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Editorial de Sidwaya : Nouveau gouvernement, l’exigence de continuité

Publié le lundi 17 janvier 2011 à 01h37min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Le président du Faso, réélu le 21 octobre 2010 et prêté serment le 21 décembre a reconduit Tertius Zongo le 13 janvier 2011 au poste de Premier ministre. La nomination du Premier ministre était attendu tant par la classe politique, que par l’ensemble des citoyens burkinabè ; il est de coutume qu’à l’issue d’une élection présidentielle, le « nouveau » chef de l’Exécutif procède à des ajustements au sein de ce pouvoir, voire à la mise en place de son équipe... Le président du Faso, qui est seul maître à bord en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution, procède au choix de son Premier ministre en fonction du contexte sociopolitique.

Dans le cas du Burkina Faso, le gouvernement qui a conduit les affaires jusqu’à présent, si on peut dire et en l’absence de sondages officiels, demeure populaire. En témoigne le climat social apaisé dont, il était question dans l’un de nos éditoriaux. Deux raisons fondamentales ont milité, continuent de militer, pour la reconduction de Tertius Zongo, à la tête du gouvernement ; Le climat des affaires, jugé favorable par les agences de notation internationale telle « Doing business ». Les réformes entreprises depuis son arrivée à la Primature, même si elles n’ont pas complètement porté fruit, sont jugées par les opérateurs économiques burkinabè, comme étrangers, favorables à l’investissement. Il n’est un secret pour personne que les voix de ceux-ci, ici comme ailleurs, comptent dans les prises de décision.

Le climat social est l’un des plus apaisés de ces dix dernières années. Le dialogue instauré par « l’Enfant de Doudou », pour reprendre l’expression d’un confrère, semble avoir pris ; il a bénéficié de l’appui d’un Ministre de travail particulièrement ouvert et astucieux, Jérôme Bougouma ; ce dernier a su tisser des relations avec les partenaires sociaux qui continuent de porter des fruits. Le retour de Jérôme Bougouma, après une éclipse de quelques mois tire ses origines du travail abattu à ce niveau, mais indique que l’Autorité privilégie la qualité du travail…

La situation politique qui découle des climats des affaires et social, est on peut-ainsi dire, stable, voire maitrisée. N’eussent-été les inquiétudes liées à la situation de crise que vivent certains pays de la sous-région, on pourrait dire que le Burkina surfe sur une plage favorable à toutes les initiatives.

Tout chef d’Etat, tout chef de gouvernement ne peut rêver que d’une telle embellie. La griffe de Tertius Zongo y est pour beaucoup, même s’il faut mettre ces acquis au compte de plusieurs acteurs, à commencer par le Président du Faso, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès, les partis de la majorité présidentielle, les organisations de la société civile, sans oublier les partis de l’opposition qui ont joué selon les règles républicaines.

Cela étant, le « nouveau ancien » Premier ministre vient de former son gouvernement. C’est l’un des tous premiers sauts d’obstacles qu’il a franchi sans trop de difficultés, en apparence, avec la bénédiction du Président du Faso. Les prétendants étaient nombreux et venaient de toutes les sphères et strates de la société burkinabè. … Nombreux sont ceux qui, légitimement, nourrissent des ambitions ministérielles.

Mais une chose est parfois d’être un bon mobilisateur, si non un excellent propagandiste, une autre est de piloter un département ministériel dans le contexte global tracé par le programme politique du Président : « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ». Le nécessaire arbitrage entre les politiques, les politiques capables, la géopolitique nationale, les forces en présence au sein de la majorité et bien d’autres considérations portées par des lobbies que le citoyen lambda ignore souvent a, également, largement joué dans les déterminants de la formation du nouveau gouvernement...

Le gouvernement issu de cette « alchimie » a de nombreux défis à relever, parmi lesquels les réformes politiques et institutionnelles à porter, le renforcement de la gouvernance économique, l’accès du plus grand nombre aux services sociaux de base, la valorisation de la recherche comme levier de développement, l’emploi des jeunes, conditions essentielles à l’émergence du Burkina Faso.

La création d’un département ministériel chargé des réformes institutionnelles est une traduction de la volonté du chef de l’Etat, conformément à son programme quinquennal, de procéder à des reformes profondes, afin de donner encore plus d’éclats à notre processus démocratique. La personnalité qui doit porter ces projets est un homme politique d’expérience, puisque ayant été coordonnateur des structures populaires, président de la commission constitutionnelle, président de l’Assemblée des Députés du Peuple, parlementaire, ministre.

Les affaires présidentielles prennent également un relief particulier. Fortement sollicité à l’intérieur et à l’extérieur du Burkina Faso, le Président du Faso a besoin d’un homme de confiance, de grande fidélité (…), pour gérer son agenda, tant à la présidence qu’au sein du gouvernement. Le choix de son actuel directeur de cabinet, El Hadj Assimi KOANDA, témoigne de la continuité, de l’importance et du caractère hautement stratégique de ce nouveau département ministériel.

L’ancien département de la « Culture, Tourisme et Communication », apprécié comme un albatros par certains observateurs à tort ou à raison, a été scindé en deux. L’ancien locataire garde un pan, tandis que le volet « Communication et porte-parole du gouvernement » échoit à un cadre issu du sérail.

La Recherche devient, pour la première fois, au Burkina Faso, d’un ministère plein. Cela est un signe de l’importance de la Recherche dans l’impulsion d’un Burkina émergent. Le titulaire du poste est un chercheur averti, puisqu’il s’agit de l’actuel directeur de l’Institut de recherches environnementales et agricoles (INERA), précédemment directeur général du Centre national de recherches scientifiques et technologiques (CNRST).

Beaucoup de titulaires de maroquins conservent leurs sièges ; ce qui signifie que l’ancienne équipe n’a pas démérité. Les lettres de mission des uns et des autres ne manqueront pas, dans les jours à venir, de préciser les ambitions du nouveau gouvernement. D’ores et déjà, un fait majeur : Blaise Compaoré et les acteurs qui l’accompagnent ont opté pour la continuité. En tous les cas, les politistes burkinabè s’accordent sur le fait qu’à travers cette équipe, c’est la continuité qui est de mise... Et ce, sous l’angle du renforcement des acquis et de la correction des insuffisances.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2011 à 13:20, par Ouedra En réponse à : Editorial de Sidwaya : Nouveau gouvernement, l’exigence de continuité

    Qu’est ce que vous entendez par "pays émergent" monsieur le journaliste ?
    Avant de nous parler de pays émergent veuillez répondre aux questions ci-dessous indiquées.
    Comme pour respect au peuple burkinabè je vous prie de bien vouloir nous dire combien de burkinabè mangent à leur faim et le pourcentage des burkinabè qui vivent au seuil de la pauvreté ?

    Ensuite vous pourrez communiquer à la face du monde entier que le Burkina Faso est un pays émergent.

    Voici mon mail : bedouk7@gmx.fr

    Merci

  • Le 18 janvier 2011 à 00:49 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Nouveau gouvernement, l’exigence de continuité

    c’est trop tôt pour parler de l’émergence au Burkina dans un pays où on on n’a jamais pu terminer l’année scolaire à l’université et il y a 23 ans de ce la on n’a pas pu le faire
    sans oublier que nous n’avons pas une force de sécurité républicaine car la police devant le c’est comme le chat et le chien comme on le dit couramment.
    en omettant l’analphabétisme qui fait parti des plus élevé en Afrique et même ceux qui ont eu la chance d’aller à l’école n’ont pas de travail et à force de dire au gents que ça va a lorsque ça ne pas finira un jour par péter et vous avez un exemple--->Tunis et je suis un des témoins oculaires

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