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NATION : Les syndicalistes ne payeront pas la TDC en 2011

Publié le mardi 4 janvier 2011 à 01h09min

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Dans le cadre de la commémoration du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, les centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina, ont organisé une conférence publique le 3 janvier 2011, sous le thème : "Le mouvement populaire du 3 janvier 1966 : Causes, déroulement et enseignements". Cette conférence, co-animée par le président du mois des centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina, Paul Kaboré et le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation de base (SATEB), Bonaventure Sègda, s’est déroulée à la Bourse du travail à Ouagadougou.

Le 3 janvier 1966 constitue une date importante dans l’histoire du Burkina. En effet, c’est à cette date que les mouvements syndicaux, soutenus par le peuple voltaïque aujourd’hui burkinabè, ont, à travers un soulèvement populaire, renversé le pouvoir du président, Maurice Yaméogo. Quarante cinq ans après, les syndicats estiment que le rappel de cette date est d’une importance capitale pour les générations présentes mais aussi pour celles futures.

Dans son mot introductif, le président du mois des centrales syndicales et syndicats autonomes du Burkina, Paul Kaboré, a fait un bref rappel dont il dira que l’accession du pays à l’indépendance formelle de 1960 a été proclamée par le pouvoir de Maurice Yaméogo, qui auparavant, avait succédé à Ouezzin Coulibaly à la tête du gouvernement. Pour M. Kaboré, le soulèvement populaire du 3 janvier 1966 était nécessaire car il a empêché l’imposition du parti unique et du syndicat unique au peuple par le pouvoir de Maurice Yaméogo. Le 3 janvier 1966 a permis également, a-t-il ajouté, de renforcer l’unité d’action syndicale.

Les grandes préoccupations des syndicats en 2011

Il a confié que les grandes préoccupations des syndicats en 2011, seront la lutte contre la vie chère et l’instauration des taxes dont la Taxe de développement communal (TDC). "Nous allons rencontrer le 1er ministre le 6 janvier et nous allons lui dire que nous n’allons pas payer la TDC" a-t-il conclu. Pour sa part, le SG du SATEB, Bonaventure Sèdga, s’est appesanti sur les causes, le déroulement des événements avant, pendant, et après le 3 janvier mais aussi sur les enseignements à tirer. Les événements du 3 janvier 1966 ont été, a-t-il dit, provoqués par un certain nombre de mesures prises par le pouvoir de Maurice Yaméogo fraîchement élu avec 99,97% des voix. Il s’agit, entre autres, a-t-il précisé, de l’abattement de 20% des salaires, de la réduction des allocations familiales et du blocage des avancements des travailleurs pendant deux ans.

Pour expliquer le déroulement des événements, le SG du SATEB, s’est appuyé sur les oeuvres de deux auteurs qui ont écrit sur le 3 janvier 1966 à savoir : Le Général Sangoulé Lamizana qui a écrit ses mémoires intitulées : "Sur la brèche trente années durant" et Charles Kabéya Muase, un auteur Zaïrois dont l’oeuvre est intitulée :" Syndicalisme et démocratie en Afrique noire. L’expérience du Burkina Faso". Concernant les enseignements à tirer, le SG du SATEB a relevé que le 3 janvier 1966 traduit l’attachement du peuple burkinabè à la liberté de pensée, d’opinion, bref, à la liberté politique. Les événements du 3 janvier se sont déroulés dans un contexte de remise en cause des libertés car le 1er président avait tenté de caporaliser toutes les organisations politiques et de masse à travers notamment, un parti unique et une centrale unique.

Quand le pouvoir de Lamizana, qui a succédé à celui de M. Yaméogo, a aussi tenté la même caporalisation, les syndicats voltaïques ont, a-t-il indiqué, réagi d’une manière ferme à travers la grande grève des 17 et 18 décembre 1975. Selon le syndicaliste Sègda, les mesures drastiques prises par le pouvoir de Maurice Yaméogo et qui ont été à la base des actions menées par les syndicalistes étaient dues à sa gestion gabégique. Tout comme en 1975, la situation nationale actuelle interpelle le mouvement syndical au double plan de l’existence d’un véritable Etat de droit et de la défense des intérêts économiques et sociaux des travailleurs, a laissé entendre M. Sègda. Il a souligné que la commémoration récente du cinquantenaire des indépendances, qui aurait dû être un moment de bilan et de réflexion associant toutes les couches sociales, a plutôt donné lieu souvent à des falsifications de l’histoire du pays et à une débauche de ressources.

Ainsi, les conférences régionales et autres bilans officiels, a-t-il affirmé, ont généralement occulté l’importante contribution des organisations syndicales à la lutte pour les indépendances. Il a fait savoir que la plupart des préoccupations des travailleurs qui ont été soumises aux autorités à l’occasion de la dernière rencontre gouvernement /syndicats en 2010, n’ont pas reçu de réponses satisfaisantes. Le syndicaliste Sègda a rendu hommage à ses devanciers pour leur engagement en faveur de la démocratie et de la cause des travailleurs en invitant ses camarades et l’ensemble des travailleurs à s’inspirer de l’exemple des aînés. Les animateurs de la conférence n’ont pas manqué d’apporter des éléments de réponse aux différentes questions posées par les public.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2011 à 10:49, par Ousmane le grand En réponse à : NATION : Les syndicalistes ne payeront pas la TDC en 2011

    PERFIDIE dans le recouvrement de la TDC.

    L’impôt le plus illégitime du pays est perçu par nos gouvernants de façon détournée. Ceux-ci sachant qu’aucun citoyen croulant sous le poids de la vie chère ne va s’acquitter d’un impôt illégitime comme la TDC passent par les contrôles de carte grise pour extorquer des fonds aux paisibles citoyens. Sous prétexte de contrôle de carte grise, la police détecte en même ceux qui ne se sont pas acquitté de cet impôt injuste et les amène à payer de force avant le retrait de leur engin.

    TDC, "an taa sara ! id pa naan yoa yé ! on ne va pas payer !

  • Le 4 janvier 2011 à 14:06 En réponse à : NATION : Les syndicalistes ne payeront pas la TDC en 2011

    Il ne suffit PAS de protestations verbales, prenons des messures pour que police de Simon arrête de nous arnaquer en circulation au pétexte de la TDC.

  • Le 4 janvier 2011 à 14:58, par Petit menteur En réponse à : NATION : Les syndicalistes ne payeront pas la TDC en 2011

    Tu as raison mon frère,

    Qu’on nous dise ce qu’ils ont pu réaliser avec notre argent.

  • Le 5 janvier 2011 à 15:02, par Salomon En réponse à : NATION : Les syndicalistes ne payeront pas la TDC en 2011

    Refuser de payer l’impôt est une infraction à la loi, tout comme inciter à ne pas le payer. Attention aux déclarations à l’emporte-pièce !

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