Il va de soi que la réussite d’un tel évènement ne peut être mis à l’actif d’un individu ou d’un secteur isolé. Elle est la convergence de plusieurs engagements vers une finalité commune. Il est tout à fait évident que la réussite des 50 ans d’indépendance de notre pays, est une volonté politique affichée au plus haut sommet de l’Etat. Mais nous retenons que les manifestations rentrant dans le cadre de l’anniversaire de notre souveraineté furent une réussite.

L’appréciation vient du fait qu’après le lancement qui a eu lieu à Bobo-Dioulasso au mois de mars, les incertitudes et les angoisses étaient multiples. Infrastructures, parades hébergement, accueil étaient tous des équations à plusieurs inconnues pour la réussite de cet anniversaire qui ne pouvait, ni être déporté, ni reporté. Les réunions, les visites, les contacts , les échanges se sont multipliés, mais les angoisses ont persisté jusqu’au jour où l’ événement a eu lieu avec faste. C’est après analyse de tout cela que nous avons jugé que Clément Sawadogo est notre homme de l’année.

Sur le plan national, on peut aussi retenir l’élection présidentielle comme un fait qui a marqué la marche de notre pays. Le président Blaise Compaoré a été réélu par un score de plus 80 %. Mais la révélation politique de l’année fut sans conteste Arba Diallo qui est venu en 2ème position après avoir bousculé Maître Bénéwendé SAnkara, chef de file de l’opposition.

Maxime KABORE, candidat indépendant a aussi surpris agréablement l’opinion sur le plan politique. La mise sur orbite de l’UPC, parti créé par Zéphirin Diabré compte beaucoup dans l’espace politique national.
Sur le plan international, l’année a été marquée par une intense activité politique avec le changement survenu au Niger. La Guinée et la Côte d’Ivoire ont largement marqué le débat politique. La Guinée a réussi un exploit avec l’élection du Professeur Alpha Condé à la magistrature suprême après maints reports du 2ème tour. Mais le monde entier a été marqué par le fair-play de l’opposant Céllen Diallo qui a reconnu la victoire de son adversaire. Une grande page de la Guinée vient de s’ouvrir et l’on attend la suite.

La fin d’année est marquée par la crise ivoirienne. 2010 est en train de trouver la Côte d’Ivoire avec 2 présidents et 2 gouvernements. La communauté internationale se trouve dans un dilemme hors pair avec un président sortant Laurent Gbagbo qui s’accroche désespérément à un fauteuil devenu précaire. Que faire ? C’est le duel qui est posé au monde entier au bord sur la lagune Ebrié. Les élections ont sauvé la Guinée, mais en Côte d’Ivoire, le refus des règles du jeu de la démocratie met en péril la quiétude du pays d’Houphouët qui se trouve au bord du gouffre.
Pour l’année 2010, on ne peut pas oublier le drame en Haïti et aussi l élégance de la démocratie au Brésil avec l’élection de la première femme à la Présidence de ce pays.

En tout cas pour l’année 2010, le temps a continué son parcours avec ses bonheurs et ses malheurs avec ses espérances et ses désespoirs. C’est ça aussi la vie au sens plein du terme ; la politique qui est la chose la plus décriée mais qui n’est pas remplacé continue son cours longeant les caprices de la nature et des hommes. Et c’est pourquoi 2011 arrive et la politique l’attend de pied ferme.

L’Express du Faso