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NEGOCIATIONS GOUVERNEMENT-SYNDICATS : "La suppression de la TDC n’est pas envisageable"

Publié le vendredi 7 janvier 2011 à 00h14min

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Le Premier ministre Tertius Zongo a procédé le 6 janvier 2011 à Ouagadougou à l’ouverture de la cinquième rencontre annuelle de négociation gouvernement-syndicats 2010. A la table des négociations, de nombreux sujets en discussion tels que les dossiers sociaux et judiciaires. Les centrales syndicales et les syndicats autonomes qui prennent part aux négociations espèrent beaucoup des négociations afin d’éviter que la fronde sociale ne monte. Les discussions d’une matinée ont été suspendues pour reprendre le 13 janvier prochain.

Les rencontres de négociation gouvernement-syndicats sont devenues très habituelles au pays des Hommes intègres. Au début de l’année 2011, les deux parties se sont rencontrées le 6 janvier 2011 à Ouagadougou. Pour les responsables syndicaux, il importe toujours de se rencontrer, afin de trouver des solutions aux problèmes que vivent les travailleurs burkinabè au quotidien. Le président du mois des centrales syndicales, Paul Kaboré, dans son allocution a rappelé au gouvernement les principales préoccupations, des centrales syndicales et celles des syndicats autonomes. La plate-forme revendicative du 1er mai 2010 des centrales syndicales synthétise des préoccupations importantes pour le monde du travail, selon Paul Kaboré.

Que les recommandations voient leur réalisation !

Pour les centrales syndicales, il est temps que les recommandations issues du comité paritaire voient leur réalisation après les trois sessions successives. Les autres dossiers tels que la baisse de l’IUTS, la relecture de la structure des prix des hydrocarbures, la suppression de la Taxe de développement communal et l’examen des propositions y relatives sont des sujets qui seront discutés avec le gouvernement. A ces revendications s’ajoutent celles exprimées le 2 novembre 2010 au gouvernement comme préoccupations majeures. Les centrales syndicales entendent lors des négociations attirer l’attention du gouvernement sur le calendrier universitaire. Le Premier ministre qui a procédé à l’ouverture des travaux a tenu à souligner l’importance des concertations, signe d’une cohésion et d’une stabilité sociales. Tout en reconnaissant le rôle libérateur des syndicats dans l’accession des pays africains à l’indépendance, Tertius Zongo a affirmé que le partenariat entre le gouvernement et les organisations syndicales a de beaux jours devant lui eu égard à l’adoption prochaine des textes sur la représentativité syndicale élaborés en partenariat avec le Bureau international du travail (BIT) afin de porter au gouvernement et aux instances internationales de travail les aspirations des travailleurs.

Sur huit points d’engagement soumis par les centrales syndicales, le comité a estimé que deux sont déjà tenus en bonne date. Il s’agit de l’institution de l’indemnité de stage et la maîtrise du coût des hydrocarbures. Quant aux six autres engagements, ils sont en cours de réalisation, a laissé entendre le Premier ministre. A la reprise, après l’ouverture des travaux, le gouvernement a transmis aux centrales syndicales les propositions du gouvernement sur les préoccupations des centrales syndicales issues de la plate- forme revendicative du 1er mai 2010 et les préoccupations majeures de novembre 2010.

Les débats se poursuivront

A ce titre, le gouvernement a émis de nombreuses propositions aux centrales syndicales qui feront l’objet de débats. A propos de la Taxe de développement communal(TDC), le gouvernement estime qu’il a, à de multiples occasions, souligné la pertinence de la taxe et que sa suspension n’est pas envisageable afin de ne pas compromettre les collectivités territoriales. Au titre des préoccupations majeures de novembre 2010, quatre points sont analysés par le gouvernement et concernent la nouvelle tarification des actes professionnels de santé, les libertés démocratiques et syndicales, la forme de commémoration de l’indépendance et la cessation de l’utilisation des moyens de l’Etat aux fins de campagne électorale. Sur ce dernier point, le gouvernement affirme avoir effectué, en application des textes, des contrôles qui ont permis, dans un premier temps, de saisir 115 véhicules conduits en fourrière par l’ASCE et pour un second temps, 21 véhicules saisis par la Direction du parc automobile de l’Etat.


Avis de participants

Adrien Koné, ministre du Travail et de la sécurité sociale

"Notre pays n’a pas de ressources en tant que telles ; et nous devons jouer sur nos ressources intérieures. La fiscalité est importante pour que nos partenaires financiers puissent nous accompagner. Quant à la TDC, les partenaires sociaux ont estimé qu’il fallait la supprimer mais le gouvernement pense que ce n’est pas opportun parce qu’elle augmentera les capacités d’action des collectivités. On ne peut pas la supprimer. Quant à une baisse du prix des hydrocarbures, elle est continuelle et se fait suite à une évaluation."

Karfa Gnanou, SG adjoint du Syndicat burkinabè des magistrats

"Les points de négociation ont été apportés au gouvernement le 1er mai 2010, mais les centrales syndicales et les syndicats autonomes ont estimé qu’il fallait mettre l’accent sur les dossiers sociaux lors de ces négociations. En ce qui concerne le syndicat autonome des magistrats, nous estimons que nous devons apporter notre contribution pour la lutte. Nous ne pouvons pas rester en marge parce que les résultats qui vont sortir vont profiter aux magistrats ; il importe que nous puissions contribuer afin de motiver les négociations. Pour les dossiers sociaux, ce sont des juges qui se sont prononcés ; il n’y a pas de raison que les chefs d’entreprises bloquent."

Tahirou Traoré, SG du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base

"Notre syndicat est autonome et fait partie du mouvement syndical burkinabè. Les préoccupations à ces négociations sont communes et d’autres sont sectorielles. Pour les préoccupations communes, nous avons évoqué le règlement des dossiers sociaux. Il y a des travailleurs qui ont gagné leur procès et jusqu’à présent, il n’y a pas d’application. Puisque nous sommes dans un Etat de droit, il appartient à l’Etat de tout faire pour que ceux qui sont frappés puissent jouir de leurs droits. Quant aux hydrocarbures, le Gouvernement nous avait félicités pour des propositions que nous avions faites qui, pour lui, pouvaient diminuer sensiblement le coût des hydrocarbures ; mais jusqu’aujourd’hui il n’en est rien."

Aimé NABALOUM (Stagiaire)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 7 janvier 2011 à 09:39, par SONGUITAABA En réponse à : NEGOCIATIONS GOUVERNEMENT-SYNDICATS : "La suppression de la TDC n’est pas envisageable"

    Face au refus du gouvernement de supprimer la TDC et la maniere de la collecter, les syndicats doivent trouver aussi la replique necessaire pour la population en leur proposant l’usage du carton rouge.
    Elle consistera à informer l’ensemble de la population des campagnes et des villes à se deplacer toujours avec son carton rouge sous la selle de la moto ou à bord de son vehicule. Une fois arreté et s’il est question de TDC, on fait sortir son carton rouge et la présentée à tous les passants qui doivent par sollidarités s’arreter pour constituer un groupe important de protestation. Ainsi vous verrez qu’on ne parlera plus de TDC. Je pense que c’est le seul moyen de lutter contre ce raket administratif qui ne dit pas son nom.

  • Le 7 janvier 2011 à 12:37, par john,bf En réponse à : NEGOCIATIONS GOUVERNEMENT-SYNDICATS : "La suppression de la TDC n’est pas envisageable"

    Pour notre part, payer la TDC n’est pas non plus envisageable car nous payons déjà la taxe de résidence.

  • Le 7 janvier 2011 à 18:29, par taxiyan En réponse à : NEGOCIATIONS GOUVERNEMENT-SYNDICATS : "La suppression de la TDC n’est pas envisageable"

    Bonne année 2011 à tout le monde : santé et paix. Enfin, la "négociation" syndicat-gouvernement a eu lieu.cette "négociation" aurait dû avoir lieu en septembre. pourquoi maintenant ? boule de neige ! Cependant sitôt commencé, cette négociation est suspendue pour être reprise le 13 janvier. Est-ce à cause de la démission prochaine du gouvernement ? Encoure boule de neige ! A supposer que le gouvernement démissionne dans la semaine, je ne crois pas même si le nouveau gouvernement tombe dans la même semaine, que la rencontre du 13 soit maintenue.

    Allons aux choses sérieuses. A lire les acquis, je me rend compte que c’est maigre. Et pire, ce que le gouvernement concède, il le récupère autrement. par exemple sur l’augmentation de la tranche sociale de 6 à 8 m3. L’ONEA n’a rien trouvé de mieux que revoir les tranches. A partir de 8m3 c’est l’enfer car notre modèle de famille n’est pas la même que celle occidentale c’est-à-dire nucléaire (mari, femme enfants).

    Ce dont les burkinabè ont besoins c’est de voir baisser le prix des produits de 1ère nécessité.Or à ce niveau, selon la théorie libérale du gouvernement à chacun son prix et que la concurrence joue son rôle comme si le marché est transparent.

    Si en 2011, nos syndicats sont toujours à discuter sur des revendications d’il y a 3 à 4 ans, cela m’amène à dire que c’est parce que le gouvernement sait que devant "c’est maïs" qu’il traine les pieds. le premier ministre ne disait -il pas à l’assemblée nationale par rapport des émeutes de la faim de février 2009 que les syndicats marcheront à finir leurs chaussures, il n’auront rien. Sur quoi se basait-il ? les faits nous donnent raison car au Burkina, les syndicats n’ont pas réussi à inquiéter nos dirigeants. Quand la pression commence à monter, elle retombe sans que nos les citoyens lambda ne comprenne. Il faut que nous comprenions une chose, nous n’obtiendrons rien par le dialogue qui frise le copinage mais par le jeu de force. Tant que les syndicats ne vont pas faire balancer le rapport de force en leur faveur, nos semelles finiront sur le goudron sans un acquis.

    En regardant, les leaders de nos syndicats et les gouvernants, je me rend compte qu’ils sont de la même génération. Alors est-ce facteur qui conduit nos leaders syndicaux à être timorés ? faut-il une nouvelle génération de leaders syndicaux pour faire bouger les choses ?

    Pour moi, chaque génération à ses rêves et ses ambitions et je pense que ceux qui sont à la tête de nos syndicats tout comme ceux du gouvernement, n’ont plus de rêve ni d’ambition en accord avec la génération actuelle.

    Que faire ?

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