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Education : Mme Akila Belembaogo rend visite au CIEFFA

Publié le jeudi 20 janvier 2011 à 22h38min

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A la faveur de sa présence au pays à l’occasion des fêtes de fin d’année, Mme Akila Belembaogo, ancien ministre de l’Action Sociale et de la Famille du Burkina (1992 à 1995), actuellement Chef du Bureau de Liaison/UNICEF auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, a rendu visite à l’UA/CIEFFA et s’est prêtée aux questions de son Chargé de Communication. Dans l’interview qu’elle lui a accordée, Mme Akila Belembaogo présente son institution et évoque la question de partenariat entre son organisation et le Centre international pour l’Education des filles et des femmes en Afrique de l’Union africaine (UA/CIEFFA).

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs du journal ?

• Je m’appelle Akila BELEMBAOGO. Je travaille à l’UNICEF depuis bientôt 14 ans en tant que fonctionnaire international. Présentement, j’assume la fonction de Chef de Bureau de Liaison/Représentante de l’UNICEF auprès de l’Union africaine (UA) et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Précédemment, nous avons eu à assumer des fonctions techniques au niveau régional en tant que Conseillère régionale pour les droits et la protection de l’enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre et au niveau du siège en tant que chef d’Unité Droits humains et Genre, de même que des fonctions de direction et de représentation au niveau de pays en tant que Représentante de l’UNICEF au Tchad et au niveau régional en tant que Directrice régionale adjointe de l’UNICEF pour l’Afrique du Nord et le Moyen Orient.

Présentement, nous initions et gérons un programme de partenariat avec l’Union africaine. Nous intervenons en tant qu’agence spécialisée de l’enfant et en tant que membre du Mécanisme Régional des Nations unies avec l’appui de la CEA qui assume le secrétariat. Dans le passé, nous avons eu l’opportunité d’assumer des fonctions au niveau technique mais également au niveau gouvernemental en tant que ministre de l’Action sociale et de la Famille après avoir été ministre délégué de l’Action sociale et de la Famille. Nous avons été Conseillère à la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême.

Nous avons eu à assumer différentes fonctions au niveau dudit Département (Administratrice, Chef de Service de la Législation, Chargée de Cours à l’Ecole des éducateurs sociaux adjoints, directrice de l’Enfance, Conseillère technique auprès du ministre). Au niveau international, nous avons été membre expert et ensuite présidente du Comité des Nations unies pour les Droits de l’Enfant, à Genève. Au niveau non gouvernemental, nous avons été membre fondateur d’Organisations non gouvernementales (ONG) au Burkina Faso. Avant de nous installer au Burkina Faso, nous avons eu à travailler en Algérie et en France.

Est-ce que vous pouvez présenter la structure que vous dirigez actuellement ?

• C’est en mai 2008 que nous avons rejoint Addis-Abeba en Ethiopie pour mettre en place le nouveau Bureau de Liaison auprès de l’Union africaine et de la CEA et c’est en janvier 2009 que la décision a été prise pour rendre officiel ledit bureau . L’objectif essentiel est d’initier un programme de partenariat entre l’UNICEF et l’Union africaine qui implique le siège et les 3 bureaux régionaux qui couvrent l’Afrique pour tout ce qui concerne la question de l’enfant et de la femme. En collaboration avec la CEA et les Agences des Nations unies, le partenariat s’élargit aux organes rattachés à l’Union africaine tels que les Communautés économiques régionales considérées comme des organes opérationnels de l’Union africaine ou les institutions spécialisées.

L’Union africaine prend les décisions, adopte les stratégies et planifie les perspectives à caractère politique, économique et social au niveau continental et il est attendu que les organes opérationnels régionaux et les institutions spécialisées mettent en action les engagements et décisions politiques des chefs d’Etat et de gouvernements sous forme de programmes au niveau sous-régional et des pays. Le nouveau programme de développement de l’Afrique est aujourd’hui entièrement intégré au sein de l’Union africaine.

Quelles sont les réalisations concrètes de votre bureau sur le terrain en faveur des enfants ?

• Il existe deux types d’actions que nous menons : d’abord le plaidoyer en faveur des droits de l’enfant et de la femme. Nous appuyons l’Union africaine à s’assurer que ses instruments régionaux africains qui ont un lien avec les droits de la femme et de l’enfant bénéficient d’une attention particulière de la part des Etats membres pour leur application, et sont connus à travers leur reproduction et dissémination mais également sont utilisées comme outils de plaidoyer et de programmation. A cet effet, nous collaborons étroitement avec les 3 bureaux régionaux et les bureaux de pays de l’UNICEF en Afrique pour leur utilisation en plus des instruments internationaux des Nations unies.

Par exemple, nous encourageons l’utilisation complémentaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant par les Etats parties et par l’UNICEF pour une meilleure jouissance des droits de l’enfant sachant qu’en Afrique il y a des situations particulières qui sont adressées par les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant de façon large et parfois même vague.

La Charte africaine illustre certaines situations particulières qui nuisent au bien-être de l’enfant et pour lesquelles des mesures particulières sont envisagées pour les Etats membres. Nous apportons une assistance technique au Comité africain des experts pour les droits et le bien-être de l’enfant pour renforcer sa capacité technique et son secrétariat.

Nous avons aidé à rapprocher le Comité de suivi sur la Convention relative aux droits de l’enfant de celui sur la Charte africaine afin qu’ils assurent une cohérence et une complémentarité de telle sorte que les recommandations, de part et d’autre, puissent servir effectivement l’enfant africain dans son contexte particulier et que cela n’entraîne pas une duplication d’efforts des Etats membres africains qui doivent rendre compte aux deux comités au niveau global et au niveau africain. Le Comité africain a effectivement commencé, en 2009, à recevoir les premiers rapports des Etats membres, après plusieurs années d’existence.

C’est pour vous dire que cette synergie avec les bureaux de pays de l’UNICEF a donné un résultat immédiat, car ces bureaux de pays ont travaillé avec les gouvernements et les ONG en apportant un appui technique, selon les besoins. Le plaidoyer se fait également à travers l’appui à la célébration de la journée de l’enfant africain, le 16 juin de chaque année. Mon bureau donne des orientations aux bureaux de pays de l’UNICEF pour s’assurer d’une mobilisation effective dans tous les Etats africains et ensuite prépare un rapport à la Commission de l’Union africaine sur les activités menées et leur impact.

La collaboration est si étroite qu’une sorte de décentralisation de la célébration officielle sera effective sur le terrain. La dernière célébration officielle a eu lieu, en dehors d’Addis-Abeba soit au Zimbabwe. Cela permet aux responsables de la Commission de l’Union africaine d’aller sur le terrain et d’avoir des échanges directs avec les autorités nationales et même d’avoir des opportunités soit de visiter des projets, soit de renforcer les activités de plaidoyer.

Au niveau des instances de l’Union africaine à travers le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernements ou les conférences et forums ministériels, nous appuyons des activités de plaidoyer, soit à travers des conférences de presse, soit la préparation de rapports tels que celui sur la situation des enfants en Afrique.

Le 2e type d’action est l’assistance technique pour la préparation des rapports qui sont examinés par le conseil exécutif des ministres, constitué par les ministres des Affaires étrangères et ensuite soumis à l’appréciation et à la décision des Chefs d’Etat et de gouvernement, les documents de travail de réunions techniques d’experts et de ministres, de même que des documents d’information et de plaidoyer.

L’assistance technique est également apportée pour la conception de stratégies et de cadre régionaux pour la mise en œuvre des engagements politiques intéressant les enfants et les femmes dans les situations ordinaires comme humanitaires, dans les domaines de la santé/nutrition/eau et assainissement, éducation, protection, participation de la jeunesse.

L’assistance technique est accordée dans le but de renforcer la capacité des départements de la Commission de l’Union africaine sur des questions de l’enfant et de la femme avec l’objectif de s’assurer que ces préoccupations et besoins spécifiques sont pris en considération par tous les départements de la Commission de l’Union africaine. En 2010, nous avons démarré un partenariat étroit pour soutenir la Commission de l’Union africaine à avoir une base de données complémentaire à la base de données conjointe qui existe déjà entre l’UA, la CEA et la BAD.

Cette base permet d’avoir des indicateurs et des statistiques propres devant mesurer l’impact des décisions politiques sur le terrain et leur traduction effective en actions et en programmes de développement et humanitaires. Cette base complétera les indicateurs adoptés au niveau universel pour le suivi des objectifs globaux du millénaire. Ces données éclaireront les décisions et politiques des gouvernements de pays sur la base des stratégies africaines.

Nous savons que votre bureau a apporté un appui financier très important au CIEFFA lors de l’atelier genre et culture tenu à Ouagadougou les 7 et 8 décembre 2009 ; est-ce que le CIEFFA peut toujours compter sur votre appui qu’il soit financier ou sous forme de plaidoyer les jours et les mois à venir ?

• Je voudrais préciser que l’atelier est l’aboutissement de tout un processus qui a démarré avec l’appui à l’étude qui porte sur « Education, Genre et Culture », un document de base dont les conclusions ont été restituées à l’atelier d’experts. Nous avons accordé une attention très particulière à cette publication. C’est une publication que nous avons trouvé originale et qui adresse la question du genre dans sa dimension pragmatique, pas simplement dans le cadre du principe ou de sa mise en œuvre sectorielle ou intersectorielle mais dans le vécu quotidien à travers le lien de la question genre avec la culture et le développement.

Nous pensons qu’il y a beaucoup de recherches et de réflexions sur la dimension genre, beaucoup plus, par rapport aux questions de développement que par rapport aux questions de culture, et pour l’Afrique nous pensons que ce sont des éléments très importants. Le deuxième aspect original est que cette publication fait partie des rares publications qui ont considéré le continent dans sa dimension géographique comportant les cinq (05) régions de l’Afrique.

Il s’agit là d’un défi mais c’est un début de travail que nous trouvons assez important. Nous souhaitons que cet appui ne se limite pas simplement à la production dudit document, mais que ce document puisse être utilisé par l’organisation comme un outil, pourquoi pas, comme une référence pour la finalisation, l’identification ou l’adoption des stratégies de développement prenant en considération le genre au même titre que les concepts de pauvreté, d’environnement ou de changement climatique.

Est-ce que le CIEFFA peut attendre de votre bureau qu’il fasse un plaidoyer pour son institutionnalisation auprès des organisations internationales ?

• Vous savez, je l’ai mentionné au début de notre discussion, que nous travaillons avec l’UA et ses organes rattachés et le CIEFFA en fait partie. Nous trouvons que le CIEFFA assume une mission noble. Cette mission qui comporte l’observation, la communication et l’information tient compte du genre pour les questions intéressant particulièrement les femmes mais également les hommes et considérant les écarts au niveau des programmes de développement et qui nécessitent des mesures particulières pour y faire face. Dans certains pays, parfois ce sont les garçons qui méritent des mesures d’accompagnement pour des situations bien particulières qu’ils vivent à l’âge de l’adolescence et que les filles ne vivent pas et vice versa.

Nous savons que les filles, de façon générale, sont affectées par leur statut en tant que fille, mais elles sont également affectées par leurs situations que ce soit au plan civil, économique et socioculturel et souvent même par la situation de leurs parents et familles. La dimension genre permet de s’assurer de cet équilibre entre les deux genres humains et de voir quelles sont les compensations à faire, que ce soit au niveau stratégique, politique ou des programmes de développement. Ce sont ces aspects que nous ne devons pas omettre quand nous parlons de « genre ».

Le CIEFFA joue un rôle particulier dans ce domaine et produit l’expertise nécessaire pour analyser le niveau de considération du genre dans les programmes de développement et qui peuvent orienter les stratégies en communiquant les données qui n’existeraient pas pour une raison ou pour une autre dans le cadre des banques de données à caractère national. Ce sont ces données bien ciblées qui pourront faire la différence si elles sont utilisées à bon escient. Donc compilation de données mais également appréciation, gestion et analyse de ces données, de même que la production de rapports pour illustrer les leçons apprises.

Cela requiert un partenariat avec des structures chargées des statistiques en vue d’une meilleure finalisation d’un certain nombre de programmes, d’adoption de nouvelles stratégies permettant d’illustrer l’opérationnalité de la dimension genre. Selon notre méthode de partenariat avec l’UA, le CIEFFA en bénéficie. Nous sommes déjà à l’approche de la période de planification des activités sur la base de l’identification des priorités de la Commission de l’UA. Nous allons très bientôt avoir des rencontres de concertation avec le département concerné pour mieux comprendre leurs sollicitations et cibler des activités conjointes ou d’appui.

Je ne voudrais pas trop avancer dans ce que nous envisageons de faire, mais ce que je peux vous assurer, c’est que nous avons déjà des idées que nous allons présenter au département et à travers les échanges sur la base de ce que l’UNICEF pourrait offrir mais également ce que le département envisage de faire dans le sens également d’encourager un partenariat entre l’UNICEF et l’UA et d’autres agences sœurs des Nations unies en fonction de leur mandat spécifique et la complémentarité d’action pour des résultats pérennes en vue du renforcement des capacités de l’Union africaine.

Propos recueillis par le chargé de communication de l’UA/CIEFFA

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 janvier 2011 à 09:22, par Stella Kabore En réponse à : Education : Mme Akila Belembaogo rend visite au CIEFFA

    Belle carrière ! Pour une fois, Kougpièla à l’honneur ! Elle a sûrement pris en compte les conseils du chef de Zorgho et ne s’est donc pas contentée de boire du dolo et manger des goyak chaud à longueur de journée comme le font ses "sambissi" (parents).
    Félicitations et bonne continuation Mme Belembaogo !

  • Le 21 janvier 2011 à 10:07, par Brillante En réponse à : Education : Mme Akila Belembaogo rend visite au CIEFFA

    Elle a été l’une des ministres que j’ai beaucoup apprécié au burkina et en tant que femme elle est mon modèle. j’aimerai l’avoir comme amie et mantor. madame Belembaogo donnez moi votre contact SVP

    • Le 21 janvier 2011 à 22:01 En réponse à : Education : Mme Akila Belembaogo rend visite au CIEFFA

      Le mieux que vous pouvez faire, c’est de creer un email de circonstance, le poster ici et si vous avez la chance, elle vous repondra. Maintenant, vous allez correspondre avec elle en usant de votre vraie identit. Je suis que cette dame bien discrete et respectueuse de sa personne et des autres ne pas pas jouer aux personnages vains qui ne ratent aucune occasion pour souffler leurs propres reussites dans leurs propres flutes. Je te donne ce conseil parce qu’ elle fait partie des femmes pour lesquelles j’ ai tellemnt de respect au Faso ici. On n’a pas entendu des mauvaises chosses comme ca sur elle alors que Ouaga- La Rumeur ou ouaga - La Nouvelle, ne manque pas de nouvelles croustillantes et souvent salaces sur nos "grandes dames".

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