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Tertius II : Bongnessan, ministre de l’article 37

Publié le mardi 18 janvier 2011 à 00h12min

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On l’attendait depuis, le gouvernement de Tertius, il est tombé sur le coup de 20 heures dimanche 16 janvier dernier. Ce nouveau gouvernement de Tertius est composé de 38 membres contre 34 dans l’ancienne équipe. Parmi cette nouvelle équipe, des reconfirmés ou des anciens, si vous voulez, de nouveaux venus à la table du seigneur et ceux qui sont appelés pour la première fois au gouvernement.

Ainsi, Salif Lamoussa Kaboré, Baba Hama, Auguste Denise Barry, Jérôme Traoré, Assimi Koanda, Gnissa Isaïe Konaté et Patindé Arthur Kafando y font leur entrée tandis qu’Arsène Bongnessan et Jérôme Bougouma signent leur triomphal retour alors que Léonce Koné, Abdoul Kader Cissé, Zakaria Koté, Emile Ouédraogo et Peng wende Clément Sawadogo quittent le gouvernement. Autre remarque à faire, la nouvelle formation de Tertius n’a connu aucun départ ni aucune arrivée de femmes. La grande innovation pour les politiques de tous bords, c’est sans doute la création d’un ministère d’Etat en charge des Réformes politiques. Bongnessan a-t-il été rappelé pour être le monsieur article 37 ?

Tentons de connaître davantage les nouveaux venus à travers ces lignes.

Ceux qui signent leur retour au gouvernement

Bongnessan Arsène Yé Né le 10 octobre 1957 et médecin-militaire de son état depuis le 1er octobre 1982, Arsène Bongnessan Yé reste un homme politique averti. En attestent ses nombreuses publications à caractère politique. Président de la Commission constitutionnelle chargée de l’élaboration de l’avant-projet de Constitution de la IVe république de mai 1990 à octobre 1990, élu député il occupera le perchoir de 1992 à 1997.

Président de l’ODP/MT de 1993 à 1996, il présidera par la suite aux destinées du CDP de 1996 à 1999 ; ministre d’Etat à la présidence du Faso de 1997 à 1999, ministre d’Etat à l’Agriculture, ministre d’Etat de l’Environnement de 1999 à 2000, il connaîtra ensuite une longue traversée du désert.

Et en pareille circonstance, notre confrère JJ aurait pu dire que pour un Bobo habitué à se la couler douce, ce n’était pas chose aisée. Mais tout le monde l’aura remarqué, durant cette bien longue traversée du désert, l’homme est resté digne et, en bon militaire, a su rester muet telle une carpe. Il semble que dans ce milieu, mieux vaut avoir sa langue dans sa poche.

Ainsi, dans cette nouvelle équipe, Bongnessan Arsène Yé marque son retour de fort belle manière pour peaufiner les réformes politiques, si chères à Blaise Compaoré et réclamées à cor et à cri par Hermann Yaméogo et bien d’autres pontes de l’opposition burkinabè. Celui qui a coordonné l’écriture de la loi fondamentale est certainement mieux placé que quiconque pour parler réformes politiques. Alors, quel sera le contenu de ces réformes et quelle sera leur ampleur ?

¨ Qu’en sera-t-il de l’article 37, qui interpelle plus d’un Burkinabè et qui semble même la quintessence desdites réformes ? Accordons un minimum de répit à Bongnessan Yé, le temps qu’il puisse prendre connaissance des dossiers et apporter des réponses susceptibles de donner satisfaction à l’opinion publique ou au maximum de nos compatriotes sur ces fameuses réformes politiques, notamment sur l’article 37.

Jérôme Bougouma Docteur d’Etat en droit et ancien conseiller juridique du Président du Faso, Jérôme Bougouma est entré au gouvernement pour la première fois en janvier 2006 en tant que ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Chose rare dans notre microcosme politique, ce juriste, que ses camarades de promotion qualifient de brillant, avait dû rendre le tablier du gouvernement pour, dit-on, avoir entretenu des relations coupables avec une dame il y a un an de cela.

Un an presque jour pour jour, il signe son retour au gouvernement en tant que ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en remplacement de Peng wende Clément Sawadogo. Jérôme Bougouma a 48 ans.

Mais véritablement depuis son départ de l’équipe gouvernementale, l’homme n’avait pas chômé et a mis toute sa compétence au service de son parti, le CDP, et du Président Compaoré, qu’il représentait personnellement à bien des occasions. Dès lors, certains observateurs du landernau politique pariaient déjà sur son retour imminent au sein de l’équipe gouvernementale. C’est chose faite depuis dimanche 16 janvier dernier.

Les nouveaux venus Baba Hama Journaliste de formation et ancien directeur de la Radio nationale du Burkina, Baba Hama a occupé, durant plus d’une décennie, la direction de la délégation générale du FESPACO. A 52 ans, ce nouveau ministre, qui reste sans aucun doute un confrère respecté dans la corporation, occupe pour la première fois un portefeuille ministériel, en tant que ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.

Avant d’occuper ce prestigieux poste, Baba Hama était le directeur en charge de la Communication de la Présidence du Faso. Avec ce confrère, bien averti des questions de presse et de communication, la situation peu enviable des journalistes et de certains agents en charge pourrait être étudiée et améliorée.

Assimi Koanda Historien de formation, cet ancien enseignant à l’Université de Ouagadougou, après avoir assumé les fonctions de maire de Nongr-Massom, a été, une décennie durant, ambassadeur au Maroc. De retour au Burkina, il lui a été confié le rôle de gestionnaire du cabinet présidentiel.

Mieux, il sera propulsé peu avant la présidentielle du 21 novembre 2010 directeur de campagne du candidat Blaise Compaoré. Cet homme, que l’on dit réservé, fera dans la continuité, car cette charge ministérielle n’est que la suite logique de ce qu’il faisait auparavant en matière de travail. Avec l’érection de la direction du cabinet présidentiel en ministère, le président voudrait voir jouer un rôle déterminant à ce département.

Lamoussa Salif Kaboré Ancien premier vice-président de la Fédération burkinabè de football, dirigeant de l’Etoile filante de Ouagadougou, Salif Kaboré est un mordu du ballon rond. Mais c’est aussi, dit-on, un grand manager.

Annoncé depuis belle lurette comme pouvant faire partie de l’équipe gouvernementale, Salif Kaboré, qui occupe désormais les fonctions de ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie (en remplacement de Kader Cissé), était, avant cette nomination, directeur général de la SONABEL ; mais, avant, ce spécialiste en gestion des entreprises a fait ses armes à la SOFITEX, au Comptoir burkinabé des métaux précieux (CBMP) et à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina en tant que directeur général.

Auguste Denise Barry Officier de son état du grade de colonel, Auguste, ancien patron de l’Académie militaire Georges-Namoano, remplace à ce poste un autre colonel, précisément Emile Ouédraogo. Le constat que l’on fait, c’est que, depuis, ce poste stratégique est exclusivement confié à des officiers supérieurs. Ainsi, après les colonels Djibril Bassolé, Assane Sawadogo, Emile Ouédraogo, voilà Auguste Barry.

Arthur Kafando Précédemment directeur général de la Société nationale des postes, Arthur Kafando est, sur le plan sportif, un dirigeant de club. C’est le président du Comité exécutif de l’EFO. Il remplace au poste de ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion de l’Initiative privée et de l’Artisanat Léonce Koné.

Jérôme Traoré Magistrat de formation, Jérôme Traoré connaît toutes les arcanes de la Justice pour avoir été Premier président de la Cour d’appel de Ouagadougou et secrétaire général dudit ministère. Il remplace à ce poste Zakaria Koté.

Isaïe Konaté Chercheur de son état, Isaïe Konaté était avant sa nomination directeur de l’Institut de l’environnement et de la recherche agricole.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2011 à 18:33, par Tiraogo En réponse à : Tertius II : Bongnessan, ministre de l’article 37

    les journalistes ont une grande responsabilité dans la crise qui couve au Burkina autour de l’article 37. La stupidité n’a ni âge ni niveau social encore moins de continent. On n’a pas besoin d’une carte d’électeur pour descendre dans la rue. Le retour de certains personnages, réveillent des plaies profondes et suscite l’inquiétude quant aux stratégies machiavels futures. Messieurs les journalistes pro-gouvernementaux, l’avenir de notre Patrie est dans vos mains. Bon courage.
    PS : je sais que vous ne publieriez pas ce message ; mais l’essentiel est qu’il soit lu par un journaliste.
    Cordialement

  • Le 19 janvier 2011 à 19:49, par Désiré Sami KAM En réponse à : Tertius II : Bongnessan, ministre de l’article 37

    Bonsoir à tous,
    En lisant cet article, je ne sais pas quel est le poste ministériel qu´occupe Auguste Denise BARRY. Aidez-moi

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