LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

Publié le vendredi 31 décembre 2010 à 02h27min

PARTAGER :                          

L’année 2010 referme ses portes. Qu’est-ce qui s’est passé de significatif ? Y a-t-il eu une plus-value pour le Burkina en termes de développement ? Les vœux souhaités en 2009 ont-ils été exaucés dans les différents domaines de la vie au Burkina : santé, économie, politique, environnement, etc. ? Comme il est de coutume à chaque fin d’année, nous avons décidé, en ces dernières heures de 2010, de rencontrer une personne ressource pour faire une rétrospective, non pas exhaustive de l’année écoulée, mais de ses moments particuliers. Notre choix s’est porté sur un acteur de la société civile. Il s’agit de Alfred Sawadogo, président du Conseil d’administration (PCA) de l’ONG SOS Sahel et président de la Coalition des organisations de la société civile sur le changement climatique. Ce que son ONG a fait de particulier ces douze derniers mois, son avis sur la célébration du cinquantenaire, le processus électoral et la santé du développement au Burkina.

"Le Pays" : Qu’est-ce que SOS Sahel a fait de significatif dans cette année 2010 ?

Alfred Sawadogo, PCA de SOS Sahel : Ce seront les axes significatifs. Le dernier axe, nous sommes allés au Niger grâce à un financement de l’Union européenne (UE) pour arranger un projet régional entre le Niger et le Burkina et dont la teneur est la sécurité alimentaire. Nous menons au niveau de la Gnagna, un programme très intéressant avec 500 femmes sur l’embouche bovine. Et l’opération a eu tellement de succès qu’une mission de la Gnagna, conduite par le maire, est allée au Ghana pour négocier avec les commerçants afin qu’ils viennent chaque mois prendre 500 bœufs. Et l’UE a financé ce projet pour 2011-2015 pour renforcer les acquis. Au Niger, ils vont essayer, à la lumière de notre expérience, de mener des activités similaires. Un autre point : il y a déjà un an, nous avons lancé au Centre-Nord un intéressant programme de 1 milliard 300 millions sur ce qu’on a appelé la facilité alimentaire. Nous essayons de donner un coup de fouet à la sécurisation alimentaire à travers le warrantage, la récupération des terres en glacis. Avec la récupération des terres en glacis, les "zipèla" en mooré, les paysans produisent trois à quatre tonnes de céréales. Ce projet est de 23 mois et nous sommes en bonne voie.

Un projet en bonne voie donc. Celui sur l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans en fin 2010 l’est-il également ?

C’est très avancé ! On a expérimenté les Centres de récupération nutritionnelle (CREN), où l’on amenait les enfants lors des crises céréalières aiguës comme en 1985. Mais c’est vraiment une solution extrême. Nous avons nos animateurs et nos animatrices, qui éduquent les populations, notamment les femmes, à utiliser les céréales locales, en les combinant pour en faire des aliments très riches. Cela, en partenariat avec les dispensaires et les centres de santé. Mais vous savez, c’est un travail de très long terme. En plus, nous encourageons la culture maraîchère, mais entre les mains des femmes. Nous encourageons les femmes à utiliser les légumes dans les plats locaux.

Parlons changements climatiques. Vous étiez à Cancun au Mexique en tant que président des OSC sur les changements climatiques, dans le cadre de la COP 16 sur les changements climatiques, du 29 novembre au 10 décembre dernier. Y a-t-il eu des avancées notoires ou n’était-ce qu’une conférence de plus ?

Elle a failli être la conférence- bis de Copenhague. Mais il faut dire que le pays hôte, qui était un pays émergent, s’est investi et on n’a pas vécu les duels presque fratricides entre pays riches et pays en développement. Les pays comme l’Inde, la Chine se sont comportés de manière extrêmement positive et cela a permis d’avoir des résultats intéressants. Mais dès le début de la conférence, le Japon a indiqué qu’il ne serait plus tenu, après 2012, par le protocole de Kyoto, signé depuis 1997, et qui engage tous les pays développés à réduire les gaz à effet de serre.

"Le gouvernement s’est rendu à la raison en faisant de l’agriculture, le moteur de la croissance"

(…) Mais il y a eu beaucoup de concessions et l’une des plus importantes, c’est que la Chine a accepté que soit constitué un comité de suivi pour voir dans les différents pays quelle est l’évolution de la diminution des gaz à effet de serre. Or, à Copenhague, la Chine avait mis son veto. Cette année, elle a accepté, à condition que ce comité ne soit pas supranational, que les pays restent autonomes et que le comité ne soit pas punitif. C’est ce qui a permis que le principe de ce comité soit accepté. (…) Dans ces conférences, la société civile est écoutée par échos. Nous ne sommes pas partie prenante des négociations. Nous souhaitons que les Nations unies nous acceptent pour que nous soyons écoutés au même titre que les Etats. Je pense que pour une fois, il n’y a pas de divergence de points de vue entre les gouvernements africains et les sociétés civiles africaines. Nous nous battons coude à coude pour la même cause.

Les pays africains ressentent plus durement les effets des changements climatiques. Au Burkina, nous connaissons les inondations. D’où le fait que les Etats revendiquent l’aide des pays développés pour les activités d’adaptation aux changements climatiques, dont par exemple le reboisement. Comment cette activité peut être menée au Burkina ?

C’est une très bonne question. Nous avons une coalition qui est née le 7 septembre 2010 et notre premier partenaire, c’est le ministère de l’Environnement et du cadre de vie. Le problème du reboisement au Burkina est essentiel. Le mode de reboisement est (aujourd’hui) absolument inadéquat. Et nous voulons entrer en dialogue avec le ministère de l’Environnement pour dire qu’il ne faut reboiser à grande échelle que s’il y a le grillage pour sauvegarder les plants, et des agents pour entretenir les plants pendant au moins deux ans. Autrement, on gaspille des ressources dans les reboisements pour des résultats inadéquats. Notre association a adopté une démarche nouvelle qui consiste à verser des primes aux gens qui plantent et entretiennent pendant 24 mois. Nous contrôlons. Aux essences à fruit, nous versons 600 F CFA par arbre qui a survécu et les essences à bois, 400 F CFA.

Y a-t-il déjà eu des bénéficiaires ?

Mais oui ! De nombreux ! Nous avons démarré au Sud-Ouest et cela a eu un succès fou. Mais malgré les primes, le succès du reboisement se situe à 72 %. Nous sommes convaincus que nous tenons la bonne base mais nous n’avons pas de ressources pour intervenir partout. Nous refusons actuellement de soutenir les reboisements collectifs à grande échelle, où l’on peut planter entre 2000 et 4000 arbres, s’il n’y a pas de protection par le grillage, ni le recrutement d’agents pour suivre les plantes.

Allons maintenant sur le plan économique. Pensez-vous que quelque chose de marquant a été fait cette année et qui a apporté une plus-value au développement du Burkina ?

En 2010, le gouvernement a fait un virage dans l’option du développement. Avant, c’était le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Mais après un certain nombre d’années, le gouvernement a constaté que la croissance économique qu’il attendait n’était pas au rendez-vous. La meilleure croissance atteinte se situe en 2005, où elle avait atteint 8 %. Or, le gouvernement avait misé sur une croissance à deux chiffres. Si vous prenez une option et vous voyez qu’elle ne vous permet pas d’atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé, il faut avoir le courage de changer. Et je pense que c’est ce que le gouvernement a fait. On peut ne pas aimer ce gouvernement, mais sur ce point, indéniablement, le gouvernement a pris une option pertinente.

Le gouvernement s’est rendu à la raison en faisant de l’agriculture, le moteur de la croissance. Un autre mérite du gouvernement, c’est qu’il a associé, dès le départ, la société civile dans l’examen de cette option. En dehors de l’agriculture, il n’y a pas de salut au Burkina. Sauf ces derniers temps où l’industrie minière est en train de montrer des signes extrêmement positifs. Mais pour qui brille l’or du Burkina ? L’or du Burkina ne brille pas pour tous les pauvres ; ces 43% de Burkinabè qui vivent en- dessous du seuil de pauvreté qui est maintenant fixé entre 83 000 et 86 000 F CFA. Il faut que la croissance économique atteigne un taux de plus de 10 % pour que cela ait un impact significatif sur les 43 %. Mais concrètement, comment l’agriculture peut être le moteur de cette croissance ?

J’allais vous poser la même question…

Le gouvernement, depuis deux ou trois ans, s’est engagé dans une sorte de soutien à l’agriculture qui ne dit pas son nom. Mais le gouvernement doit avoir le courage, comme dans les pays industriels, et dans la mesure de ses moyens, de subventionner l’agriculture. C’est en subventionnant l’agriculture qu’elle deviendra le moteur de la croissance économique. Nous sommes capables d’atteindre d’ici 2015, l’autosuffisance alimentaire en riz. Le gouvernement a donc pris une bonne route et nous, de la société civile, sommes disposés à l’accompagner dans ce sens.

"Le cinquantenaire dans notre pays aurait dû être célébré par des symboles et non une fête"

L’un des événements marquants de cette année 2010 a été, sans aucun doute, la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina. Pensez-vous que nous pouvons être fiers de nos cinquante ans d’indépendance ?

Ah non ! Moi-même j’ai été sollicité lors des célébrations régionales pour prononcer une conférence sur les groupements Naam. Je suis écrivain et j’ai été invité à Paris par France culture, ainsi que d’autres écrivains africains et nous nous sommes retrouvés au Salon du livre en mars 2010. Et la question qui nous a été posée, c’est "que pensez-vous de la célébration du cinquantenaire des indépendances ?" Nous ne nous étions jamais rencontrés, mais notre réponse a été la même : c’est un cinquantenaire qui a été gâché. On a fait le moins possible et on aurait pu faire mieux. Et dans mon entendement, le cinquantenaire dans notre pays aurait dû être célébré par des symboles et non par une fête. Après cinquante ans, nous avons encore des femmes qui marchent pieds nus, des femmes qui meurent en couche, des enfants de moins de cinq ans qui meurent de paludisme, des gens qui meurent de méningite. Rien que cela devrait nous interpeller afin que nous soyons modestes dans nos festivités. Je suis d’accord que le gouvernement ait mis le paquet pour bitumer des routes à Bobo et construire des infrastructures. Mais on aurait dû s’en tenir aux symboles.

L’armée doit défiler parce que c’est la fierté du pays. C’est ma philosophie. C’est toujours les mêmes qui vont à la fête et les pauvres regardent de loin briller les ors de la fête. Ceux qui sont au pouvoir devraient se rendre compte que c’est indécent. Les économistes ont indiqué que si vous n’avez pas 86 000 F CFA, vous n’avez pas le minimum. Vous survivez. Mais 43% de 14 millions de Burkinabè, c’est beaucoup. Dans la Bible, Dieu a dit que s’il y a un juste dans une ville, il ne détruira pas cette ville. Le gouvernement devrait faire sien cela. S’il y a un seul pauvre et qui a besoin de secours, je ne vais pas festoyer comme si tout le monde mangeait à sa faim. Lorsque les 43% se réduiront à 5%, alors, on pourra se permettre certains écarts. Et il faut que les gouvernants comprennent qu’il faut tenir compte des 43% dans leurs actions quotidiennes. Quand on gère un pays pauvre, il ne faut pas montrer qu’on dépense sans compter. C’est mon point de vue.

Et quelle coloration a ce point de vue par rapport au processus électoral que vient de connaître le Burkina Faso ?

J’ai voté. Mais j’ai entendu des gens dire que l’encre est non indélébile ! J’ai essayé de laver l’encre sur mon ongle. Mais j’ai été obligé de laisser l’ongle pousser pour ensuite tailler la partie tachée. L’encre est de bonne qualité.

"Le président Compaoré donnerait une grande qualité à la démocratie du Burkina, s’il permettait l’alternance"

C’est une erreur que de ne pas aller voter. Le vote est le système le moins mauvais pour gérer la chose publique. Que vous soyez d’accord ou contre le système en place, il faut aller exprimer votre opinion. Malheureusement, c’est une poignée de gens qui sont allés voter. On a vu les résultats. Le président l’a largement emporté avec 80% et les autres se sont partagé les miettes.

Justement, quatre de ces "autres" disent que l’élection doit être annulée du fait de l’irrégularité de la carte d’électeur…

Moi je ne veux pas rentrer dans leur jargon juridique. Moi, je suis sociologue et non juriste. Je dis simplement que les gens de l’opposition comme du pouvoir ont tous utilisé la même carte électorale. Si celle-ci avait eu un impact négatif sur l’électorat, ce serait sur tout le monde. Je pense que ceux qui veulent faire cette guerre, elle est juridique et généralement, les populations ne s’y reconnaissent pas. Peut-être qu’ils ont, d’une certaine façon, raison, mais cela ne peut pas annuler nos votes puisque tout le monde a utilisé la même carte. Si certains avaient utilisé une carte différente des autres, on aurait pu alors demander une annulation et moi-même, j’aurais été d’accord. Cela ne veut pas dire que je me frotte les mains par rapport aux résultats, mais je suis sociologue et dans une interview que j’ai donnée à la télévision Ave Maria, avant même les élections, j’ai dit que le président Compaoré quittera le pouvoir quand lui-même jugera que c’est pertinent de le faire, mais pas par les urnes, de cette façon.

Pourquoi ?

On a évoqué la situation de Wade qui avait battu le président Diouf. Là, tous les ingrédients étaient là. Les électeurs s’étaient désolidarisés de Diouf et avaient constitué une coalition autour de Wade pour le faire gagner. Mais cette condition n’est pas remplie au Burkina. En tant que sociologue, et lisant la situation sociologique du Burkina, le président Compaoré gagnera les élections. J’ai, par ailleurs, ajouté que le parti au pouvoir a hérité des structures de la révolution. Ses structures sont installées jusqu’ à l’ENAM (Ecole nationale de la magistrature). C’est inacceptable qu’un parti ait sa cellule à ce haut niveau de formation des cadres de l’Etat. C’est inacceptable. Mais est-ce qu’on nous écoute ? Toujours est-il que le parti a envahi comme les CDR (Comité de défense de la révolution, NDLR) avaient envahi. Le parti au pouvoir a remplacé les CDR partout. C’est une machine qui mobilise l’Administration publique, les gouverneurs, les préfets, les hauts-commissaires, les maires. C’est une machine à gagner les élections.

"Ce sont les mêmes qui emportent les marchés publics et les exécutent mal"

Qu’est-ce que vous pourrez contre ça ? Peut-être qu’il y a eu des zélateurs qui ont bourré les urnes par-ci et par-là. Mais en règle générale, je considère que ces élections se sont bien passées et celui qui a eu la victoire, l’a remportée. Je reconnais sa victoire, qui reflète les forces en présence.

Etes-vous également d’accord avec lui que le Burkina peut être un pays émergent ?

C’est un autre problème ! On souhaite bien que le Burkina soit un pays émergent. S’il (le président du Faso) peut tirer sur les indicateurs en combattant le premier fléau qui est la corruption. Il faut qu’on adopte le projet de loi proposé par le Pr. Laurent Bado sur le délit d’apparence. Il faut que tous ces riches étranges puissent justifier d’où ils tirent leur richesses. La corruption est une injustice flagrante qui fait que les pauvres deviennent amers en regardant les riches devenir de plus en plus riches. Ce sont les mêmes qui emportent les marchés publics et les exécutent mal, etc. Ce n’est pas normal ! S’il veut que le Burkina rentre dans la logique d’un pays émergent, il faut combattre absolument la corruption. Ensuite, tenir bon afin qu’il y ait un soutien à tous les compartiments de l’agriculture (…) afin que les 80 % de la population qui s’adonnent à l’agriculture puissent en tirer le meilleur parti.

Mais peut-on faire tout cela en cinq ans ?

Ah non ! En cinq ans, on peut amorcer cette émergence. Et dans les dix ans à venir, si nous continuons, par la force de nos bras, à maintenir la croissance à deux chiffres, nous pouvons commencer à émerger.

Pensez-vous alors que Blaise Compaoré doit modifier l’article 37 de la Constitution pour continuer ce chantier ?

Ah non ! Pourquoi ? J’ai écrit un livre "Afrique, la démocratie n’a pas eu lieu". (…) J’aurai aimé que l’alternance soit dans mon pays. Le président Compaoré donnerait une grande qualité à la démocratie du Burkina, s’il permettait l’alternance. L’alternance, ce n’est pas les autres ; c’est soi. Les éditoriaux des journaux les plus sérieux de la place ont demandé au président Compaoré de ne pas modifier l’article 37 de la Constitution. Et moi je suis d’accord qu’il ne le modifie pas. Et le pays lui serait reconnaissant pour ce qu’il a déjà fait.

Vous pensez également que Laurent Gbagbo doit céder le pouvoir à Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire ?

Gbagbo est devenu un fou du pouvoir. Exactement comme Hitler (…). Pourtant, Gbagbo est un homme que l’histoire aurait pu saluer, parce qu’il a de l’audace. C’est avec son audace et sa perspicacité qu’il s’est opposé au président Houphouët-Boigny pour ouvrir la Côte d’Ivoire au multipartisme. Malheureusement, il s’est placé dans une situation qui fait de lui un élément que l’histoire va désigner comme l’homme qui a refusé la démocratie en Côte d’Ivoire.

Des vœux pour conclure cet entretien ?

Je voudrais conclure en disant qu’il faudrait que le pouvoir actuel du Burkina transforme tout le pays en chantier. Un chantier où tous les compartiments du pays travaillent dans la transparence et qu’on élargisse le cercle de ceux qui profitent des marchés publics pour que cela ne soit pas toujours les mêmes. De manière évidente, ces derniers sont devenus inopérants, incompétents et ne produisent pas des travaux de bonne qualité. L’Etat a très bien fait de mettre en place l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat. L’homme qui est à la tête de cette autorité, je le connais depuis une vingtaine d’années, c’est un homme intègre et il n’est compromis dans aucun dossier. Mais il faut qu’il aille jusqu’au bout afin que les détourneurs des deniers publics aillent en prison. Mais avant d’y aller, qu’ils remboursent ce qu’ils ont détourné. Gérer sans détourner n’est pas au-dessus des forces des Burkinabè.

Propos recueillis par Abdou ZOURE

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 31 décembre 2010 à 09:26 En réponse à : ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

    Très bon article ! Je suis un ancien de SOS SAHEL International. C’est un véritable bulldozer du développement au Burkina depuis 1981. C’est l’ONG qui a su maintenir avec lui des partenaires très exigeants. Alfred est arrivé courant 2003 et il a donné un autre souffle à SOS. Il a convaincu et continue de convaincre. Pour ce "fou" du travail bien fait, ce sont les résultats qui comptent. Et du Burkina et de ses multiples approches du développement, ce Mr sait tout. Les projets de SOS font parler d’eux partout dans le monde. Le Projet de Sao que je connais bien pour y avoir apporté ma touche est un exemple d’adaptation des approches de développement aux besoins et réalités concrètes des populations. Les populations et les leaders locaux sont mis au devant du développement. Cette démarche bénéficie très souvent de l’engagement d’éminents leaders. Ainsi, Sa Majesté le chef de Sao a merveilleusement su accompagner le processus de développement local grâce à sa maîtrise des besoins de ses populations et à son sens élevé de la coopération Nord-Sud. Bref, SOS SAHEL est un outil de développement intégré. Ses partenaires sont parmi les meilleurs du moment grâce à leurs connaissance des approches qui marchent. Mon cri de coeur ? Il faut capitaliser et partager ces belles expériences de SOS SAHEL qui, sans aucun doute, marchent très bien dans un pays où beaucoup d’acteurs au développement (nouveaux et anciens)tâtonnent.

  • Le 31 décembre 2010 à 14:22 En réponse à : Etre riche peut etre le fruit du travail et de la souffrance

    Vous faites partie des aigris de la republique. La richesse d’un homme fait partie de sa vie privee, pourquoi voulez vous que les gens publient leur vie privee. Si la police ou la gendarmerie n’arrete personne pour detournement de fonds ou activite illegale, evitez de les declarer coupables. La presomption d’innocence s’applique a tous les Burkinabes riches comme pauvres. Pourquoi vous voulez que Kanazoe qui marchait a pied et a velo pour vendre sa cola au Ghana reste pauvre comme Goama qui passe sa journee dans les bars et buvettes a depenser son maigre salaire. Pourquoi vous voulez que le commercant qui passe des semaines entieres hors du pays loin de sa famille pour son commerce, reste pauvre comme Paul qui ne veut meme pas aller a Bobo parce que la route est longue et prefere circuler dans tous les quartiers de Ouaga a deverser son aigreur sur les politiciens dans les bars et buvettes ?

    • Le 31 décembre 2010 à 18:39 En réponse à : Etre riche peut etre le fruit du travail et de la souffrance

      Mon frère, il ya des cas flagrants de richesse illégitime.Retournes toi à partir du 15 Octobre 1987 et occulte bien le paysage et tu comprendras. Pour que ce pays emmerge, il y aura beaucoup de personnes qui devront justifier de leur arrogance financière. Merci

    • Le 31 décembre 2010 à 18:58 En réponse à : Etre riche peut etre le fruit du travail et de la souffrance

      Voici un ininteressant je m’adresse au dernier interveneant. si tu continues à raisonner comme cela mon frere c’est le peuple qui te marchera deçu un jour. Je suis ingenieur dans le domain du TIC à l’étranger mais quand je regarde ce que font certaines personnes dans le pays j’ai honte. il ne s’agit pas d’être aigre pour comprendre certaine situation.
      je vous invite à mieux murir vos reflexion avant d’intervenir sur le net.

      vive le peuple burkinabè

    • Le 2 janvier 2011 à 09:29 En réponse à : Etre riche peut etre le fruit du travail et de la souffrance

      il y en a qui sont tellement pauvres d’esprit qu’il ne vaut meme pas la peine de se fatiguer Quelle tristesse

  • Le 2 janvier 2011 à 20:50 En réponse à : ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

    A l’ intervenant qui traite Afred d’ aigri, j’ ose seulement penser que vous etes des rakire, sans plus. Sinon vous n’ avez pas voulu suivre le fil de son raisonnment ou alors vous ne comprenez pas francais. Il a dit delit de facies. Ca veut dire que si tu es fonctionnaire cycle C de tout ce que vous voulez, avec 70.000f par moi, que vous payez 15.000 de loyer, 15000 d’ essence, 10.000f pour l’eau, l’electricite, 25000f pour la popote, 5000f pour votre argent de ;poche, normalement vous devez avoir un decouvert de plus de 30.000f par mois. Si malgre cela vous construisez une maison avec niveau qui coute plus de 20 millions, con est celui qui ne sera pas aigre en te voyant "emerger". Tu devras alors dire au juge comment toi tu fais pour t’ en sortir. Comme ca, tous les burkinabe qui aspirent aussi a la reussite pourraient en beneficier. Ce n’est ps une question de vie privee mais de moraliser la vie tout court. Des gens comme Alfred Sawadogo et Eugene Ilboudo de l’ association Vive le Paysan ont commence par le commencement. Si le burkina doit emerger, il emergera par l’ agriculture, pas par l’ import export qui n’ ajoute aucune valeur ajoutee a notre economie. Elle donne l’ impression qu’ on avance mais c’est ceux qui ne comprennet pas car les import-exportateurs sont justes les maillons les plus faibles de l’ extravertion de notre economie.
    Que tous les individus qui respectent ce peup,le ne parlent plus de bukina emergent. Ca manque de serieux. On ne peut emerger, dans les conditions qui sont celles du Burkina, en 3 ou 4 ans. D’ ailleurs l’ emergence est un processus et non un point d’ arrivee. Vous croyez que les USA peuvent dire "intellectuellement" qu’ ils ont emerges ?L’ emergence (de ses problemes est toujours une donnee permanente, une quete perenniale et c’est faire mauvais usage du concept que d’ en parler avec fierte). Tous les etats sont emergents(relativement a leurs problemes sinon ce sont des etats qui ont mis la cle sous le paillasson comme certains etats en Afrique, cf Somalie). On parle avec fierte de Bukina emergent comme si cc’ etait quelque de tres speical alors que qu-est-ce qu’ on peut reellement faire avec la somme de 86 mille francs par an soit 7 mille francs par mois environ ?

    LOP

  • Le 2 janvier 2011 à 23:12, par Vision lointaine En réponse à : ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

    JJ’apprecie tres positivement la qualité de l’ecrit de Alfred SAWADOGO surtout avec la neutralité dans laquelle les différentes idéés critiques sont presentées.

    Pour ma part, je pense effectivement qu’un élement clé de l’essort économique de notre pays est la lutte contre la corruption. Un principe elementaire de cette idée est d’abord l’education depuis l’ecole primaire et ensuite le college et le lycee sur les dangers que represente la corruption pour un pays. Un cadre superieur de l’etat qui dispose d’un diplome d’ingenieur et qui est age de 35 ans, a certainement passe au moins 19 ans de sa vie sur les bancs. Si ce dernier devient un corrompu ou un corrupteur, il convient de reconnaitre honnetement que l’education qu’il a recu est a au moins 70% responsable de cette situatiuon. L’importance du bien public, les valeurs de la societe et le devouement pour sa patrie doivent être d’avantage enseigner. Les valeurs socoiales importantes ainsi que les phases capitales de l’histoire du Burkina Faso doivent etre recapitulees et faire l’objet d’un cours special qui sera enseigne et fera l’objet de matiere indispensable dans les examens du CEPE, du BEPC et meme de matiere optionnelle au baccalaureat.

    Le passe de nos pays africains nous enseigne que le reve de la majeure partie des eleves etaient de devenir enseignants, medecins, bref les metiers qui ont une connexion directe avec le social et le partage du savoir ainsi que le soutien d’autrui. De nos jours, les ambitions des jeunes sont tournees vers les metiers qui procurent de l’argent. Toute chose qui est en parfaite harmonie avec la priorite accordee au capitalisme (faire de l’argent) par rapport au social (aider autrui). Cette dimension va meme plus loin lorsque l’on regarde les cadres nationaux de lutte contre la pauvrete : on privilegie le developpement ecnomique (croissance economique) au detriment du developpement social (lutte contre la pauvrete, la malnutrition, le VIH, la mortalite maternelle et neonatele). Peut on veritablement avoir un developpement economique avec un tissu social decapite, laisse a lui meme avec une fracture sociale de plus en plus grande entre riche et pauvre ? assurement non.

    Au niveau de l’administration, les directeurs generaux, tout comme les juges, les medecins et le president du faso doivent pretes serment sur cette question de telle sorte que des sanctions appropriees puissent etre appliques a chaque fois qu’un DG serait coupable d’acte de corruption. Creer des institutions pour la forme et juste pour faire plaisir aux partenaires techniques et financiers ne nous permettra jamais d’avancer tant que nous ne sommes pas nous meme convaincu de l’existence de ces structures. Combien de cas flagrant de corruption ont ete reveles dans le pays ? combien en ont fait l’exemple de sanctions disciplinaires ne serait ce que pour dissuader ?

    Les declarations de biens ne devraient pas se limiter seulement au niveau des nouveaux riches, l’autorite doit donner l’exemple et montrer la voie a suivre. Dans les pays developpes, tout se sait et tout est connu de tout le monde.Au moins deux grands cadres identifies par Barrack OBAMA pour occuper des postes de tres hautes responsabilite ont ete disqualifies pour la simple et bonne raison de n’avoir pas payé leurs impots ou pas fait declaration d’impot. C’est cela des actions serieuse et veritable de lutte contre la corruption. Si je sais que tout le monde connait le niveau de ma fortune avant ma nommination, connait mes sources d’entrees de revenus et connaitra le niveau de mes revenus les annees a venir, prendrais je le risque de me faire corrompre ???? assurement non car des sanctions sont prevues et connues de moi et toute la societe. C’est ce qu’on doit faire.

    Pour la question de l’emergence du Burkina, je pense qu’il faut lire les criteres d’un pays emergent et se preononcer sur la situation de notre pays plutot que de faire de beau discours. Pour l’essentiel comme l’a suggere monsieur SAWADOGO, le pays doit etre transformé en chantier, tout le monde sans exception ni exclusion doit se mettre au travail et dans 20 ans, nous apprecierons avec fierte l’etat de notre pays.

    Dieu benisse le Burkina

  • Le 3 janvier 2011 à 23:09 En réponse à : ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

    Au pays des hommes integres vous ne voulez que le delit d’apparence soit retenue, surtout dans un pays où la morale a commencé à agoniser depuis la disparution de celui qui a donné ce joli nom à la Haute Volta ? Je me demande qui est aigri dans cette situation.

  • Le 4 janvier 2011 à 12:02, par poumon En réponse à : ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

    C’est vraiment écoeurant de voir ce qui se passe en ce moment au des hommes désintégrés.Cette stratification sociale déséquilibrée finira tôt ou tard à conforter le Burkina Faso dans le landerneau des pays en crise du fait de la gouvernance myope de nos dirigeants.Il faut qu’il sache qu’on ne jouit pas des biens d’un pays impunément.

  • Le 4 janvier 2011 à 16:10 En réponse à : ALFRED SAWADOGO, PCA DE SOS SAHEL : "Tous ces riches étranges doivent justifier leurs richesses"

    Bonjour,
    J’ai travaillé avec les paysans mossis de 1961 à 1974, et je sais ce qu’ils sont capables de faire pour améliorer leur situation, si on les aide. Je pense avoir apporté ma part en fabricant les 5OO premières charettes à traction asine qui ont reporté sur les anes la charge de milliers de femmes. Il n’y a pas de doute qu’il faille recadrer l’aide qui ne manque pas, même si elle est insuffisante. Je sais ce que c’est que de faire pousser un arbre au Sahel.
    Wennam song nyamba

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : L’ONG IRC lance deux nouveaux projets