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Autant le dire… : C’est maintenant qu’il faut agir ou jamais

Publié le mardi 11 janvier 2011 à 01h00min

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« L’Afrique noire est mal partie ". Parole d’un ingénieur agronome français. Réné Dumont, l’auteur de cette phrase, avait vu juste quand il la prononçait. Depuis les luttes pour accéder à l’indépendance jusqu’à nos jours, les Africains n’ont jamais connu une unanimité à résoudre des questions qui portent sur l’intérêt du continent de façon générale. Une situation qui explique d’ailleurs la disparité et les conditions d’accession de nos pays respectifs aux indépendances. Jamais, les dirigeants de ce riche continent n’ont parlé un même langage quand il s’agit d’un engagement collectif.

En guise d’exemple autre que les indépendances, il y a la question monétaire qui n’a jamais connu une unanimité quand bien même, il existe des organisations qui traitent de cette question. Nos monnaies sont évaluées par des dirigeants d’ailleurs qui le font toujours à notre détriment.

Le cas récent qui justifie bien cette phrase de Birago Diop, est cette position ambiguë du N°1 ghanéen. John Atta Mills, puisque c’est de lui qu’il s’agit, en acceptant d’envoyer des casques bleus issus de son armée pour assurer la sécurité du camp Ouattara, a bien approuvé la position des autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et au-delà, de l’Organisation des Nations unies (ONU). Si aujourd’hui, le même Atta Mills refuse d’adhérer à une option militaire pour déloger Laurent Gbagbo, sous prétexte qu’il agit pour l’intérêt des ressortissants de son pays, c’est vouloir quelque chose et son contraire. Quel est ce pays parmi les 16 pays membres de la CEDEAO qui n’a pas de ressortissants en Côte-d’Ivoire ? Si d’autres sont d’accord pour user de la force, c’est pour permettre à nos nations de continuer leur marche vers la gouvernance démocratique. Si les autres pays membres de la CEDEAO, voire même les Nations unies devaient décider de croiser les bras comme vient de le faire John Atta Mills, ce serait sacrifier et des frères africains et le peu d’acquis en démocratie en Afrique.

Le Ghana jusque-là, a toujours séduit par son jeu démocratique en Afrique de l’Ouest et même aux yeux du monde entier. En décidant de voir la situation en Côte d’Ivoire sous un autre angle que la CEDEAO, Atta Mills ne fait pas du bien au peuple ghanéen qui veut fortifier son acquis démocratique. Aujourd’hui, il s’agit de la case ivoirienne qui brûle. Demain, le même feu ne peut-il pas prendre une case voisine ? Toute chose que nous ne souhaitons pas. C’est pourquoi, sans apprendre à gouverner au président ghanéen, il doit faire sien cet adage qui dit que, " quand la case du voisin brûle, il faut l’aider à l’éteindre ". Si Gbagbo parvient à son objectif, il n’est pas exclu qu’un président ayant perdu des élections dans son pays fasse la même chose. C’est maintenant que nous devons agir ou jamais.

Souro DAO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2011 à 09:35, par asken En réponse à : Autant le dire… : C’est maintenant qu’il faut agir ou jamais

    John Atta Mills, le cheval noir du troupeau ? . La question qu’il faut se poser, c’est de savoir s’il ne dit pas tout haut ce que d’autres pensent tout bas. On constate en tout cas que ses pairs, unis, réunis, re-réunis dans leur "mâchin" communautaire, n’ont jusqu’à présent pas pu aller au-delà des gesticulations, des menaces risibles. Tandis que Gbagbo nargue tout le monde. Que d’ultimatum ! Que d’avertissements ? lancés, répétés, re-répétés !!!!!! A force de fermer les yeux sur des mascarades d’élections démocratiques, avec des scores hallucinants, voici venu le jour du fauteuil confisqué. J’y suis, j’y reste au risque de faire éclater une guerre civile. Que Gbagbo s’accroche à son fauteuil n’est pas tellement surprenant. Mais qu’on ne puisse rien y faire ? Dites-moi que je rêve.

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