LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Contrôles et rackets sur les axes routiers : Les mauvaises pratiques ont la peau dure

Publié le mercredi 29 décembre 2010 à 00h01min

PARTAGER :                          

Le nombre de contrôles, les temps de contrôles et les montants rackettés le long des corridors inter-Etats sont les indicateurs pertinents qu’utilise l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) pour juger de la fluidité du trafic sur les axes routiers. Le 13e rapport de cette structure, fruit des enquêtes menées entre le 1er juillet et le 30 septembre de l’année en cours, a été lancé le 21 décembre 2010 à Ouagadougou.

Et si un camion transportant du riz depuis les ports du Ghana pouvait arriver au Burkina en 3 jours au lieu de 9 ? Et si l’on pouvait traverser la frontière Ghana-Togo ou Togo-Bénin et bien d’autres frontières en 10 minutes au lieu d’une heure parce qu’on aurait refusé de payer 1000 FCFA ? Et si un exportateur ne pouvait payer que le coût de transport pour que son chargement de noix de karité soit livré au port, et ce, sans avoir à ajouter 120 000 FCFA pour les faux frais à payer aux postes de contrôle sur la route ? Voilà le rêve de l’OPA qui milite pour un commerce sans frontière en Afrique de l’Ouest.

La fluidité des transports inter-Etats se mesure sur le nombre de contrôles, les temps de contrôles et les montants rackettés le long des corridors. Il importe de travailler à lever sinon à réduire l’impact de ces trois obstacles sur le commerce. Ainsi, le commerce gagne en efficacité et les produits, périssables, n’arriveront pas en retard au port au moment où le bateau est déjà parti. Il faut limiter les contrôles afin que nos opérateurs économiques puissent prendre des engagements fermes avec leurs partenaires occidentaux en prédisant quand les produits arriveront à destination et non en annonçant vaguement que les produits arriveront « dans quelques semaines ». Un tel état des faits détériore la confiance et ôte l’envie de continuer le partenariat.

C’est donc pour faciliter le commerce et les échanges entre les pays côtiers et ceux de l’hinterland que l’OPA mène périodiquement des enquêtes sur les corridors suivants : Tema-Ouaga ; Ouaga-Bamako ; Lomé-Ouaga ; Bamako-Dakar ; Abidjan-Ouaga ; Abidjan-Bamako. Dans ce 13e rapport, on apprend qu’en nombre de contrôles, le corridor Ouaga-Bamako est le plus dense avec 26 arrêts par voyage. Une situation imputable à la partie malienne qui compte sur son territoire jusqu’à 18 postes de contrôles.

Mais en termes de rackets ou de perceptions illicites, c’est le corridor Abidjan-Bamako qui détient la triste palme avec 6 591 FCFA pour chaque 100 km, soit un lourd tribut de 77 373 FCFA par voyage. Sur ce montant, 58 254 FCFA sont extorqués sur le territoire ivoirien.

Le troisième point, qui porte sur le temps ou la durée des contrôles, fait ressortir que le corridor Tema-Ouaga est celui où les routiers perdent le plus de temps aux postes de contrôles avec une moyenne de 17 mn perdues tous les 100 km, soit 177 mn (2h57) de retard accusé par voyage. Ici, la faute incombe au Burkina qui est responsable de 38 mn de retard enregistré aux 100 km contre seulement 13 mn au Ghana. Le rapport constate avec indignation que le nombre de contrôles, les niveaux de rackets et le temps de contrôles sont toujours élevés.

C’est pourquoi une invitation a été faite aux acteurs du contrôle et de la sécurité à travailler dans le sens de l’accélération, de la facilitation et de la fluidité du trafic. En conséquence, l’OPA appelle les Etats à intensifier la sensibilisation et le plaidoyer en vue de réduire substantiellement les pratiques anormales qui nuisent à la fluidité du transit et du transport des personnes et des marchandises sur les corridors routiers inter-Etats.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2010 à 00:55, par jean silete En réponse à : Contrôles et rackets sur les axes routiers : Les mauvaises pratiques ont la peau dure

    Ce problem de rakets doit etre discute en un sommet special convoque par les Chefs d Etats,car il est aussi dangereux et meme plus que les sujets souvent abordes et traites au niveau de ces Presidents.Il y a mutisme car c est les hommes en tenue qui la pratique et donc ne voulant pas egratigner la suceptibilite du voisin ,on prefere l accompagner contre les pauvres transporteurs qui repercuteront les couts sur les pauvres populations.Au Burkina ,dites aux deputes que chacun controle sa zone,eux qui sillonnent les provinces,pourront aider a denoncer et meme faire des raports sur des rakets rencontrees sur leurs routes.

  • Le 30 décembre 2010 à 00:35 En réponse à : Contrôles et rackets sur les axes routiers : Les mauvaises pratiques ont la peau dure

    Sont mises en cause les forces de securité. Toutes ces manoeuvres consistent à obliger les chauffeurs à tenter une intervention (corruption) pour pouvoir continuer leur voyage. Si les chefs ne sont pas entierement responsabilisés dans l’exercice de leur fonction au cours des missions de controle, la corruption a de beaux jours devant elle au Faso.
    Le RenLac a plusieurs denoncé la corruption dans certaines institutions de securité, mais aucune mesure n’ a été prise. Est ce donc une caution de la haute hierarchie securitaire ?.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique