pays ».

Quelle sera la réaction du pouvoir ? Ali Bongo Ondimba, concèdera-t-il ce bicéphalisme qui, sans être identique à celui de la Côte d’Ivoire, les contextes étant différents, n’en inquiète pas moins pour le climat sociopolitique ? Comment réagiront la France et la communauté internationale face à cette situation qui semble s’inspirer du feuilleton politique ivoirien, depuis le second tour de l’élection présidentielle dans ce pays ? Autant de questions qui trouveront réponses dans les prochaines heures. En attendant, et c’est certain, bien de pays se mettent visiblement à l’école de la Tunisie et de la Côte d’Ivoire. Quel pays prendra le relais demain ? Interrogation qui interpellera sans doute les dirigeants africains qui ont un dossier corsé de plus, pour le sommet de l’Union africaine à la fin de ce mois à Adis Abeba en Ethiopie.

Fasozine