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Fait de chez nous : Le revers de la médaille ou leçon d’une vie

Publié le vendredi 31 décembre 2010 à 02h25min

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Après des mois passés en prison, Nasser a été libéré. Libre, mais Nasser n’a plus d’emploi. Sa société l’a remercié sans droit aucun. Chômeur, il est difficile pour Nasser de rester en ville. Comme il était toujours auprès des siens au village pendant qu’il était en fonction, il y est donc retourné pour travailler la terre. Salam son partenaire qui l’a conduit au chômage, exerçait son commerce sans pitié pour lui. Il ne voulait même plus le rencontrer sur son chemin. Pourtant, ce monsieur qu’il évitait tant, lui a beaucoup rendu service. C’est d’ailleurs suite à un soutien fait à Salam que Nasser s’est retrouvé au chômage. Grossiste connu dans son domaine de vente, Salam avait toujours bénéficié de l’aide de Nasser en obtenant le produit de l’entreprise où ce dernier bossait. Salam avait en quelque sorte le monopole du marché.

Des années de partenariat passées ensemble, Nasser a fini par placer une confiance en Salam. Ainsi, il lui fait obtenir des centaines de tonnes du produit dont la vente les liait. Salam vend le produit à perte et s’est rendu en Allemagne avec les sous.

Il y paye des camions et exerçait dans le transport. Le délai pour rembourser le prix de la marchandise à l’entreprise de Nasser est passé. Nasser a l’entreprise à ses trousses. Lui à son tour essaie de comprendre la situation avec Salam. Au début, Salam fait comprendre à Nasser qu’il attendait d’être payé par un de ses clients. Deux mois sont passés dans cette gymnastique de langage. Nasser est arrêté, jugé et jeté en prison. Il épuise sa peine et se retrouve dans la rue. Salam qui l’a mis dans cette situation, n’avait rien fait pour l’aider. Il l’évitait au contraire. Deux cupides à vouloir s’enrichir en signant leur partenariat, Salam s’était montré plus intelligent que Nasser. Mais comme tout se paye ici bas, Dieu en a décidé autrement. Les camions payés en Allemagne par Salam lui ont fait enregistrer plus de pertes que des gains.

Des pannes fréquentes et des accidents de la circulation étaient devenus le quotidien chez lui. Il décida donc de vendre les camions. Les cours construites par Salam sont aussi vendues. Il ne lui restait que sa seule cour où il habitait avec sa famille. Une banque de la place vient de saisir cette cour pour un prêt non remboursé. Sa famille s’est disloquée et lui-même s’est transformé en un client potentiel de la LONAB. Nasser qu’il a fait licencier de son entreprise est parmi les gros producteurs agricoles de sa localité. Il est même propriétaire de magasins et des cours dans la cité qu’il a dû quitter à un moment donné. Salam doit comprendre aujourd’hui que, « l’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes » comme disait Hegel dans l’Encyclopédie des sciences philosophiques.

Souro DAO /daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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