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COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

Publié le vendredi 31 décembre 2010 à 02h28min

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Il fait partie des premiers gendarmes de la Haute-Volta. Mais surtout, il était de l’escouade de pandores qui a mis aux arrêts le premier président du pays qui deviendra plus tard celui des "Hommes intègres". C’était l’issue de l’historique soulèvement populaire du 3 janvier 1966. Après avoir refusé la nationalité française que le colon lui proposait pour rester dans l’armée française pour laquelle il a combattu en Algérie, le jeune élève-gendarme qu’il devint alors pour servir son pays ne se doutait qu’il allait être mêlé de si près à l’un des événements majeurs de l’histoire de sa patrie. Le colonel Yembi Barthélémy Kaboré est aujourd’hui à la retraite, la poitrine bardée de la médaille de chevalier de l’ordre national et de celle de l’armée française et le visage empreint des traces de 73 années de vie. Mais il se souvient. Il n’avait que 29 ans à l’époque et était Maréchal-des-logis chef. Mais il se rappelle des causes lointaines et immédiates de ce soulèvement, comment il s’est déroulé, dans quelles conditions il a arrêté le président Maurice Yaméogo…

"Le Pays" : Pouvez-vous nous décrire la journée du 3 janvier 1966 ?

Yembi Barthélémy Kaboré : Mais en commençant par autre chose. Nous avons été les auteurs du 3 janvier 1966.

C’est-à-dire ?

On ne peut pas mettre la gendarmerie de côté. Celui qui veut témoigner en tant qu’ancien militaire, c’est différent de celui qui veut le faire en tant qu’ancien gendarme. Parce que c’est nous qui avons vécu les faits. C’est surtout nous. Tout reposait sur nous pour le maintien de l’ordre. L’armée n’était pas encore formée. La gendarmerie était presqu’inexistante. C’est nous qui avons presque mené toutes les opérations du 3 janvier 1966.

D’accord, mais d’abord quelles ont été les causes qui ont généré le soulèvement du 3 janvier ?

Je dirai d’abord qu’il y a eu un préambule. Cela a commencé assez loin.

A quelle période précisément ?

Au temps de l’indépendance, plus précisément au moment du renvoi de l’armée française du territoire burkinabè. C’était à prévoir. Il fallait savoir qu’il y aurait une réaction du côté de la France. On n’a pas prévu qu’il y aurait des conséquences. Or (le général) De Gaulle avait prévenu tout le monde : "L’indépendance, prenez-là avec toutes les conséquences ".

Le renvoi de l’armée française est donc une des causes du soulèvement populaire de 1966 ?

Cela (le renvoi) ne pouvait pas plaire aux Français. C’était brutal. Il y avait aussi l’imprévision de nos hommes politiques, surtout Maurice Yaméogo, qui n’a pas pensé que les Français pouvaient réagir de cette façon.

Les syndicats et autres, c’est après. Il y a quelque chose qui a germé avant

En 1961, lorsqu’on a renvoyé l’armée en novembre, la France a fait ramasser tout le matériel pour les détruire, les armes, etc., fait construire une grosse fosse pour les enterrer et refermer avec du béton sous les yeux de nos premiers officiers. On n’est donc reparti de zéro. Et ce sont des militaires français qui encadraient l’armée. Mais cela n’allait pas de soi. Vous renvoyez quelqu’un et vous lui demandez ensuite de venir former votre armée. Ça ne peut pas se passer comme ça. Ils ne vont pas faire cela de gaieté de cœur. Mais on n’a pas pensé à tout ça.

Mais que faites-vous des mesures d’austérité qu’ont invoquées à l’époque les syndicats pour jeter la population dans la rue ?

Les mesures d’austérité sont venues plus tard.

Donc les syndicats…

Les syndicats et autres, c’est après. Il y a quelque chose qui a germé avant. Vous saviez bien que la Haute-Volta a été partagée depuis 1932. Et c’est grâce au Mogho Naaba qu’on a rétabli la Haute-Volta dans les limites actuelles, mais sans l’être totalement dans ses limites de 1919. Nous avons perdu pas mal de terrain que ce soit en Côte d’Ivoire, au Mali ou au Niger. On n’a jamais cherché à comprendre si c’était ces zones qu’on avait revendiquées et qui a causé le 3 janvier. (…) Nous étions un fournisseur d’hommes à la Côte d’Ivoire. Ceux qui étaient envoyés étaient presque des sous-hommes, puisqu’ils n’avaient pas les mêmes avantages que les Ivoiriens. Maurice même l’avait dit, nous sommes sous les ordres de Houphouët Boigny. C’est surtout cela qui a écœuré beaucoup de gens.

Revenons au 3 janvier 1966

Le 3 janvier a commencé le 27 décembre 1965 au soir à Ouagadougou. Maurice Yaméogo était parti en Côte d’Ivoire. Il avait déjà pris des mesures qu’Houphouët Boigny devenait président et lui vice-président. C’est pour revenir encore au rabaissement humain des Voltaïques. Pendant, ce temps il a laissé son ministre de l’Intérieur, Dénis Yaméogo, qui était bouillant et violent. Les syndicalistes se sont réunis à la Bourse du travail le 27 au soir pour un meeting. Dénis Yaméogo est intervenu. Les gens lui ont demandé les raisons du prélèvement des 20% sur la solde des fonctionnaires. Il a répondu par des propos injurieux. Ce que beaucoup de Voltaïques n’aiment pas, c’est-à-dire qu’on s’attaque à leur famille, leurs parents, etc. C’est ce qui a fait que les syndicalistes ont réagi dans la soirée. Dénis Yaméogo a fait venir la gendarmerie pour évacuer la Bourse du travail. Il y en a qui sont sortis par la fenêtre. Après cela, Dénis Yaméogo a pensé que tout était fini, donc il n’y a plus prêté attention. Quand Maurice Yaméogo est revenu aussi, il n’a pas cherché à rassembler les forces de police pour savoir ce qu’il pouvait faire. Il comptait sur l’armée. Il croyait qu’on allait tirer. Or les syndicalistes avaient pris contact avec la tête de l’armée : Vadogo, Baba Sy, Arzouma Michel Ouédraogo.

Quel était votre grade à l’époque ?

J’étais secrétaire général du commandant en chef, le lieutenant Bondé Bayamou, de la compagnie de gendarmerie de Ouagadougou. J’étais Maréchal-des-logis chef mais Bayamou Bondé ne pouvait rien faire sans m’appeler.

Continuez

Maurice Yaméogo pensait donc que tout était fini. Mais le 3 janvier, à partir du matin, les élèves du cours normal ont commencé à marcher à pied avec des pancartes. Partout les gens se rassemblaient avec les syndicalistes.

"On était complètement débordé"

En les voyant, nous nous sommes dits : "Aujourd’hui-là, ça n’ira pas de main morte !" Tout le monde est allé s’habiller. Les syndicalistes ont commencé à marcher à la place de la révolution, avec (Joseph) Ki- Zerbo qui menait. Il a pris une ligne directe pour aboutir au palais présidentiel. Un autre groupe a marché pour aller secouer le marché car ce dernier battait son plein. Les gens ont quitté leur boutique et autres pour se joindre au mouvement. Le deuxième groupe s’est ensuite heurté aux policiers. Ils ont réussi à renverser le commissaire de police et ont continué sur le campement des députés en passant par l’Assemblée nationale. Tout était débordé. Le président de l’Assemblée nationale, Begnon Koné, a fui.

A combien avez-vous estimé le nombre de personnes sorties dans les rues ce jour-là ?

Je ne saurai vous le dire. Tout était envahi.

Le président de l’Assemblée nationale a donc fui...

Oui, il a pris la fuite et est allé rejoindre la colonne de Ki- Zerbo. En cours de route, ils se sont attaqués au domicile de Dénis Yaméogo qui était un homme violent. Ils ont abattu son cheval et brûlé d’autres choses.

Ensuite ?

Arrivé devant le palais, ils ont voulu entrer. Ils se sont alors heurtés aux gendarmes. Ceux-ci ont été obligés de lancer des grenades lacrymogènes. Ils en sont arrivés aux mains. Les gens ont continué vers la radio actuelle. Ils ont fait le tour du palais, passés par l’ambassade des Etats-unis, pour redescendre et revenir à la place de la révolution. Il était environ midi.

L’armée n’est pas intervenue ?

L’armée n’est pas intervenue. C’est surtout Baba Sy qu’on voyait. Et quand on a commencé à crier "l’armée au pouvoir", on a répercuté "Baba Sy au pouvoir", parce qu’on pensait que c’était lui le numéro 1. C’est à ce moment que l’armée, pour convaincre Maurice Yaméogo à abandonner le pouvoir, a promené Maurice Yaméogo dans l’ambulance militaire dans la ville pour qu’il voit les dégâts et pour lui dire qu’on n’allait pas tirer. On venait juste de fêter l’indépendance et les drapeaux étaient toujours là. Les gens se sont ceints la taille avec les drapeaux en disant " nous enlevons notre part du gaspillage".

De quel gaspillage parlaient-ils ?

Ils parlaient des nombreuses dépenses de prestige du côté de la présidence. La construction du palais de Koudougou par exemple, les gens croyaient que c’est sorti du budget national. On ne pouvait pas leur faire croire le contraire. Le remariage de Maurice Yaméogo a choqué beaucoup de gens parce qu’il y a eu pas mal de démonstrations financières. (…) Mais l’armée a dit à Maurice Yaméogo qu’il n’allait pas tirer. Si l’armée avait tiré, c’était la catastrophe. Parce que l’armée ne pouvait pas contenir la population. Ceux qui étaient sortis étaient plus nombreux que l’armée existante. Les gendarmes, n’en parlons pas.

Ils étaient combien, les gendarmes ?

A Ouaga, il y avait un seul escadron. Vous savez, un escadron de gendarmerie ce n’est pas grand-chose.
Même en France, l’escadron est composé de 85 personnes. C’est insignifiant. L’escadron de Bobo était incomplet. On était complètement débordé.

Après que Maurice Yaméogo a fait le tour de la ville dans l’ambulance, quelle a été la suite ?

Il devait rendre sa démission. Il l’a rendue je crois à partir du camp militaire. Mais avant, il faut savoir que Maurice Yaméogo a fait donner l’ordre de donner 50 coups de cravache aux leaders. Par exemple, Joseph Ki-Zerbo, Moïse Lankaoandé, Ali Lankoandé, Joseph Ouédraogo. A moi personnellement, on m’a demandé d’arrêter Joseph Ouédraogo. Où pouvais-je le trouver ? A l’époque, il avait 14 villas à Ouagadougou. Il semble qu’il était à l’hôpital parmi les malades et qu’il téléphonait à chaque minute Maurice Yaméogo.

Si j’ai bien compris, certains leaders ont été cravachés ?

Vous pouvez demander à Moïse Lankoandé. Lui, il a été frappé devant moi ainsi que beaucoup d’autres.

C’était avant que Maurice Yaméogo ne rende sa démission ?

Oui. Entre le 27 décembre 1965 et le 3 janvier 1966. Et certains gendarmes qui n’étaient pas malins, ils se sont mis à les frapper vraiment. On a frappé Moïse Lankoandé. Mais le lendemain, on l’a nommé ministre de l’Education, le 4 janvier 1966. Dans le cortège qui l’emmenait à la présidence, il a reconnu le gendarme qui l’a frappé. Il s’est arrêté un moment et Lamizana lui a demandé ce qu’il y avait. Moïse Lankoandé a dit : "On dirait que je le connais". Lamizana s’étonne et lui demande où il l’a connu. Moïse a répondu : "Il m’a frappé". Les cinquante coups de cravache, personne ne peut oublier cela ! Mais nous n’avons jamais pu arrêter Ali Lankoandé ni Joseph Ouédraogo.

Quand Maurice Yaméogo a rendu sa démission, comment s’est passée son arrestation ?

Maurice Yaméogo a rendu sa démission à compter du 4 janvier 1966 à 7h du matin, il fallait des gens pour l’arrêter. C’est à ce moment que le commandant Bondé, qui était mon supérieur direct, est venu me chercher en disant « on va arrêter Maurice Yaméogo ». Mais on ne savait pas à quelle heure. En fin de compte, on a décidé que ce serait à minuit, entre le 3 et le 4 janvier. La composition des éléments était légère : la brigade territoriale commandée par Maurice Ouédraogo, celle motorisée par Yamissa Barro. Nous sommes restés là jusqu’à minuit. La place de la révolution était toujours bourrée. On a été obligé d’envoyer Yamissa Barro demander à Ki-Zerbo de faire disperser la foule et que le lendemain matin, on allait présenter la tête de Maurice Yaméogo. Ce que la foule a accepté et elle a commencé à se disperser.

"Il y en a qui ont fait moins que nous, mais des places portent leur nom dans ce pays. Mais nous…"

Et c’est le 4 janvier, à deux heures du matin, que nous sommes partis au palais. Maurice Yaméogo était déjà prêt. Il est redescendu avec nous avec les gorilles (les garde du corps, NDLR).

Le président n’a pas protesté ?

Non, il n’y a pas eu de protestation.

Des menottes…

Non, non. On ne pouvait pas lui mettre des menottes.

C’est vous qui avez prononcé la formule d’arrestation ?

Non. C’est Bondé. Avec le maximum de courtoisie. On est sorti. Le commandant et lui (Maurice Yaméogo) sont montés dans une Mercedes 600 et nous, nous sommes rentrés dans de petites voitures et on a démarré pour Koudougou. La route n’était pas goudronnée. Il y avait des nids de poule. Arrivé à koudougou, on est rentré au palais. On a été reçu par Monaco Nathalie, sa nouvelle femme (du président). Elle nous a installés, nous a servis à boire. Evidemment, on ne causait pas ! On était là jusqu’à ce que Bayamou Bondé nous dise qu’il était temps de repartir. Quand on est arrivé à Goughin, il était 6h du matin. Après, c’est le lieutenant Saye Zerbo qui devait aller le chercher pour le ramener au nouveau camp. Je pense que cela s’est passé exactement ainsi. En 1970, c’est moi qui étais désigné pour aller sortir Maurice Yaméogo de prison pour le ramener à Koudougou pour le confier au commandant de cercle où il a été autorisé à rentrer dans sa maison.

Vous n’avez pas eu de liens particuliers avec le président ?

Je n’ai eu aucun lien particulier. J’ai été nommé commandant de compagnie de Koudougou de 1967 à 1970. Je lui rendais visite. On débattait de pas mal de problèmes. Mais cela s’arrêtait là.

De quels problèmes ?

Il me parlait de la période où il a été reçu par le président des Etats-unis.

Et du soulèvement de 1966, il n’en a pas parlé avec vous ?

Non, il ne m’a rien dit. Mais c’est plusieurs mois après le soulèvement, qu’il a su qu’il y en a qui lui écrivaient pour lui signaler de faire attention. Mais ces lettres, on les cachait. (…) Il faut reconnaître à Maurice Yaméogo un certain nombre de qualités. Il défendait beaucoup son pays.

En définitive donc, vous avez été mêlé à ce soulèvement populaire de janvier 1966 ?

Mais à part Bayamou Bondé, qui a été nommé ministre de la Défense, nous qui avons participé de près, nous n’avons rien eu. Là où cela m’a tiqué, c’est qu’il y en a qui ont fait moins que nous ou moins que Bayamou Bondé, qui ont des places qui portent leur nom aujourd’hui dans ce pays. Je n’ai pas entendu qu’il y a une rue Bayamou Bondé. Alors que si on veut comparer histoire pour histoire, en France, la prise de la Bastille a été presque pareille et le général Lafayette a son nom gravé à jamais dans les annales de l’histoire. Bayamou Bondé, à part sa place de ministre de la Défense, je ne vois pas ce qu’il a eu. Quant à nous, nous avons trimé pour vivre jusqu’aujourd’hui.

Parlant d’aujourd’hui, la tendance est à croire que les Burkinabè sont amorphes à la vie politique. Vu l’engouement populaire qui a prévalu le 3 janvier 1966, peut-on dire que le Voltaïque des années 1960 était plus dynamique que celui de 2010 ?

En tout cas jusqu’en 1975, c’était des gens (les Voltaïques) qui acceptaient facilement mourir pour leur pays. Voyez les événements de 1975 et 1985 avec le Mali. Ils étaient plus nationalistes que maintenant. C’était comme si on faisait un retour de deux cents ans en arrière, où il y avait ce qu’on appelle le "tengkoum ", c’est-à-dire que si tel village attaquait notre village, tout le monde était prêt à défendre le village sans distinction. Mais aujourd’hui, il y a un relâchement. Il y a une grande division. Beaucoup n’accepteraient plus de mourir. La politique a beaucoup divisé et il n’y a pas de gens qui sont prêts à se sacrifier pendant que d’autres ont eu beaucoup plus de bénéfice ou ont vécu gracieusement.

Pour terminer, y-a-t-il quelque chose qui vous a marqué ce 3 janvier 1966 ?

Le 3 janvier 1966 vers 14h, les filles du cours normal ont voulu envahir la gendarmerie pour liberer madame Ki-Zerbo, qui avait été arrêtée à la place de son mari, en venant par l’ouest. En route, elles se sont heurtées à mes éléments. J’avais reçu pour ordre de les intercepter. J’ai établi un barrage fixe-fermé pour les empêcher de rentrer à la gendarmerie. Les filles sont arrivées pieds nus, avec quelques femmes en grossesse. Elles nous ont bousculé en criant : "Sortez madame Ki-Zerbo ! Sinon, vous n’allez jamais vous marier. Vous vous marierez entre vous hommes !" Il y avait tellement de bousculades que le commandant de la gendarmerie, qui était Maurice Sanou, a crié du haut de l’étage de tirer. Je me suis demandé intérieurement : "On va tirer sur quoi ? Elles ne sont pas armées, elles ne nous ont pas offensés. Elles bousculaient seulement. Pourquoi allons-nous tirer ?" Parce que pour tirer sur la foule, il faut, à la gendarmerie, avoir une réquisition générale et une réquisition complémentaire spéciale. Cette dernière est ordonnée par une autorité civile. Or, il n’y a pas eu tout cela. Au même moment, il y a le commandant Arzouma Michel Ouédraogo, qui venait d’être nommé directeur général de la Sûreté, qui nous a ordonné d’ouvrir le passage et de faire sortir madame Ki-Zerbo. A partir de ce moment, nous avons su que tout était foutu. C’était terminé. Quand nous avons ouvert le passage, elles sont entrées à la brigade territoriale, elles ont pris madame Ki-Zerbo sur les épaules et l’ont portée en triomphe jusqu’au cours normal.

Propos recueillis par Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 31 décembre 2010 à 09:33 En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    Ce monsieur est entrain de travestir l’histoire ou soit c’est sa mémoire qui lui joue des tours vu son âge !

  • Le 31 décembre 2010 à 10:34, par revolutionnaire En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    C’était vous qui l’aviez arrêtez et après ???
    Tu n’a fait que ton travail mon cher... Que veux tu après ?? Si chacun allait demander qu’on le recompense pour ce qu’il a fait ngaouwww !!! on devrait commencer par le Boulanger qui te nourit,le cultivateur qui te nourit, le commercant qui te sert, le pompiste qui te donne ton essence, le gardien qui veille, le journaliste qui t’interroge, etc...
    le Pays n’est pas juste alors ne t’en fait pas, Dieu et les honnêtes citoyens t’on déjà décoré.
    Un jour viendra où on rebaptisera tous les rues, avenues et même le nouvel Hopital. Mais ce qu’on ne rebaptisera jamais c’est la memoire des héros gravé dans nos coeurs, Sankara, Ki Zerbo, Norbert Zongo.. Ca jamais..

  • Le 31 décembre 2010 à 11:01, par ttt En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    OH LA LA. Total stupefaction d’entendre cela. vous avez etes des vraies Hommes.
    Merci de nous faire revivre cela.

    Attention à la revision de l’article 37.

  • Le 31 décembre 2010 à 11:44, par ATO En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    Il n’y a pas de quoi "parader" pour ce que vous et vos camarades ont fait ! Vous avez contribué à asseoir à la tête de l’Etat des militaires qui nous gouvernent depuis 1966 sans dicontinuer au sommet de l’Etat ! C’est vilain....

    • Le 3 janvier 2011 à 11:26, par Imperatore En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

      Tout à fait d’accord avec ton point de vue : Depuis 1966 on est gouverné pas des Militaires qui se sont peu à peu transformés en pseudo-démocrate.
      Il aurait fallu que la transition soit complète et que ce fut un civil qui eusse pris la suite des affaires.
      malheureusement les militaires en avaient décidé autrement.

      Mais le seul truc qui semble positif dans ce qui est dit : c’est qu’on a évité une démocratie monarchique à la Mobutu ou Bokassa ou autre.

      Espérons qu’en 2015 ce ne sera pas l’armée qui sera de retour aux affaires. Sinon on est parti encore pour plusieurs années.

  • Le 31 décembre 2010 à 12:37, par Joukov En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    L’interview est mal menée. Vous n’avez pas tiré beaucoup d’info pertinantes de cette personne qui a vécu les independances en tant que majeur. Surtout le dossier sur la reconstitution de la Haute volta et les morceaux de territoires qui sont restés en CI et dont la populations sauf les intellectuels en parlent actuellement. Allez lire Paris Match pour vous en inspirer

  • Le 31 décembre 2010 à 14:13, par Un enfant des années 60 En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    Que voulez vous avoir mon Colonel !!! ?
    Vous n’avez fait que votre travail et votre devoir. En cela la nation vous est infiniment reconnaissante, l’Histoire aussi. Ne gâchez pas cette précieuse considération en revendiquant "quelque chose" (de l’argent ?). Restez le digne soldat que vous avez été.

  • Le 31 décembre 2010 à 15:20 En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

    et apres ? toi sai la nort qui va t’arretée

    • Le 3 janvier 2011 à 15:49, par ABRAHAM En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

      Un chef secretaire d’un commandant de compagnie de Gendarmerie qui va arreter un president de la republique, vous etiez un vrai James Bond a l’epoque.
      Mais ce n’est pas le travail de la Gendarmerie d’arreter le President bien au contraire. Et puis qu’elle recompense vouliez vous avoir en plus, de MDL/C a colonel, vous ne devriez pas vous plaindre. Combien de vos correligionaires sont alles a la retraite avec le meme grade, remerciez Dieu d’etre encore en vie mon colonel thanks god !

      • Le 5 janvier 2011 à 00:19 En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

        Abraham n’a rien compris et a etet inutilement agressif avec le cher colonel. Le Colonel voulait certainement dire que si c’etait aujourd’ hui, il allait etre aussi un millionnaire, ou mieux, un milliardaire car faire un coup d’ etat, c’est un vrai placement. Des caporaux ont mene l’ expeidtion punitive contre Sankara. Aujourd’ hui ils mangent chaud et boivent frais meme s’ ils sont toujours restes les memes incultes, sauf qu’ ils ont aujourd’ hui l’ arrogance de ceux qui croient etre arrives parce que leur compte en banque compte plus de feuilles volees. Le Colonel ci-devant ne fait qu’ exprimer ses regrets. Sinon moi jer croyais aussi come toi que la gendramrie comme les commandantset les prefets sous prefets defendaient la legalite, le pouvoir en place. Le Colonel Yembi ne merite donc pas le grade de colonel. Tu seras traduit devant les plus hautes juridicstions de ce pays pour trahison.

        • Le 14 janvier 2011 à 12:03, par L’africain En réponse à : COLONEL YEMBI BARTHELEMY KABORE, GENDARME A LA RETRAITE : "C’est nous qui avons arrêté Maurice Yaméogo "

          Il n’y a personne à traduire, ils ont voulu instauré un état souverain pour le peuple, c’est un choix moral qu’il faut respecter, ils ont suivi la volonté du peuple. Dire qu’un régime militaire gouverne encore aujourd’hui le pays n’est pas faux, mais est-ce réellement ce que recherchait ces citoyens en se révoltant ? Je ne pense pas, sinon nous n’aurions pas eu la révolution de 1983.
          Il est bien dommage que les braves citoyens de cette époque révolutionnaire aient donné leur vie pour construire le pays des hommes intègres. Il est aussi dommage que l’on ait pas fait honneur à ces partisans de la souveraineté nationale et du développement en cette fête de l’indépendance ?

          On leur doit reconnaissance, dommage que feu TS, ne soit pas encore en vie aujourd’hui pour aider à la construction du pays, pour construire mon pays, je pardonne à ceux qui l’ont sacrifié sans fierté car la violence n’engendre que la violence et chacun paye un prix pour le crime qu’il a commis, il est des prix qui vous coûtent la vie, car c’est ainsi que vous serez en paix avec vous-mêmes. Toutefois, le combat doit continuer au delà du combat intérieur en mémoire de ces pères de la nation. C’est aussi dommage qu’il n’y ait plus dans ce pays, qui m’est cher, des hommes valeureux et intègres qui recherchent l’unité et le développement de leur peuple, qui ne sont pas prêts à se battre mais à critiquer.
          Parler de se battre ne fait pas référence à la violence mais à la non violence, qui a permis de remporter de grandes victoires (M.L. King, M. Gandhi).
          Les protestations n’ont pas besoin d’être violentes pour être efficaces, elles ont juste besoin de détermination et de soif de justice pour l’être.

          Je suis malheureux et triste de ne pouvoir faire tout seul avancé le Burkina Faso, mais je suis conscient qu’avec vous mes frères et sœurs nous pouvons construire ce pays dont nous avons toujours rêvé.

          Maintenant, j’ai envie de vous poser une question :
          Combien d’entre vous sont prêts à se sacrifier, à donner jusqu’à leur vie pour que leurs fils soient libres et soient fiers de leurs parents ?

          Ne critiquons pas mais construisons, rendons ce pays meilleur, ce monde meilleur.

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