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EDUCATION : "L’objectif de l’EPT ne sera pas atteint en 2015"

Publié le jeudi 30 décembre 2010 à 01h15min

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Dix ans sont passés depuis que la communauté internationale a adopté les six objectifs de l’éducation pour tous (EPT) à Dakar en 2000. Le bilan de ce qui a été réalisé depuis lors est mitigé. Si des efforts ont été faits au cours de cette décennie, nombre des pays pauvres risquent de ne pas atteindre les objectifs fixés d’ici à 2015. En vue d’influencer les politiques de nos nations et de tracer la voie appropriée vers l’échéance 2015, l’UNESCO a lancé officiellement son 8e rapport mondial de suivi sur l’EPT 2010 sous le thème : "Atteindre les marginalisés", le 28 décembre dans notre capitale.

Depuis l’adoption de l’EPT à Dakar par la communauté internationale, des progrès remarquables ont été accomplis pour la réalisation de certains des objectifs. Les progrès enregistrés ces dernières années, en matière d’éducation, en sont une illustration. En effet, 33 millions d’enfants ont été scolarisés de plus qu’en 1999. Ce chiffre est dû à une augmentation des budgets consacrés à l’éducation qui reposent en partie sur l’aide au développement qui pourrait subir une baisse à cause de la crise économique et financière. Malgré ce bond qualitatif, beaucoup reste à faire, en témoignent ces chiffres alarmants du 8e rapport mondial de suivi sur l’EPT 2010.

"Il y a toujours au moins 72 millions d’enfants qui ne peuvent pas exercer leur droit à l’éducation pour des raisons sociales liées à la famille et à l’environnement auxquels ils appartiennent. Des millions de jeunes quittent l’école sans les compétences dont ils ont besoin pour se trouver une place sur le marché du travail et un adulte sur six est privé du droit à l’alphabétisation". Toujours selon le rapport, les Etats pauvres sont à la croisée des chemins dans l’atteinte des objectifs EPT. Le rapport estime que la crise économique et financière, en cours, menace sérieusement l’avenir des systèmes d’éducation. Dans ce lot, certaines populations continuent d’être marginalisées. De cette catégorie, on peut citer les minorités ethniques et linguistiques, les pauvres, les habitants des bidonvilles ou des régions rurales isolées, les personnes atteintes de handicap ou de maladies et les enfants victimes des conflits et du VIH/Sida.

Combattre la marginalisation pour donner la chance à tous

Les pays pauvres ne pourront pas atteindre les objectifs de l’EPT dans son volet scolarisation des enfants.

Pour ce faire, le rapport interpelle les gouvernants à faire de l’éducation des enfants une priorité. Le secrétaire général du ministère de l’énseignement de base et de l’alphabétisation, Innocent Noraogo Zaba, a prononcé le discours du ministre. En matière d’éducation, la bonne gouvernance n’est pas un concept abstrait. Il s’agit de faire en sorte que les enfants aient accès à des écoles convenablement financées, qui soient capables de répondre aux besoins locaux et qui emploient des enseignants formés et motivés. Cependant, "atteindre les marginalisés" pourrait être un leurre si les Etats ne prennent pas des mesures idoines à même de circonscrire les effets de la crise financière mondiale. Car il est de plus en plus question de la raréfaction des ressources allouées au secteur éducatif. Pour cela, il est plus qu’urgent que les gouvernements créent des mécanismes pour protéger les pauvres et les personnes vulnérables. Il faut aussi qu’ils profitent de l’occasion pour bâtir des sociétés qui combattent les inégalités.

Le rapport recommande aux nations de combattre toutes les formes de misère notamment la marginalisation de la population, pour espérer atteindre l’EPT d’ici à 2015. Pour Ahmed Baba Soulama, secrétaire général de la Commission nationale pour l’UNESCO, le présent rapport mondial 2010, à travers son thème, traduit une préoccupation unanimement partagée, confirmant qu’il existe des inégalités extrêmes et persistantes au détriment de certaines populations. L’importance d’un tel sujet interpelle les pays à faibles revenus à promouvoir l’alphabétisation. Ce besoin est une exigence en faveur de la lutte contre l’ignorance et la pauvreté pour accroître la qualité de vie des populations. Le rapport 2010 met l’accent sur l’impact de la crise financière qui met en péril l’éducation. Toute chose qui marginalise plus d’un élève. Il faut donc des plans de relance économique qui vont permettre de booster l’éducation. Le Burkina a adopté une loi le 30 juillet 2007 portant orientation du système de l’éducation qui stipule que "toute personne a droit à l’éducation sans discrimination fondée sur le sexe, l’origine sociale et la religion".

Ambèternifa Crépin SOMDA (Stagiaire)

Le Pays

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