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Déclaration du PAREN : Que 2011 soit l’heure du sursaut collectif.

Publié le vendredi 7 janvier 2011 à 00h13min

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« Peuple du Burkina, militants et militantes du PAREN,
L’année 2010 s’est éteinte dans un contexte d’incertitude et d’angoisse pour la majorité des Burkinabès. Rien d’étonnant quand le pays est aux mains des dirigeants de plus en plus aveuglés par leurs appétits gargantuesques du pouvoir malgré leur panne criarde d’imagination face aux maux qui gangrènent notre société. Depuis sa création, le PAREN n’a cessé d’avertir le peuple des périls qui le guette s’il ne fait rien pour changer la situation.

Sur le plan socio économique, la misère s’enracine davantage avec plus de 46,4% de la population vivant en dessous de seuil de pauvreté. La fracture sociale s’approfondit. Une minorité d’individus se coalisent en bande d’opérateurs économiques intouchables et s’accaparent des richesses du pays à travers des marchés juteux gracieusement octroyés.
Les centres de santé ne sont plus que des mouroirs manquant souvent du strict minimum pour faire face aux urgences. La corruption règne en maître dans les secteurs économiques et administratifs. La jeunesse pleure et ne croit plus en rien parce qu’elle est constamment dupée et abandonnée à elle-même face à ses préoccupations.

Les unités industrielles se meurent faute d’une politique conséquente et intelligente en face du monstre de la mondialisation .A titre d’illustration, dans les hauts bassins, les effectifs des travailleurs des industries sont passés en quelques années de 21 987 à 16 104 soit près de 5 883 d’emplois perdus. Sur le plan politique, le système est hermétiquement verrouillé. Les élections aujourd’hui au Burkina ne sont plus que des jeux de gladiateurs devant des gradins déserts. La compétition électorale est gravement faussée par l’intrusion des chefs coutumiers et religieux dans le jeu, la corruption et la fraude électorale, le clientélisme politique, l’instrumentalisation et la politisation de l’administration, l’exploitation éhontée de la misère et de l’analphabétisme des populations rurales etc.

Le dernier scrutin présidentiel avec ses 3,2 millions d’inscrits sur un potentiel de 7,5 millions d’électeurs est révélateur du fossé qui existe entre la classe politique et le peuple. Ce qui est désolant, notre opposition se montre incapable de s’entendre sur un minimum de stratégie commune malgré les appels et multiples initiatives du PAREN et apparait aux yeux de l’opinion comme un conglomérat de chasseur de primes au mépris de l’intérêt général.

Par ailleurs, notre démocratie balbutiante se trouve vivement menacée par des velléités de modification de l’article 37 consacrant la clause limitative du mandat présidentiel. Cette opération que le PAREN rejette avec énergie, sera suicidaire et transformera sans doute notre pays en une monarchie.

Sur le plan international, les regards sont rivés sur la Cote d’Ivoire qui apprend douloureusement les leçons de la démocratie. En rappel, la Commission Electorale Indépendante, approuvée par le certificateur de l’ONU, avait, au second tour proclamé Alassane OUATTARA vainqueur avec 54,10% des suffrages exprimés face à Laurent GBAGBO crédité de 45,9% des voix. Le Conseil Constitutionnel a, à tord annulé le scrutin dans sept départements du nord et a proclamé Laurent GBAGBO vainqueur en violation de l’article 64 du code électoral qui prévoyait la reprise de l’élection en cas d’irrégularité. En se substituant à la volonté du peuple, le Conseil a plongé la Cote d’Ivoire dans une crise institutionnelle et politique sans précédent. Il appartient naturellement à la communauté internationale et plus particulièrement à la CEDEAO de faire respecter la volonté du peuple dans les meilleurs délais au risque de se discréditer durablement.

Le PAREN demande au Chef de l’Etat Burkinabè de prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité de nos trois millions de ressortissants dans ce pays frère. Si la France sous mandat des Nations Unies peut déployer ses 900 soldats pour la cause de ses 15000 ressortissants, il n’ya pas de raisons que le Burkina s’en tienne à de simples déclarations d’intentions dans un contexte aussi imprévisible.

En ce début d’année, le PAREN est toujours conforté dans sa position. Sa dénonciation du capitalisme privé exploiteur et du capitalisme d’Etat oppresseur est confirmée par la décomposition accélérée du libéralisme et du socialisme. Le PAREN qui a un projet de société transcendant ces deux modèles inopérants invite tous les Burkinabès de cœur et de raison soucieux de l’avenir du pays, à se départir de l’idée de la fatalité et de la facilité et d’agir sans attendre. Il faut un sursaut collectif salvateur pour sauver notre navire en perdition.
Bonne et Heureuse année 2011 à toutes et à tous. »

Tahirou BARRY
Président du PAREN
Site Web : http://www.paren-burkina.net

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