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PROBLEMES DE GOUVERNANCE AU BURKINA : Une impuissance liée à un système

Publié le jeudi 20 janvier 2011 à 22h55min

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Le Premier ministre, Tertius Zongo, dit ne pas être satisfait du comportement de certains responsables de services publics. C’est, du moins, ce qu’il a laissé entendre lors du point de presse le 19 janvier dernier. En effet, le chef du gouvernement a dit avoir noté comme une grande insuffisance, le manque de courage de certains responsables à assumer leurs responsabilités. Cette déclaration du Premier ministre ressemble plus, si l’on peut le dire ainsi, à un aveu d’impuissance. En effet, on se rappelle que Tertius Zongo, à son arrivée à la primature en 2007, avait promis des changements.

Si aujourd’hui, l’homme affiche une certaine déception, c’est qu’il n’a pas réussi à faire changer les vieilles habitudes de certains responsables comme il l’avait promis. Mais au-delà de cet aveu d’impuissance, il convient de s’interroger sur les causes réelles de ce qu’il considère comme une peur de s’assumer de la part des responsables de services.

Il est certain que si des gens ont peur de s’assumer, c’est que le régime qui les gouverne ne leur offre pas toutes les garanties. N’est-ce pas parce que l’on travaille à faire peur aux gens que certains responsables n’osent pas prendre une quelconque décision sans se référer à leurs supérieurs ? N’est-ce pas aussi parce que certains ont fait preuve de courage et ont été victimes de sévères représailles que d’autres ont peur de s’assumer ? Faut-il le rappeler, certains responsables, et pas des moindres, avaient osé donner leur avis par rapport à certains sujets d’ordre national, mais ils en ont fait pour leurs frais. C’est certainement de peur de s’attirer les foudres du pouvoir, que certains se gardent de toute initiative.

A vrai dire, le système de gouvernance y est pour quelque chose dans cette impéritie. Et comme dit un adage, "qui sème le vent récolte la tempête". Le pouvoir ne pouvait que s’attendre à une telle situation. Cela, au regard de la manière dont sont traités ceux qui osent donner leur point de vue sur certains sujets. L’on pourrait également se demander si cette peur des responsables n’est pas liée à la façon dont ils arrivent à la tête des services. Si les directeurs généraux et autres responsables de sociétés d’Etat étaient recrutés sur la base d’un concours ou d’un test, on en serait peut-être pas là. Il n’est un secret pour personne que certains responsables parviennent à se hisser au sommet de structures grâce à des considérations purement politiques.

D’autres s’appuient sur des réseaux ou des parrains pour s’offrir la lune. Il est difficile pour ces derniers de disposer d’une bonne marge de manoeuvre. Pour tout dire, beaucoup ne sont pas libres car ils ont souvent les mains liées. Toute chose qui ne peut leur permettre d’assumer correctement leurs responsabilités. Dans tous les cas, cette situation montre que la déconcentration du pouvoir n’est pas aussi réelle que l’on veut le faire croire. Elle ne permet pas au pays d’avancer au rythme souhaité, comme l’a reconnu le chef du gouvernement. Cela, parce qu’un responsable qui a peur d’assumer ses responsabilités ne peut produire de bons résultats. Il est à souhaiter qu’avec les réformes qui s’annoncent, l’on puisse donner plus de pouvoir (et d’autonomie) aux différents responsables, pour leur permettre d’assumer convenablement leurs responsabilités.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2011 à 06:27, par Témérité En réponse à : PROBLEMES DE GOUVERNANCE AU BURKINA : Une impuissance liée à un système

    un bon thème, mais mal rédigé ! Trop de répétition et d’affirmation vague !!!

  • Le 21 janvier 2011 à 11:17 En réponse à : PROBLEMES DE GOUVERNANCE AU BURKINA : Une impuissance liée à un système

    Tertius se demande t-il si lui même s’assume ? Un ami qui occupait une responsabilité dans un projet de développement m’a raconté sa mésaventure pour avoir cru aux discours de Tertius aux premiers moments de son arrivée à la primature. Encouragé par ces discours, conforté par les bons résultats qu’il réalisait et croyant bien faire, il s’était donné la liberté de communiquer avec la presse et de prendre des initiatives dont il était convaincu du bien fondé. Malheureusement ce comportement était mal vu par son chef qui avait son homme qu’il voulait placer en remplacement de notre pauvre et naïf bonhomme. Celui-ci apprendra la réalité à ses dépends ; il rumine son sort avec une grande déception et désolation. Je connais des entrepreneurs qui se sont vus exclus des marchés et cassés pour avoir essayé de dénoncer certaines pratiques. Non seulement lesdites pratiques persistent, mais eux se trouvent ruinés et sans recours, la quasi-totalité des marchés dépendant des services de l’Etat ou des services et personnes qui ont une certaine connexion avec les services de l’Etat. Tertius peut-il avoir le courage de défendre un citoyen victime d’abus d’un ministre ou d’un protégé de ministre ?

  • Le 21 janvier 2011 à 14:44 En réponse à : PROBLEMES DE GOUVERNANCE AU BURKINA : Une impuissance liée à un système

    Très belle analyse ! Je n’ai plus rien à ajouter ; tout a été dit et surtout bien dit ! Bravo !!!

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