LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Editorial de Sidwaya : Vivement que ça dure… !

Publié le vendredi 31 décembre 2010 à 02h27min

PARTAGER :                          

Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Au seuil de 2011, il sied de jeter un regard rétrospectif sur 2010. On se rend compte que les Burkinabè et leur gouvernement ont abattu un travail « titanesque » au cours de l’année écoulée. Faut-il égrener la liste des grands défis qui ont été relevés avec panache, par un pays dit pauvre et très endetté ? Prenons seulement quelques-uns d’envergure.

Ne dites pas à un Bobolais, habitant de la ville de Bobo-Dioulasso, que le Cinquantenaire a été « un gâchis énorme ». Il vous répondra que vous venez certainement d’une autre planète ! Il suffit de les regarder nombreuses et nombreux, seule, en couple ou en famille se faire tirer les portraits au pied des différents monuments bâtis pour la circonstance. Ce travail qui est venu renforcer la joie de vivre des Bobolais, ce nouvel élan d’appartenance à la nation, ne méritent-ils pas l’arrêt du Cinquantenaire.

Et que dire de l’organisation qui s’est révélée une réussite, tant en participation qu’en absence d’incident. L’expertise burkinabè en matière d’organisation s’est une fois de plus démontrée. Surtout, lorsque l’on sait que cette même cité sortait à peine d’un non moins grand événement qu’est la Semaine nationale de la Culture.

Constat d’un vieux routier de cette manifestation : « les autochtones font de plus en plus corps et chœur avec les festivaliers. Ils prennent d’assaut les différents plateaux artistiques proposés ; c’est au petit matin que, fort enrichis de cultures et de schèmes culturels, les uns et les autres regagnent leur lieu de travail. Les Bobolais s’approprient de plus en plus ce grand rassemblement, vingt ans après son établissement définitif dans cette ville ». En cela, la SNC quitte le domaine du folklore et devient une fête culturelle populaire pour les Burkinabè et leurs amis.

L’élection présidentielle du 21 novembre 2010 peut être considérée comme un challenge relevé avec brio, dans un contexte de sortie de saison de pluies, agréablement généreuse, de préparation du Cinquantenaire, de grandes conférences organisées par le gouvernement à travers les savoirs du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication/Porte parole du gouvernement, de tenues du Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), du salon international du Tourisme et de l’Hôtellerie (SITHO) et dans une situation sous-régionale frileuse marquée par des élections à hauts risques en Côte d’ivoire et en Guinée.

Sept candidats ont postulé à la charge de Président du Faso. Après d’âpres débats civilisés, un seul a été retenu par le peuple burkinabè. Quelle grandeur d’âme, que de constater que malgré la vision que chacun d’entre eux a de l’élection dernière, c’est de manière bien policéE que le débat a eu lieu sur cette donne, avant et après la prestation de serment, du désormais Président du Faso pour les 5 ans à venir… Quelle grandeur d’âme, quand on sait qu’il y a eu des insuffisances au niveau de l’organisation pratique de l’échéance. Nous l’avons déjà écrit, nous sommes tous les acteurs, quel que soit notre niveau à des degrés divers, responsables…, même de ce que nous critiquons. Répétons-le : le Burkina Faso ne mérite pas cela... Les enseignements ne manqueront pas d’être tirés pour les élections jumelées de 2012, législative et communale.

Le Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), s’est tenu dans un contexte national de campagne électorale, dans une situation difficile pour le pouvoir d’achat du Burkinabè. En dépit de la conjoncture internationale marquée par les séquelles de la crise, ce Salon a regroupé acheteurs et artisans à la grande satisfaction de toutes les parties.

Arrêtons l’énumération de nos succès pour tenter quelques conjectures. Cela a été possible parce que les fils et les filles du Burkina ont su faire du dialogue permanent, un mécanisme de règlement des différends. Si je ne m’abuse, l’Année 2010 est celle qui a connu le moins de grèves, en termes de journées de travail perdues, au cours des dix dernières années. Au plan politique,l’institutionnalisation, fort appuyé par le Président du Faso lui-même, du chef de file de l’opposition est caractéristique de la vitalité de la démocratie burkinabè. Au plan international, les médiations du chef de l’Etat burkinabè, ont porté des fruits. On peut citer, entre autres, la libération des otages Canadiens, Louis Guay et Robert Flower, de Philomène Kaboré et de son mari italien, la résolution avec la plus belle manière de la crise politique en Guinée, la tenue effective des élections en Côte d’Ivoire…

Ces résultats ont été possibles parce qu’il existe un pilote à la tête de ce pays qui insuffle le rythme des réformes et des mesures à prendre. Une telle situation signifie qu’il tient bon le gouvernail. En cela, nous sommes tentés de dire « vivement que ça dure… » !

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?