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SECURITE DES BURKINABE DE COTE D’IVOIRE : Que peut faire Blaise Compaoré ?

Publié le mardi 4 janvier 2011 à 01h02min

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Le message du président Blaise Compaoré à l’occasion du nouvel an ne saurait passer inaperçu, surtout pour nos compatriotes vivant à l’étranger. En effet, il a magnifié leur contribution multiforme au développement du Burkina et spécialement, à l’endroit de ceux qui vivent en Côte d’Ivoire, il aura prononcé un discours réconfortant : "Je voudrais rassurer nos compatriotes qui vivent dans des pays à transition politique difficile, que le gouvernement restera très attentif et vigilant, et œuvrera de concert avec la communauté internationale et interafricaine à assurer leur sécurité". Voilà qui est bien dit et qui ne souffre pas d’ambiguité.

Seulement, cette déclaration qui vient après celles de plusieurs pays ayant des ressortissants en Eburnie, et qui avaient déjà décliné les stratégies et des moyens d’action en termes de sécurité ou d’évacuation, peut-elle rassurer ? Certains analystes (plutôt réalistes que pessimistes) avaient annoncé que les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire ne pouvaient compter que sur Dieu. Et à juste titre malheureusement. En fait, il faut se demander quelles leçons le Burkina a tirées des crises sociopolitiques qui ont affecté nos compatriotes vivant en RCI (Tabou en 1999, la rébellion de 2002, etc.), notamment l’opération "Ba-Yiri" ? Qu’est-ce qui a été fait pour empêcher les exactions et les pertes en vies humaines ? A notre connaissance, rien n’a été consacré au sort des Burkinabè brimés, dans l’Accord politique global qui a conduit à la dernière élection ivoirienne.

Or, voilà une communauté qui travaille à développer la Côte d’Ivoire tout en transférant d’importantes sommes au pays natal, et dont on ne peut savoir le nombre exact. Il faut se demander si, en dehors de leurs revenus, nous leur reconnaissons leur valeur en tant que citoyens. C’est le vote des Burkinabè de l’étranger qui était censé démontrer cette vision mais puisqu’il a été renvoyé aux calendes grecques, il faudra d’autres actions plus explicites. Aussi, vu l’importance de la communauté burkinabè en Eburnie, est-il indiqué de tourner la langue sept fois avant de parler et d’aviser avec sagesse, avant d’agir. Le Burkina, on l’aura bien compris, ne peut imaginer de rapatrier ses compatriotes à l’instar de certains pays occidentaux. Notre pays ne dispose pas non plus d’une armée pour protéger ses ressortissants comme la France.

Coincé ou gêné, c’est selon, le Burkina cherche la solution et c’est certainement pour cette raison que le président Blaise Compaoré affirme que le gouvernement œuvrera de concert avec ses voisins et la communauté internationale, pour garantir la sécurité des Burkinabè. On attend de voir les stratégies qui seront mises en œuvre dans ce sens. Nos compatriotes s’accrochent à cette parole d’espoir du chef de famille. En attendant des actions concrètes, il ne serait pas superflu que les représentants de l’Etat et les associations fassent preuve de compassion envers les membres de cette communauté déjà éprouvés par la souffrance et la mort.

SIDZABDA

Le Pays

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