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CONFLIT CASAMANÇAIS : Et si la CEDEAO venait à la rescousse ?

Publié le mercredi 29 décembre 2010 à 00h00min

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Le MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), une fois de plus, fait parler de lui. En effet, sept militaires sénégalais ont perdu la vie au cours d’un affrontement avec les rebelles indépendantistes, le 27 décembre dernier dans cette région située au Sud du Sénégal. Avec ces attaques meurtrières en cours depuis 1982, date de la naissance de cette rébellion, l’on en vient au constat que telle une hydre, le mal se renouvelle constamment et semble augmenter proportionnellement aux efforts faits pour le détruire.

Et le président sénégalais, Abdoulaye Wade, plutôt que de se complaire dans des faux-fuyants, devrait l’entendre de cette oreille. D’ailleurs, l’on ne cessera de le rappeler : des présidents qui se sont succédé à la tête de l’Etat sénégalais, l’actuel occupant du palais de Dakar est celui qui s’illustre le plus par des manoeuvres dilatoires dans la résolution d’un conflit qui ne cesse d’endeuiller des familles. Gorgui, comme on l’appelle, qui jurait en 2000 sur ses dieux de mettre complètement un terme à cette crise casamançaise si les Sénégalais l’élisaient président, ne veut même plus en entendre parler aujourd’hui. Pire, s’il lui arrivait d’en parler, ce serait pour qualifier les rebelles de bandits armés.

Ce qui n’est ni plus, ni moins qu’un euphémisme consistant à mal poser le problème pour finalement lui apporter des solutions plus que jamais inappropriées. En tout cas, pour avoir choisi de frapper lourd dans l’armée sénégalaise au moment même où se déroule sur le sol sénégalais, le Festival mondial des arts nègres (FESMAN), cet événement d’envergure internationale, les rebelles du MFDC voudraient montrer à l’Afrique et au reste du monde qu’ils sont non seulement vivants, mais aussi loin d’être ces vulgaires bandits pour lesquels Wade veut les faire passer. La preuve, aucun festivalier sur le sol de Ziguinchor, ville située dans la région casamançaise où les attaques se sont perpétrées, n’a été touché.

A vrai dire, avec ces victimes qui ne cessent de s’amonceler, Wade devrait cesser de faire la politique de l’autruche. Face à l’échec d’une solution nationale, les protagonistes pourraient faire appel à une instance sous-régionale comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest en vue d’une médiation. Certes, on peut comprendre le président sénégalais. Visible dans presque tous les conflits sous-régionaux et africains pour proposer sa médiation, qu’il soit invité ou pas, il pourrait avoir l’orgueil de ne pas reconnaître qu’il est lui-même incapable de balayer d’abord devant sa propre cour.

Pas plus tard que le 12 octobre dernier, il a proposé l’envoi de cinq chefs d’Etat pour apaiser les tensions au Soudan avant le référendum pour l’indépendance du Sud de ce pays. Mais près de 30 ans après, le constat s’impose : la résolution du conflit casamançais à l’échelle nationale a plus que jamais montré ses limites et Wade devrait avoir le courage et l’humilité de le reconnaître. A la décharge de Wade, on ne peut certes nier le manque d’interlocuteur unique et fiable au sein de la rébellion, avec qui discuter. Mais il appartient au pouvoir de faire l’impossible pour ramener la paix.

Car, au fil des années, ce mouvement rebelle semble gagner en force. Les lourdes pertes au sein de l’armée sénégalaise traduisent non seulement l’effet de surprise, mais aussi un meilleur armement du MFDC. Avec une telle force de frappe, le MFDC devient donc un mouvement à prendre au sérieux, d’autant qu’il semble bénéficier de bases arrières en Gambie et en Guinée Bissau. Une médiation extérieure au Sénégal s’impose donc.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 décembre 2010 à 00:04 En réponse à : CONFLIT CASAMANÇAIS : Et si la CEDEAO venait à la rescousse ?

    Bravo pour cet article qui vient en rappel des évènements en Afrique et qui met en évidence un exemple : les "façons" de chefs d’états africains.

    Beau Sénégal au Président charmant qui n’est que ce qu’on appelle en dioula "NAFIGUI".Voici un intellectuel qui a oublié très rapidement tout ce qu’il appris dans les grandes écoles françaises dès qu’il a gouter le climatiseur central de la présidence.
    Demandons lui, ce qu’il a fait de l’argent volé par les rebelles ivoiriens, de l’argent qui appartient à toute une communauté.D’ailleurs ces derniers jouent aussi les démocrates aujourd’hui. Allassane Ouattara peut-il réellement incriminer ces derniers pour vol de deniers publics, receleurs pour wade et autres.....?

    Normalement, la CEDEAO après avoir réglé le cas BGABGO doit se pencher sur ces cas là.
    Ça c’est de l’argent qui n’appartient pas aux ivoiriens seul.
    Les populations de L’UEMOA ont été pillée par des individus malsains, avec la complicité de certains chefs d’États OUBIEN...........

    Il y a toujours des fouilles, le monde est petit. Chaque chose à son temps et chaque temps a sa chose. On saura exactement ce que chacun a pris. Aujourd’hui on connait pour le clan BGABGO.On connaitra pour Soro et ses chefs rebelles car après les bancs SORO et BLE GOUDE sont devenus aussitôt multimilliardaires.
    Allassane si la CEDEAO te donne le pouvoir n’oublie que tu as promis présenter l’inventaire tes biens.
    L’afrique est fatiguée des voleurs de deniers publics STP, donne le ton avec des preuves et la confiance s’installera entre toi et tout le peuple ivoirien définitivement.

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