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Côte d’Ivoire : « Le Ghana est contre l’usage de la force » (Dauda Mandiaya Bawumia, ambassadeur au Burkina)

Publié le mardi 4 janvier 2011 à 01h03min

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C’est le jour de la Saint-Sylvestre que l’ambassadeur du Ghana au Burkina, Dauda Mandiaya Bawumia, a convié la presse à l’ambassade. Ordre du jour de cette conférence, l’article paru dans "l’Evénement" n°200 intitulé "Côte d’Ivoire : Simone prie, Gbagbo achète des armes pour la solution finale" et qui rapporte entre autres que : "Trois avions à réaction angolais sont présentement positionnés à Accra visant à venir en aide à Gbagbo’’.

Tout est faux dans cet article, assure le diplomate ghanéen qui a signalé aux hommes de média qu’ « à la suite de cet écrit », 5 ressortissants ghanéens, accusés d’être des mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo, auraient été arrêtés à Bouaké. Dauda Mandiaya Bawumia qui exige des excuses de "L’Evénement", lance un appel aux autorités de Bouaké pour la libération de ses compatriotes. Il a également expliqué aux hommes de média présents, la position de son pays qui est contre l’usage de la force en Côte d’Ivoire.

« …Accra serait présentement la porte d’approvisionnement en armes de Gbagbo. Il y aurait actuellement sur les bases ghanéennes, trois avions de chasse angolais pré-positionnés pour venir en aide à Gbagbo. En retour, John Atta-Mills devrait recevoir en récompense de Eduardo Dos Santos plusieurs blindés pour sa propre garde présidentielle… » C’est là un extrait de l’article paru dans "l’Evénement" n°200 et intitulé "Côte d’Ivoire :

Simone prie, Gbagbo achète des armes pour la solution finale". Droit de réponse de l’ambassadeur du Ghana au Burkina, Dauda Mandiaya Bawumia, qui a convié la presse à cet effet, le vendredi 31 décembre dernier à l’ambassade : "Il n’y a aucun avion pour Gbagbo à Accra.

C’est ridicule. Mon président considère les deux présidents de la Côte d’Ivoire comme ses frères, il ne peut donc pas armer l’un contre l’autre. Si le président Dos Santos veut envoyer des avions à Laurent Gbagbo, ils n’ont pas besoin de faire escale à Accra. Personne n’a dit que les avions ne peuvent pas atterrir à Abidjan.

Air Burkina part en Côte d’Ivoire chaque jour alors pourquoi ces avions de chasse devraient faire escale à Accra. Ça n’a aucun sens. En plus, il n’y a pas de blocage pour l’instant dans les négociations alors, je ne vois pas de raison d’envisager un tel cas de figure.

C’est pourquoi nous demandons à "L’Evénement" de rectifier son article et de présenter ses excuses au président John Atta-Mills. Nous vous demandons d’en informer l’opinion publique qui doit rejeter cet article où tout est faux. Je suis le représentant du président John Atta-Mills au Burkina, et celui qui veut des informations ou vérifier ses informations peut venir me voir et je lui donnerai la version de mon pays, le Ghana".

Et le diplomate ghanéen (NDLR : qui a noué pour la circonstance une cravate aux couleurs de son pays) de souligner que la position du Ghana dans la crise ivoirienne est de privilégier le dialogue au lieu de la force : "Le président John Atta-Mills était à Abuja le 7 décembre dernier et il a signé le communiqué final de la réunion de la CEDEAO.

Il ne peut pas prendre une position autre que celle de la communauté. Cependant, le Ghana appelle toujours à faire attention dans la résolution de cette crise. Je reste convaincu que la communauté internationale est capable d’amener tous les responsables ivoiriens à la table du dialogue sans user de la force.

La guerre n’est pas une bonne solution ; c’est pourquoi le Ghana est contre l’usage de la force. Il faut savoir également que sur le plan militaire, le Ghana est déjà sous pression avec des troupes en Côte d’Ivoire et en RDC alors, il est difficile pour lui de lever une nouvelle troupe pour une intervention".

Dauda Mandiaya Bawumia a, ensuite informé les hommes de médias qu’"à la suite de l’article de "L’Evénement", 5 ressortissants ghanéens accusés d’être des mercenaires à la solde de Gbagbo ont été arrêtés par les autorités de Bouaké. L’ambassadeur ghanéen ne manque pas de lancer un appel pour la libération de ses compatriotes :

"C’est malheureux. Ces 5 personnes arrêtées vivent depuis 5 ans à Bouaké où elles travaillent comme artisans. Le Ghana n’a jamais été partisan dans cette crise. Nous comptons 2 millions de ressortissants vivant en Côte d’Ivoire.

Il y a des militaires ghanéens dans l’ONUCI qui protègent l’hôtel où est logé Alassane Ouattara et pendant ce temps, des supporters d’ADO pensent que des Ghanéens sont des mercenaires. C’est juste une mésentente à mon avis. C’est pourquoi je demande aux autorités de Bouaké de libérer les 5 Ghanéens et les livrer aux autorités burkinabè à la frontière du Burkina qui est la plus proche de Bouaké.

Il faut qu’elles sachent que c’est la seule voie pour le dialogue et, qu’en agissant ainsi, notamment par ces arrestations, elles compromettent leurs propres causes".

A la question des journalistes de savoir concrètement lequel des deux présidents ivoiriens est reconnu par le Ghana, l’ambassadeur reste... diplomate : "Il y a un conflit dans ce pays à ce sujet. La communauté internationale a déclaré sa position et le Ghana fait partie de cette communauté internationale".

Cela veut-il dire que le Ghana reconnaît Ouattara tout comme la communauté internationale ? "Je répète que le Ghana fait partie de la communauté internationale".

Pourrait-on aboutir à un retrait des troupes ghanéennes de l’ONUCI si d’aventure leurs compatriotes n’étaient pas libérés ? Réponse de M. Bawumia : « Nous faisons partie de la Communauté internationale comme je l’ai dit et nous allons nous conformer à ses décisions. »

Et de conclure que la résolution pacifique de la crise postélectorale ivoirienne doit rester la seule option : "En fin de compte, une seule personne sera président. Il ne suffit pas de choisir son président et de le soutenir contre l’autre car, c’est dans l’intérêt des deux présidents que l’on sorte de cette impasse par la paix sinon le vainqueur va hériter d’un pays ingouvernable.

Ce n’est pas du tout facile de reconstruire un pays détruit par la , alors mieux vaut privilégier le dialogue. »

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2011 à 04:03, par Daniel En réponse à : Côte d’Ivoire : « Le Ghana est contre l’usage de la force » (Dauda Mandiaya Bawumia, ambassadeur au Burkina)

    Finalement cet ambassadeur n’a rien apporté comme arguments capables de prouver le contraire de ce que dit "L ’événement" et pour ce faire, demander des excuses. "Venir le voir" ne donnera rien puisque l’occasion lui était donné pour convaincre. En plus,il a été incapable de clarifier la position officielle du Ghana,se cachant derrière la position de l’opinion internationale. Qu’il nous permettent de croire aux dires du journal jusqu’à preuve de contraire. Quelles excuses réclame-t-il s’il n’a pas apporté des éléments capables de nous convaincre. "Le langage flou" est connu des diplomates, mais ici il s’agissait d’apporter des éléments nouveaux démontant l’écrit afin de convaincre une opinion qui n’a rien à foutre de la langue de bois !

  • Le 4 janvier 2011 à 12:45, par Salomon En réponse à : Côte d’Ivoire : « Le Ghana est contre l’usage de la force » (Dauda Mandiaya Bawumia, ambassadeur au Burkina)

    Position ambigüe !!!

  • Le 4 janvier 2011 à 13:09, par adomogofagatchê En réponse à : Côte d’Ivoire : « Le Ghana est contre l’usage de la force » (Dauda Mandiaya Bawumia, ambassadeur au Burkina)

    Une nuée de vautours a décidé de s’abattre sur la Côte d’Ivoire, de la dépecer. Ce pays qu’on sait riche de ressources insoupçonnées risque de tomber aux mains de dangereux prédateurs sans foi ni loi (ADO et compagnies). Les Ivoiriennes et les Ivoiriens, si enviés, si jalousés, sont donc menacés de devenir, sous peu, des esclaves sur leur propre sol, sur la terre qui a vu naître leurs ancêtres.
    Le complot qui a été déclenché à l’accession de Laurent GBAGBO au pouvoir, en octobre 2000, et dont l’une des manifestations visibles a été la tentative de coup d’Etat qui s’est muée en rébellion armée en septembre 2002, continue de dérouler ses péripéties tentaculaires et rocambolesques. La mafia de gangsters internationaux (Pays comme sociétés multinationales) conduite par la France qui a décidé de soumettre le vaillant peuple ivoirien conduit par celui qui incarne ses aspirations les plus profondes, Laurent GBAGBO, ne veut pas démordre. Elle a même décidé, aujourd’hui, après avoir longtemps tenté de masquer son jeu, de jouer son va-tout, à visage découvert. De la manière la plus grotesque et la plus grossière. Et les gens de bon sens se surprennent à être témoins de ces actes de brigandage international qui foulent au pied notre indépendance, notre souveraineté et notre dignité. Cela est absolument inacceptable.
    Voilà pourquoi les Ivoiriennes et les Ivoiriens doivent résister, résister encore, résister toujours. Sans faiblir. C’est ici et maintenant, aujourd’hui, parce que nous avons la vérité et Dieu avec nous, qu’il faut faire front, dire NON. Demain, il sera trop tard. Avec courage et détermination, résistons aux comploteurs (ADO et compagnies) et leurs sombres desseins. Car seule notre résistance va nous ouvrir les portes de l’Espoir. www.infoscotedivoire.net vient prendre toute sa part dans cette noble résistance, à vos côtés.

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