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CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

Publié le mercredi 5 janvier 2011 à 03h35min

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Avec ces relances de négociations qui n’en finissent pas et un Laurent Gbagbo dont la position est plus que jamais radicale, il y a de quoi croire que la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) est dans une impasse. Désormais, toutes les conditions sont réunies par le président ivoirien sortant pour que l’institution régionale le déloge du palais de Cocody.

Tout d’abord, en plus d’usurper le fauteuil présidentiel d’une manière digne d’une attaque à main armée, le président le plus contesté du monde entier nargue, chaque jour que fait le bon Dieu, la communauté internationale, l’Union africaine et la CEDEAO en particulier. En plus, le cas Gbagbo commence à produire des effets on ne peut plus néfastes sur la démocratie africaine.

Cela d’autant qu’un autre Laurent, mais cette fois Désiré Kabila, président de la République démocratique du Congo, tente d’imposer une élection à un seul tour à son peuple, prétextant qu’il veut épargner son pays de ce qui arrive à la Côte d’Ivoire. En outre, le peuple ivoirien que Gbagbo dit aimer tant, commence à payer le lourd tribut de l’obstination de ce dernier à rester au pouvoir . L’on parle de près de 200 morts en un mois de crise, de 20 000 réfugiés au Libéria, sans compter les souffrances des populations dont la vie est devenue un calvaire, du fait de la vie chère consécutive à l’asphyxie économique du pays et des exactions quotidiennes perpétrées par les milices de Gbagbo.

Au total, l’Union africaine et la CEDEAO ont affaire à un véritable Néron dont il convient de se débarrasser à tout prix. Et, plus tard sera trop tard car Gbagbo, qui commence à se payer des intellectuels et des plumes, a besoin du répit qu’on lui offre pour s’enraciner à jamais. Passer outre, toutes les menaces désormais proférées contre lui, ne seront qu’un cautère sur une jambe de bois. A tout le moins, verra-t-on un jour, un des camps adverses aller déloger l’autre par tous les moyens pour mettre fin au bicéphalisme que vit le pays de Houphouët-Boigny. Auquel cas assisterait-on, dans ce pays, à une guerre civile jamais égalée ; celle que craint, du reste, la CEDEAO, pour déloger Gbagbo du palais présidentiel par la force.

En tout état de cause, le 28 novembre dernier, la communauté internationale, l’Union africaine et la CEDEAO ont reconnu Alassane Dramane Ouattara comme étant le président ivoirien démocratiquement élu. Ainsi sa légalité, tout comme sa sécurité doivent-elles être défendues par tous les moyens. De ce fait, si d’aventure quelque chose de grave arrivait à lui et à son entourage, la CEDEAO, qui peine à faire partir l’usurpateur du trône, en assumerait l’entière responsabilité. A elle de sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve, pour libérer illico presto la Côte d’Ivoire des mains ferrées de Gbagbo.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2011 à 06:53, par sauvy En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

    Gbagbo sait à quoi il joue. Il connait cette communauté internationale qui ne fait que soutenir du bout des levres. Il sait qu’il y aura des tergiversations et des divisions au sein de cette communauté au cas ou il faudra décider de choisir l’option militaire. Et comme il a la rue abidjanaise en sa faveur, et une forte communauté des ressortissants de la CEDEAO dans son pays, il peut jouer à tout. Mais Dieu est grand. Le Dieu que Gbagbo dit prier viendra mettre de l’ordre. Les africains doivent comprendre qu’ils doivent avoir le courage de prendre parfois des décisions qui à court terme font des ravages, mais à long terme feraient le bien de leur continent. Je suis de ceux qui clamaient l’utilisation de la force au plus tard la 2eme semaine du mois de decembre. Nous voici déjà en Janvier et personne ne sait quand Gbagbo partira avec la sois disant voie diplomatique. S’il vous plait messieurs les présidents de la CEDEAO, vous perdez votre temps en parlant de diplomatie pour faire plier Gbagbo. Vous prolonger inutilement la souffrance du peuple Ivoirien en négociant avec quelqu’un qui ne connait que le language de la force. S’il vous plait raccourcissez la souffrance des ivoiriens et aller vite à la force. Ce sera dur et tragique. Mais ce sera plus du "jamais ça en Afrique". la liberté à un prix et s’il vous plait allez vite.
    Merci

  • Le 5 janvier 2011 à 06:59, par Nomyidin En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

    Vous savez , personnellement je crois de moins en moins à une victoire du camp Ouattara et de la communauté internationale sur Laurent Gbagbo. Plus le temps passe ,et ceux qui avaient haussé le ton se ramolissent. Parfois on hausse le ton pour pouvoir tirer profit et dans les relations internationales seuls les intérêts comptent et Gbagbo le sait très bien ; il a beaucoup d’argent frais et ça sert beaucoup pour délier les langues et pour fermer les bouches , c’est selon. La CEDEAO va se lézarder au regard du jeux d’intérêt et de la diplomatie souterraine mise en place par Gbagbo.
    Silence Gbagbo a vaincu les démocrates et la démocratie ; Ouattara et Guillaume n’ont qu’à demander l’asile politique ; Guillaume pourrait reprendre la rebellion .
    Dans tous les cas Ouattara peut se replier à Bouaké pour gouverner une partie du pays et Gbagbo l’autre partie.
    C’est ça la démocratie à l’africaine
    Adieu la démocratie ; Vive les coups d’états militaires ou électoraux peu importe.
    Moi je passe à autre chose ; je ne crois en personne en rien

  • Le 5 janvier 2011 à 07:00, par burkinabe des usa(bigsou) En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

    gbagbo ne partira pas c ado qi doit plier bagage e foutre le camp.

  • Le 5 janvier 2011 à 12:52, par traohass En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

    Il parait évident maintenant que si on arrive pas faire partir Gbagbo, ceci deviendra un cas d’école. En revanche, si on le déloge de force cela pourrait dissuader de futurs usurpateurs comme lui ; et ce sera un gros souffle pour la démocratie Africaine. Chacun doit faire ce qu’il a à faire.

  • Le 5 janvier 2011 à 19:13, par le pragmatique En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

    la communauté internationale et la CEDEAO sont tombées dans le piège de GBAGBO : l’usure par le temps.
    si d’ici le 15 janvier,la situation n’est pas décantée alors je crains le pire.
    la solution est pourtant simple:UN COMMANDO AÉROPORTÉ DE 80 HOMMES expérimentés , bien outillés dans les environs de la cachette de GBAGBO, appuyés par 10 agents infiltrés et des services de renseignements Français ;et GBAGBO est neutralisé, Et des millions de personnes retrouvent la quiétude

  • Le 5 janvier 2011 à 19:55, par Gene En réponse à : CRISE IVOIRIENNE : La CEDEAO dans une dangereuse impasse

    Je pense que la situation est dans une belle impasse.Les dirigeants de la CEDEAO posent tous souriants aux cotés de Gbagbo, ils ne doivent pas être dissuasifs dans leurs propos , on voit bien qu’ils s’apprécient.Et que peut faire la communauté internationale, tellement de gens parlent d’ingérence..........Que faire.....Dans un cas, agir par la force et avoir la moitié de l"Afrique contre le restant du monde ou ne pas agir et avoir l’autre moitié contre eux ????? Vu depuis la France c’est trés dur, de savoir quoi faire.Si c’est attiser la haine contre les blancs, le résultat peut être désastreux aussi.Cette haine va entrainer des conflits autres en Afrique et dans les autres pays.Vous, aussi bien que nous, sommes tous témoins d’un conflit, et nous savons tous que le fait d’intervenir risque d’envenimer ce conflit.

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