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PRISE EN CHARGE DES PVVIH : Les limites de la décentralisation, selon le RAME

Publié le jeudi 30 décembre 2010 à 01h13min

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Le Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME) a tenu une conférence de presse, le mercredi 22 décembre dernier à Ouagadougou pour présenter les résultats d’une collecte de données sur le niveau de décentralisation de l’accès aux soins contre le VIH.

Dix ans après l’application de la multisectorialité de la lutte contre le VIH/Sida (c’est-à-dire l’implication de tous les secteurs dans le combat), le RAME a jugé utile d’apprécier le niveau de décentralisation de l’accès aux soins, dont la politique a été lancée en 2003 par le gouvernement. Selon le président du conseil d’administration du réseau, Simon Kaboré, des résultats satisfaisants ont depuis été enregistrés notamment le taux de prévalence qui est passé de 4,3% en 2003 à 1,2% en 2009. Des normes et des protocoles ont été adoptés pour définir clairement le paquet minimum d’activités à réaliser dans les CSPS, les centres médicaux, les CMA et les centres hospitaliers, a-t-il indiqué. C’est avec l’appui de points focaux (des associations) que le travail de collecte de données a été mené sur la disponibilité des services de base tels que le dépistage, la mise sous traitement antirétroviral, l’appui à l’observance, la réalisation des examens biologiques, la prise en charge psychologique, sociale et économique des PVVIH.

On retiendra de cette collecte, selon ses initiateurs, que « des efforts appréciables sont consentis au niveau national ». Dans les détails, le dépistage est disponible au niveau de bon nombre d’associations et de formations sanitaires du pays, à entendre Simon Kaboré. Quant à la mise sous traitement antirétroviral, on le retrouve au niveau des CHU, des CHR, des CMA et des 63 districts sanitaires, grâce aux financements du Fonds mondial, de la Banque mondiale et de bien d’autres partenaires. Enfin, dans le registre du positif, l’adoption de la gratuité, selon le RAME, a donné de l’espoir aux populations : ainsi, à la date du 30 septembre 2010, 30 485 personnes étaient sous traitement ARV (source : CMLS/Santé). Mais, selon le réseau, il ne faut pas se leurrer : « la déclaration de gratuité du chef de l’Etat n’aura de sens et d’impact réel que quand les difficultés financières liées aux examens biologiques d’initiation et au suivi de la mise sous ARV seront levées ».

C’est pourquoi, au nom de son mouvement et de ses partenaires de plaidoyer, Simon Kaboré a demandé au président du Faso de déclarer la gratuité des examens biologiques. Cela permettra d’alléger le fardeau des malades. Le RAME a également relevé d’autres insuffisances, notamment l’absence du dépistage et de la mise sous ARV au niveau de certains CSPS, la non-disponibilité de l’appui à l’observance du traitement ARV ; en somme, dans plusieurs régions, les populations doivent parcourir encore des kilomètres pour avoir accès aux services de lutte contre le VIH-Sida. A ce propos, le RAME a souhaité que le ministère de la Santé prenne des dispositions pour rendre effective la prise en charge médicale (dépistage, mise sous traitement antirétroviral) dans tous les CSPS du Burkina.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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