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Au coin du palais : Le sorcier de l’amour

Publié le mercredi 12 janvier 2011 à 00h06min

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Célibataire de 34 ans et blanchisseur de son état, BS vient d’être condamné à 6 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso pour enlèvement d’une mineure de 15 ans, en la personne de MT, élève de CM1. Le prévenu n’est pas un ravisseur classique, mais plutôt un amoureux non moins atypique. C’est un individu que l’on pourrait qualifier de « sorcier de l’amour ». Epris de MT, BS va, comme le prédisait Machiavel, user de tous les moyens pour se rapprocher de la mineure qu’il courtisait. Courant décembre 2010, il passe à l’offensive en se servant d’une potion magique pour s’attacher les faveurs de la petite. Et c’est profitant d’un passage de MT à son domicile qu’il lui file la substance avec l’ordre de ne rien dire à personne.

La petite observe cette consigne et boit la potion à l’abri des regards. Conquise mystérieusement après avoir ingurgitée la substance, MT se retrouve à la merci de son prétendant qui l’héberge clandestinement chez lui pendant six jours. Celui-ci se montre généreux, lui promet le mariage et couche avec elle. Au dernier jour du séjour, BS raccompagne à mi-chemin sa « victime » vers 23 heures afin qu’elle réintègre son domicile. Arrivée à domicile, elle bute contre le portail fermé et se voit dans l’obligation de retourner au domicile de son amoureux où elle passe encore la nuit. Au petit matin, les parents de la petite qui, étaient à sa recherche, pointent au domicile de BS et retrouve leur fille. Ils la ramènent de force et s’en vont porter plainte à la police.

Le blanchisseur est dans de beaux draps. Interrogé par les juges, il a reconnu les faits, relevant qu’il est conscient de l’âge de MT, mais comptait vraiment l’épouser. Présente à l’audience en compagnie de son oncle, la petite a confirmé les faits tout en insistant sur la potion magique que son prétendant lui a fait boire. Après avoir moralisé le prévenu, les juges ont prononcé sa culpabilité et la sanction qu’on lui a infligée. Mais le pire, c’est qu’un examen médical a révélé que la mineure de 15 ans est enceinte. A ce sujet, le tribunal a signifié à celle-ci qu’elle pouvait exiger une pension alimentaire, si elle désire garder l’enfant.


Il voulait user de faux documents

Le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, en son audience du 7 janvier 2011 a condamné BH, un agent de société âgé de 32 ans, à 12 mois de prison avec sursis pour falsification de documents authentiques. Courant 2010, le prévenu a voulu prendre part au concours direct de recrutement d’agents itinérants de santé, mais ne remplissait pas les conditions d’âge.

C’est ainsi qu’il va falsifier son acte de naissance et son diplôme de CEP pour parvenir à ses fins. Malheureusement, il ne connaitra pas l’aboutissement souhaité. En effet, BH s’est fait arrêté à la police où il s’était rendu, un de ces quatre matins, pour légaliser les faux documents en sa possession. Traduit depuis lors en justice, il est apparu, tout confus, devant les juges et a reconnu les faits à lui reprochés. Ce qui a permis au tribunal d’établir sa culpabilité et de le condamner à la peine évoquée plus haut


Courtisan ou voleur ?

IS, manœuvre de 38 ans, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso pour « infraction non constituée » dans l’affaire de violation à domicile pour laquelle il comparaissait. Habitué à se rendre chez SF dont il connait la femme, IS y a fait un tour, le 22 novembre 2010 vers 22 heures, pour une visite de courtoisie à la dame en question. Seulement, il s’est heurté à l’adversité du mari de son amie qui, depuis un certain temps, était à la recherche de son voleur de planches.

Croyant avoir affaire à celui-ci, SF, gardien de profession, remarque le soir du 22 novembre, la présence d’IS qui, dans un premier temps, passe et repasse avec son vélo avant de s’introduire chez lui. Et c’est en ce moment précis que SF, muni d’une barre à mine au préalable, lui assène un coup à la tête. Surpris, IS lâche son engin et prend la clé des champs. Il court à la gendarmerie et explique ce qui lui est arrivé. Les gendarmes l’écoutent et portent l’affaire en justice par la suite. Mais avant la confrontation des deux parties à la barre, la femme de SF a dit connaÎtre IS en enquête préliminaire. Absente à l’audience, elle aurait confié qu’ils se sont rencontrés dans un cabaret et qu’il lui avait même fait la cour.

Des avances qu’elle aurait refusées, car étant mariée. IS a confirmé ces propos, ajoutant qu’il avait déjà rendu visite une fois à l’épouse de SF qui lui aurait signifié qu’il pouvait revenir la voir. « C’est pour cela que je suis repassé chez elle », a précisé le prévenu. Convaincu qu’IS est son voleur de planches, SF est revenu sur les faits, sans trop de commentaires. Après avoir entendu, les deux parties, le ministère public et le tribunal sont restés dubitatifs quant au fait reproché à IS. Est-ce un voleur ou un courtisan impertinent ? Dans cette confusion totale, le tribunal a préféré s’abstenir de condamner le prévenu. Il l’a relaxé au bénéfice du doute. Aussi les juges ont-ils demandé à SF de ne pas s’en prendre à sa femme, une fois de retour chez lui

Rassemblés par Kader Patrick KARANTAO & Souaïbou NOMBRE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 janvier 2011 à 09:30, par ZEP En réponse à : Au coin du palais : Le sorcier de l’amour

    "A ce sujet, le tribunal a signifié à celle-ci qu’elle pouvait exiger une pension alimentaire, si elle désire garder l’enfant".

    Rapportés comme ça, les propos des juges sont graves, parce qu’ils sont sujets à diverses interprétations. ça voudrait surtout dire que la fille peut ne pas garder l’enfant.

    Je pense qu’il aurait fallu lever tout équivoque en expliquant ces propos des juges, ou en leur demandant de les expliquer.

    • Le 12 janvier 2011 à 21:31, par lhommearsene En réponse à : Au coin du palais : Le sorcier de l’amour

      N’oublie pas qu’elle a été violée et abusée.

      Ce serait normal qu’elle (ou ses parents d’ailleurs, qui décideront sûrement pour elle) ne veuillent pas garder l’enfant.

      La justice autorise l’avortement (si je me rappelle bien) en cas de viol, d’inceste et en cas de danger pour la mère.

  • Le 12 janvier 2011 à 11:29, par le paternel En réponse à : Au coin du palais : Le sorcier de l’amour

    Je crois rêver : quelqu’un séquestre une fillette (faute grave) et a des relations sexuelles avec cette mineure (faute grave) après lui avoir fait boire une potion douteuse (faute grave), et arrivé devant les autorités, on le moralise et il repart chez lui tranquillement. Autant libérer tous les prisonniers de la MACO.

  • Le 12 janvier 2011 à 11:45 En réponse à : Au coin du palais : Le sorcier de l’amour

    Condamné à un emprisonnement avec sursis pour avoir falsifié un diplôme ! C’est un cadeau de noël ! Il y a de quoi encourager d’autres délinquants à suivre son exemple !

  • Le 12 janvier 2011 à 12:15, par Yacine En réponse à : Au coin du palais : Le sorcier de l’amour

    Il faut lire au lieu de jacasser. Il a écopé de 6 mois fermes !

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