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ONUCI-GBAGBO : Vers un durcissement du bras de fer

Publié le vendredi 7 janvier 2011 à 00h14min

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Trop de contradictions et d’inconséquences ont été relevées ces derniers jours dans les propos et actes de différents responsables du continent. On semble vouloir à dessein semer la confusion. Et pourtant, la situation est très claire : l’ONUCI est maintenue et elle sera renforcée. De plus, le président élu par le peuple ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), et la Côte d’Ivoire ne seront pas lâchés. La communauté internationale reste très ferme sur ces points. Il est tout simplement déplorable de constater que les discours et les intentions de plusieurs acteurs politiques, notamment au sein de la CEDEAO, frisent la fuite en avant. Ceci, au moment où l’esprit retors, Laurent Gbagbo, tient à enfariner la planète entière.

En effet, de temps à autre, il cherche à gagner du temps en donnant le sentiment qu’il est plus que jamais lucide et qu’il lèvera le blocus autour de l’hôtel du Golf. Cela, à condition que les forces armées des Forces nouvelles se retirent. Comme si le monde entier était dupe ! ADO, lui, semble encore plus déterminé au moment où la communauté ouest-africaine se montre hésitante. Homme de paix, il prône toujours le dialogue. S’il maintient toujours le cap, il n’en invite pas moins son "frère Gbagbo" à d’abord reconnaître sa défaite avant toute négociation. Mais sa patience a des limites. A nouveau, il lui a fixé une nouvelle échéance, le 31 janvier 2011, et propose que Gbagbo soit extirpé grâce à une opération commando. S’il agit ainsi, c’est parce qu’il sait quelle peut être la tournure des événements. Reste à savoir si Gbagbo l’entendra de cette oreille. Il est vrai que les vociférations de ses militants chauffés à bloc se poursuivent. Il est également vrai que des journalistes et assimilés se sont mués en inconditionnels et en thuriféraires du régime. Prenant la RTI en otage, ils semblent avoir visiblement changé de métier pour devenir de sinistres propagandistes. Le font-ils avec conviction ou sous une quelconque menace ? L’histoire retiendra et le peuple ivoirien jugera leurs actes.

De ce tableau sombre, se dégage tout de même quelque chose de réconfortant : la communauté internationale continue de bander les muscles. L’étau se resserre chaque jour davantage sur ce qui reste du pouvoir du président autoproclamé. Plus ses partisans se mobilisent et menacent, plus ils donnent le sentiment qu’ils se lassent de cette situation de ni guerre, ni paix qu’ils ont eux-mêmes provoquée. Pris à leur propre piège, ils ne supportent plus de voir la planète entière se payer leur nouvelle tête de "hooligans". Plus personne ne les prend désormais au sérieux. Et il est certain que les portes des représentations diplomatiques seront à jamais fermées pour ceux d’entre eux qui rêvaient encore d’aller prendre de l’air ou faire des emplettes à Paris, Londres ou New York. Mais comme le dit si bien l’adage, on récolte ce que l’on a semé.

La balle semble surtout être dans le camp de la CEDEAO où l’on a choisi de tergiverser. Feindrait-on de négocier le temps de se préparer à agir ? En tout cas, le fait de suivre Gbagbo dans ses errements tend à donner l’impression qu’on lâche du lest au sein de l’ensemble ouest-africain, et même au niveau de l’Union africaine (UA). Mais alors, jusqu’à quand ce jeu va-t-il durer ? Devra-t-on continuer encore longtemps de subir sur les antennes de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) les propos haineux et les discours sarcastiques de partisans zélés de Gbagbo ? S’il est vrai que ces derniers auront à le regretter un jour, il n’en reste pas moins vrai que pour l’instant, ils donnent de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique de l’Ouest et du continent tout entier une image dont l’on se serait bien passé. Aux Nations unies par contre, on tient absolument à appliquer le droit international dans toute sa rigueur et dans ses multiples dimensions. C’est pourquoi le mandat des forces onusiennes a été prolongé. C’est pourquoi aussi leur nombre sera renforcé. L’on cherche, à tout prix à vérifier, l’existence ou pas de charniers. Reste à savoir comment va s’opérer, dans les faits, cette augmentation des forces onusiennes et surtout comment vont réagir les fidèles de Gbagbo, le président autoproclamé.

De plus en plus, l’ implication plus active de l’ONUCI s’impose, ne serait-ce que pour assurer sa propre défense, la protection des dirigeants et des populations ivoiriennes, tout comme celle des ressortissants étrangers vivant dans cette partie du monde. A ce niveau, il faut vraiment se féliciter du travail abattu non seulement par le personnel de l’ONUCI et ses responsables, mais aussi par les principaux dirigeants des Nations unies. En particulier, il est heureux que le Secrétaire général, Ban Ki-Moon, et son représentant en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi, soient sur la même longueur d’ondes. Contrairement à la CEDEAO, l’organisation internationale ne présente pas de fissures. Contrairement aux dirigeants de ce continent qui parlent de réaliser l’unité africaine dans la démocratie, mais peinent à parler et à agir en symbiose quand vient l’heure de sauter dans l’arène. Ici encore, la culture asiatique se fait valoir aux yeux de l’opinion. Ils font honneur à la communauté internationale et à la cause de la démocratie.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 7 janvier 2011 à 06:28, par vision En réponse à : ONUCI-GBAGBO : Vers un durcissement du bras de fer

    Revenez s’il vous plait sur les propos du pasteur. Il faut que le mec la termine dans un champ de mais avant que la cote d’ivoire soit liberee

  • Le 7 janvier 2011 à 10:50, par MR LOBOGNON En réponse à : ONUCI-GBAGBO : Vers un durcissement du bras de fer

    La CEDEAO DOIT MAINTENANT PRENDRE SES RESPONSABILITES EN DEGAGEANT DE FORCE LE TUEUR GBAGBO SI ELLE TIENT A SE FFAIRE RESPECTER.LE MONDE PACIFIQUE COMPTE SUR LE NIGERIA LE SENEGAL ET LE BURKINA POUR LE FAIRE.QUANT AUX MALI,GHANA ET LA PETITE GAMBIE QU’ILS SE RESSAISISSENT.

  • Le 7 janvier 2011 à 11:08, par jeshi En réponse à : ONUCI-GBAGBO : Vers un durcissement du bras de fer

    merci monsieur le journaliste pour cet article. en tant que africain j’ai honte vraiment honte de ces présidents hésitants et qui ne savent vraiment pas ce qu’ils veulent pour ce continent. avec ce type de comportement, la démocratie n’est pas pour maintenant sur ce continent.

  • Le 7 janvier 2011 à 11:57, par doums En réponse à : ONUCI-GBAGBO : Vers un durcissement du bras de fer

    Très bonne analyse.Il est regrettable de constater une fois encore que les africains et leurs institutions sont loin de s’adapter à la démocratie.Le chacun pour soi est la doctrine de ses dirigeants qui ont des choses à se reprocher et ont peur d’élever la voix.

  • Le 8 janvier 2011 à 09:55, par Kalégnon En réponse à : ONUCI-GBAGBO : Vers un durcissement du bras de fer

    Vivre en bonne intelligece avec les membres de sa famille ou avec ceux de la communauté villageoise, de la comunanuté nationale ou internationale exige que les interlocuteurs en présence se mettent d’accord sur un code de conduite et que chacun respecte sur, l’honneur, la parole donnée. Si un des protagonistes manque à ce code d’honneur, il s’exclue lui-même de la famille et de la communauté. Que tous les faciliteurs ayant une information juste sur les "accords" issus des négociations pé-électoraless (Marcoussi, Lomé, Prétoria ... Ouagadougou) entre les protagonistes ivoiriens nous éclairent le monde sur ce sujet.

    La vraie valeur d’un HOMME, c’est le respect de la parole donnée. Qui n’a pas respecté la sienne ? Gbagbo ou Ouattara ? A priori, à chacun une dignité égale !

    Les témoins des accords peuvent et doivent le dire au monde. Après, que tous les hommes de bonne volonté sauvent, par les moyens les plus idoines possibles, les populations exposés aux conséquences de cette cécité politique. Il y a des morts dans les deux camps. 1 mort est toujours un mort de trop. (Que les décideurs se mettent à la place des parents qui ont perdu un fild ou une fille du fait de cette situation).

    Et puis la léthargie économique ne touche pas que la Côte d’Ivoire, elle concerne et la sous-région et le monde entier d’une manière ou d’une autre.

    Quant aux religieux qu’ils prient pour que la raison et la bonne foi triomphent. Que certains d’entre eux ne parlent pas uniquement de constitution car ils savent bien que la loi est faite pour l’homme et non l’inverse. Si la constitution était observée à la lettre, il y aurait eu renouvellement des instances électives depuis plus de 5 ans en Côte d’Ivoire. (Cette panne constitutionnelle me semble-t-il, justifie que l’on prenne en compte les accords poliques).

    La souveraineté politique est une réalité qui contente chaque état. Dans les faits n’importe quel pays du monde, malgré sa souveraineté, reste dépendant des autres. (Ex. Quand la Bourse s’effondre à Tokyo, que le CAC 40 plonge, les USA ne s’écrient pas : "A nous la victoire, à nous le monde !" et il y aurait bien d’autres exemples dans notre mondedit de globalisation.

    C’est comme l’Homme : nul ne peut se vanter de se passer des autres, quelles que soient sa force physique, son intelligence et sa fortune ! Nommez-en un seul qui soit au desus de cette réalité.

    Arrêtez le bras de fer. Osez en HOMMES RESPONSABLES sauver les poupulations en danger ou gommez des consciences la notion de "non assistance à personne en danger".

    Jugez de la situation sans préjugés.

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