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Crise ivoirienne : Dissonance ou stratégie de la CEDEAO ?

Publié le mercredi 19 janvier 2011 à 23h47min

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L’imbroglio politique né de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire n’en finit pas d’être sous le feu des projecteurs. En effet, ce pays qui pèse près de 40% des ressources financières de l’UEMOA, n’est aucunement à négliger, car lorsqu’il s’enrhume, toute la sous-région éternue. C’est certainement pour cela que l’Afrique de l’Ouest et la Communauté internationale mettent les bouchées doubles pour tenter de dénouer ce qui semble l’une des plus grandes crises à l’échelle sous-régionale de cette décennie.

Comme nous le savons, les négociations, jusque-là, n’ont absolument rien donné puisque après le ballet diplomatique des présidents Béninois Boni Yayi, Ernest Koroma de la Sierra Leone et Pedro Pires du Cap-Vert, l’émissaire de l’Union africaine (UA), le Kényan Raila Odinga vient d’y effectuer une autre rencontre qui s’est révélée bien infructueuse.

Et compte tenu des positions des antagonistes de cette crise, on se doutait bien qu’en dépit des propos triomphalistes des premiers jours du Premier ministre kényan rien n’était gagné d’avance. Peu de gens ont donc été surpris que l’ex-challenger de Mwai Kibaki ait quitté Abidjan sans réussir à faire en sorte que les deux camps se décident à prendre de la hauteur et à s’occuper de l’essentiel : le retour de la paix, un vœu qui était si cher au président Félix Houphouët Boigny. Mais chaque camp campe toujours sur ses positions.

C’est donc un homme un peu déçu et désillusionné qui a quitté Abidjan, hier mercredi 19 janvier, pour Accra où il compte s’entretenir avec le président ghanéen John Atta Mills, qui, on le sait, dit ne soutenir aucun des protagonistes de cette crise et affirme même ne pouvoir envoyer aucun soldat de son pays au cas où la CEDEAO déciderait d’une intervention militaire. Odinga est-il allé s’entretenir avec Atta Mills pour mieux rebondir afin de trouver la potion magique qui emmènerait Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara à faire du dialogue leur maître-mot ?

En attendant d’en avoir le cœur net, inutile de dire qu’Odinga a perdu son discours un peu trop triomphaliste des premiers jours quand il débarquait pour la deuxième fois à Abidjan. Mais à bien regarder les choses, on se demande si le Kényan est vraiment l’homme de la situation pour réconcilier les deux positions, quand on sait qu’aux premières heures de cette crise il était l’un des partisans de l’utilisation de la force contre le patron des Refondateurs.

Pendant qu’il repartait de la Lagune Ebrié, conscient d’avoir échoué dans sa tentative de recoller les morceaux, les chefs d’état-major des armées de la CEDEAO se concertaient à Bamako pour trouver la meilleure formule pour déloger militairement Gbagbo du palais de la présidence, au cas où il refuserait de passer la main à Ouattara qui est impatient de gouverner le pays autrement.

Que penser de Blaise Compaoré qui, lors de son séjour parisien et, après s’être entretenu avec Sarkozy a estimé qu’il fallait passer par des négociations pour la résolution de cette crise ? Parle-t-il du fond du cœur ou s’agit-il simplement du langage diplomatique, utilisé en pareille circonstance ?

Nous ne saurions y répondre, quand on sait que le président burkinabè, qui par son entregent a réussi à organiser cette élection tant reportée, est de ceux-là qui préconisaient la manière forte contre Gbagbo.

Lorsque d’un côté on parle de négociation et que de l’autre on s’affaire à trouver des stratégies pour chasser Gbagbo du pouvoir, est-ce à dire que la CEDEAO ne parlerait pas d’une même voix ou bien est-ce une façon d’endormir le pestiféré d’Abidjan pour le surprendre comme un boxeur face à son adversaire ?

Boureima Diallo

L’Obserbateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2011 à 10:44, par Oundiana En réponse à : Crise ivoirienne : Dissonance ou stratégie de la CEDEAO ?

    Tout le monde savait que ces négociations ne mèneront nul part. L’utilisation de la force s’impose.

  • Le 20 janvier 2011 à 19:56, par zerbo eustache En réponse à : Crise ivoirienne : Dissonance ou stratégie de la CEDEAO ?

    attaquons la cote d ivoire ne pensons pas à nos ressortissants car ils ne sont guere importants .
    l’importance c’est le départ de l’unique dictateur de la sous région-cedeao même si l’on doit marcher sur des millions de cadavres et de déplacés de la cedeao .
    meme si les ivoiriens deviennent fous et brulent et pillent les biens de leurs ex frères de la cedeao -finissons avec tous les dictateurs
    à la guerre comme à la guerre

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