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REGULARISATION DE BURKINABE EN FRANCE : La difficile bataille de Luc Adolphe Tiao

Publié le mercredi 19 janvier 2011 à 23h46min

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L’ambassade du Burkina en France fait d’une pierre deux coups. Le 15 janvier dernier, le personnel de la représentation diplomatique du Burkina en France a présenté ses vœux à l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao. Au cours de la cérémonie, des Burkinabè et des amis français du Burkina ont été distingués. L’occasion était belle pour exposer quelques problèmes rencontrés par la communauté burkinabè résidant en France, parmi lesquels les dossiers de régularisation de certains Burkinabè, toujours en attente de règlement. Face à la situation, l’ambassadeur dira avoir épuisé tous les recours, mais il ne désespère pas pour autant.

"Je ne veux pas verser dans la langue de bois. Honnêtement, je n’ai plus les moyens. J’ai fait tout ce qui me semblait possible de faire. J’ai même dit cela publiquement devant les autorités françaises lors du cinquantenaire [du Burkina fêté en France]. Il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts. Je ne veux pas que des Burkinabè soient dans une situation où ils rasent les murs. Cela me touche énormément. Nous ne baissons pas les bras. Les procédures sont assez longues, mais je ne désespère pas. On va continuer à travailler, mais je ne promets rien". Ce sont là les propos de l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao, en réaction au problème soulevé par Ambroise Bassolet, coordonnateur du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE), section de France : les dossiers de régularisation de certains de ses compatriotes, toujours en attente de règlement.

Malgré les " efforts inlassables pour l’aboutissement de ces dossiers, force est de constater que nous restons toujours sur notre faim", a poursuivi M. Bassolet dans la salle de réunion bondée de l’ambassade du Burkina en France. M. Bassolet espère que 2011 connaîtra le traitement des dossiers en souffrance, car "il ne se passe pas une semaine ou un mois sans que nous soyons interpellés". C’était le 15 janvier 2011, lors de la présentation des vœux de nouvel an de la communauté burkinabè de France à l’ambassadeur et à sa famille. La cérémonie a donné aussi lieu à la décoration, par l’ambassadeur lui-même, de quelques Burkinabè ainsi que d’amis français du Burkina (voir encadré pour les différentes distinctions honorifiques).

Les amis français du Burkina

Selon Luc Adolphe Tiao, ces Burkinabè se sont beaucoup engagés pour la Nation. Quant aux amis français qui, "à travers des structures de la coopération décentralisée, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour le pays", il dira que "c’est, pour la nation burkinabè, une manière d’exprimer toute sa reconnaissance à tous ces Français qui, dans l’anonymat, se mobilisent chaque jour, pour notre peuple". Quant à Malick Sarr, il a, au nom des récipiendaires, traduit sa reconnaissance à l’ambassadeur et lui a demandé de transmettre au président du Faso, leur profonde gratitude. "Nous recevons cette distinction, a-t-il ajouté, avec beaucoup de fierté. Nous l’interprétons comme une exhortation à poursuivre notre action au service du Burkina, notamment dans le domaine de la coopération décentralisée, des initiatives de la diaspora et dans tous les autres domaines visant au rayonnement du Burkina Faso".

Une minute de silence pour Mme Yoda

Malick Sarr a, pour finir, formulé à l’ambassadeur, leurs meilleurs vœux de santé, de bonheur et de prospérité pour sa famille et demandé de transmettre au président du Faso, leurs vœux de bonheur et de santé. Au cours de la cérémonie, l’ambassadeur a fait observer une minute de silence pour "toutes les personnes qui nous étaient chères et qui nous ont quittés au cours de l’année 2010 ou en début d’année 2011". Il a, en particulier, eu une pensée pour l’épouse du ministre d’Etat, ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Alain Bédouma Yoda, arrachée à son affection en début d’année. Aux récipiendaires, l’ambassadeur a adressé ses vives félicitations au nom du chef de l’Etat. Jetant un regard rétrospectif sur l’année écoulée, il a relevé qu’elle fut particulièrement chargée au Burkina avec, entre autres, le cinquantenaire de l’indépendance et l’élection présidentielle. L’ambassadeur s’est réjoui que toutes ces activités se soient déroulées dans "un climat de paix, d’amitié et de joie". Pour cela, il dira que le Burkina est "une nation bénie", à en juger par le contexte particulièrement trouble en Afrique. Pour la Côte d’Ivoire en particulier, le coordonnateur du CSBE, section France, a eu une pensée, priant pour le retour de la paix dans ce pays.

"Le Burkina progresse"

Quant au climat de paix qui prévaut au Burkina, on le doit, assure l’ambassadeur Tiao, au chef de l’Etat ainsi qu’aux Burkinabè qui se caractérisent par "leur esprit de tolérance et d’acceptation des autres". Le Burkina progresse, déclare l’ambassadeur qui avancera du reste que le PNUD considère la nation burkinabè comme "faisant partie des 25 pays au monde qui ont fait le plus d’avancées en moins de 25 ans". Toutefois, Luc Adolphe Tiao a appelé à ne pas s’endormir sur ses lauriers, à être vigilant, "les défis étant immenses". Il a, pour cela, exhorté ses concitoyens à continuer à aider la patrie, même loin du pays. C’est à ce prix, qui requiert des sacrifices énormes, que le Burkina sera, dit-il, émergent, un objectif qui n’est pas impossible, selon lui. Luc Adolphe Tiao dit être fier d’être l’ambassadeur du Burkina en France dans la mesure où la communauté burkinabè se fait respecter. Avant de souhaiter une bonne et heureuse année à tous et de lever son verre, il a exhorté la communauté burkinabè à être davantage soudée. "Ceux qui rencontrent souvent des problèmes, ce sont ceux qui ne sont pas intégrés aux autres. Quand nous sommes à l’étranger, nous avons intérêt à être ensemble", a-t-il conseillé.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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