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Election présidentielle au Niger : Attention au syndrome guinéen !

Publié le jeudi 20 janvier 2011 à 22h54min

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Jusqu’au 21 décembre 2010, date de l’investiture du Pr Alpha Condé comme président démocratiquement élu de Guinée, rares étaient ceux qui pouvaient prédire avec exactitude l’issue heureuse du processus électoral de ce pays, tellement ses acteurs étaient loin de parler le même langage.

S’achemine- t-on vers le même scénario au Niger où l’élection présidentielle est finalement calée, enfin si l’on peut le dire, pour le 31 janvier 2011 ? La question mérite d’être posée, surtout avec la récente demande de report du scrutin formulée par un grand nombre des présidentiables.

En effet, neuf des dix candidats à la présidentielle nigérienne ont demandé au Général Salou Djibou, chef de la junte, le report du scrutin au motif d’une mauvaise organisation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Au lieu du 31 janvier, les 9 présidentiables proposent le 20 février pour la tenue du premier tour scrutin couplé aux législatives.

Un tel scénario est-il encore envisageable, surtout avec le lancement de la campagne le dimanche dernier et les engagements des autorités de la transition de remettre au plus vite possible le pouvoir aux dirigeants élus ?
La question n’est pas aussi simple parce que la solution ce n’est pas forcément d’aller aux élections. Encore faut-il que les acteurs se sentent concernés, acceptent de jouer pleinement leur partition et que le processus aboutisse à un transfert pacifique du pouvoir aux futures autorités élues afin que le Niger reprenne sa marche normale vers le développement.

Consciente des enjeux de la situation, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a vite fait d’envoyer sur place son médiateur dans la crise nigérienne, le général Abubakar Abdul Salami. Réussira t-il à ramener à la raison les signateurs de la demande du report ou à persuader le chef de la junte du bien fondé de la réclamation ? Rien n’est moins sûr.

Pour sa part, le Général Salou Djibo n’a pas perdu du temps pour répondre aux 9 présidentiables partisans du report du scrutin. A leur requête, il a dit qu’il n’était pas en mesure de donner une suite favorable, invoquant au passage son statut de garant de la Constitution nigérienne. Une réponse qui n’a certainement pas été du goût des demandeurs du report qui disent ne plus avoir confiance à la CENI. D’où cette crise qui risque de tout chambouler. Et s’elle n’est pas résorbée à temps, le scrutin n’étant plus loin, c’est naturellement le syndrome guinéen qui se profile à l’horizon, avec des reports à n’en pas finir.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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