CRISE IVOIRIENNE : Que fera maintenant Goodluck ?
Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, ne finit pas de se faire attendre en Côte d’Ivoire. Emissaire de l’Union africaine, il y est annoncé pour la deuxième fois consécutive. En effet, après un premier séjour sur les bords de la Lagune Ebrié le 3 janvier dernier, en compagnie des émissaires de la CEDEAO, le chef du gouvernement kényan devait, à nouveau, poser ses valises en Côte d’Ivoire la semaine écoulée. Annoncée dans un premier temps pour le 13 ou le 14 janvier 2011, puis hier 16 janvier, sa venue est différée pour le début de cette semaine, probablement aujourd’hui ou demain. En attendant, il était hier à Abuja chez Goodluck Jonathan, président en exercice de la CEDEAO qui intervient aussi pour un règlement de cette crise stupide. Au moment où nous tracions ces lignes, rien n’avait filtré de ce qu’ils se sont dit au sujet de la Côte d’Ivoire.
N’empêche que l’on se pose des questions sur cette visite tant annoncée et maintes fois ajournée. Une des questions qui méritent d’être posée est de savoir si le Premier ministre Odinga ne s’est pas rendu compte qu’il se fatigue pour raisonner pacifiquement un Gbagbo obstiné. Son message de la reconnaissance de sa défaite électorale et, subséquemment, de son départ du pouvoir n’a jusque-là pas fait fléchir Laurent Gbagbo. Il en est de même pour celui des émissaires de la CEDEAO qui se sont déplacés à deux reprises à Abidjan. Alors, dans ces conditions, pourquoi repartir pour dire encore la même chose avec le risque de se faire ridiculiser en fin de compte ?
Le moment n’est-il pas venu de se faire prendre au sérieux, de hausser le ton ? Nul doute que c’est ce que ne manquera pas de faire Raila Odinga, si jamais il devait remettre les pieds en Côte d’Ivoire. Et avant cela, il a voulu accorder les violons avec Goodluck Jonathan qu’il a rencontré hier à Abuja. Les regards sont à nouveau tournés vers le président nigérian, après son investiture par son parti, le PDP, pour l’élection présidentielle d’avril prochain. Un moment occupé (et peut-être préoccupé) par les primaires au sein de son parti, on peut bien dire que Goodluck n’avait pas trop de temps et de disponibilité pour le dossier ivoirien. On avait même craint que sa fermeté vis-à-vis de Laurent Gbagbo ne se dégonfle, s’il était battu lors des primaires.
Aujourd’hui, l’affaire des primaires étant pliée, il peut voir venir. La question qui se pose est de savoir ce qu’il fera maintenant du dossier ivoirien, en tant que président en exercice de la CEDEAO. Va-t-il continuer d’afficher la même fermeté ? Va-t-il toujours privilégier la voie diplomatique qui n’a rien donné jusque-là ? Ou bien va-t-il faire le coup de feu à un Laurent Gbagbo qui veut obliger tous ceux qui lui demandent de partir pacifiquement à le déloger par la force du palais présidentiel ? Ce sont là quelques questions auxquelles Goodluck doit apporter des réponses dans les plus brefs délais pour résoudre cette crise qui n’a que trop duré. Toute chose qui arrange Gbagbo qui ne cesse de mobiliser ses partisans – et le fait savoir par les organes de presse acquis à sa cause - pour démontrer qu’il n’est pas seul.
Séni DABO
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 17 janvier 2011 à 07:01, par Africa positif En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Que fera maintenant Goodluck ?
Je ne sais pas ce que ce Kenyian va encore dire à ce dictateur, mais il n’en vaut pas la peine car Laurent fera tjs la sourde-oreille.
Je crois que l’heure est venue de fouetter ce malfrat, car les populations souffrent et nous qui sommes voisin à ce pays ça ne va pas car le train ne siffle plus donc un blocus.
Si la comminauté internationale veut tjs être credible vis-à-vis du monde elle doit aidée le plus rapidement ce pays à retrouver cette hospitalité et cette paix qui faisait de la C.I. une fièrté pour toute l’afrique de l’ouest.
Dommage que ce "chien arragé" malmènne tout le monde entier ainsi.
Il doit partir le plus rapidement car il risque de diviser les chefs d’Etats de la sous-region si cela n’est même pas ...
Comminauté Internationnale nous vous faisons confiance hein alors ne nous decever pas.
2. Le 17 janvier 2011 à 18:42, par Francis KABORE En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : Que fera maintenant Goodluck ?
Il n’a qu’à demander que la CONSTITUTION de la Cote d’Ivoire, pays souverain soit respectée. La dignité de l’Afrique en dépend. Il faut aussi qu’il explique à ses paires de la CEDEAO qu’un digne Africain ne doit accepter, sous la manipulation des impérialistes, de livrer la guerre à son frère au bénéfice de l’Occident. Regardons un peu comment à l’Union Européenne, les présidents sont solidaires, meme dans le mal à l’Afrique.