Pendant ce temps, une source non officielle a fait savoir que la remorque, qui allait à Man en Côte d’Ivoire, a quitté Ouagadougou la veille de l’accident, c’est-à-dire le lundi 10 janvier 2011 à 19 h. Elle serait partie de Bobo- Dioulasso à 4 h du matin. Certains ont vite fait donc de conclure que son conducteur a dû manquer de sommeil, contrairement à celui du camion des coupeurs de canne qui venait à peine de parcourir 4 kilomètres.

Au commissariat de police de Banfora, nous avons rencontré l’assistant Soré Ernest, chef de la section accident, qui nous a livré la version du conducteur du camion qui transportait les coupeurs de canne de la SN- SOSUCO ; c’est le seul conducteur à avoir été entendu jusque-là. Selon ce dernier, le camion remorque slalomait au milieu de la chaussée, ce qui fait croire que son conducteur dormait. Ce qui a suscité des inquiétudes dans le camion des coupeurs de canne. La peur d’un choc évident a incité certains à dire que la remorque allait les tuer. Il fallait faire quelque chose pour éviter le choc ou encore limiter les dégâts au cas où il se produirait. Le conducteur dit alors avoir serré à sa droite, mais rien n’y fit. La remorque se dirigeait droit vers lui.

Il ne restait plus qu’à immobiliser le camion et à prier pour que le conducteur de la remorque se réveille. C’est dans cette position, et sans que les coupeurs de canne aient eu le temps de s’extirper, que la remorque est venue percuter le flanc gauche du camion, projetant certains de ses occupants hors de la carrosserie. Selon toujours l’assistant Soré qui rapportait les propos du conducteur du camion, c’est après la collision que la remorque a été déviée sur la trajectoire qui devait être son itinéraire normal, si le croisement des deux véhicules s’était bien passé. Il apparait donc clairement que le conducteur de la remorque dormait au volant. Et si le choc ne s’était pas produit, la remorque devrait terminer sa course dans la mare de Bounouna, située à une centaine de mètres du lieu de l’accident.

Le bilan de la collision mortelle qui s’est produite le 11 janvier 2011 à Bounouna au secteur 9 de la commune de Banfora, s’est alourdi le lendemain 12 janvier. Selon la police de Banfora, l’un des trois blessés graves qui avaient été transportés de toute urgence au CHR de Banfora, puis au Centre hospitalier universitaire Sanou Sourou de Bobo, a succombé dans la nuit du 11 au 12 janvier.

Mamoudou TRAORE

Le Pays