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MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE : Le chantage ignoble de Gbagbo

Publié le mardi 28 décembre 2010 à 01h26min

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La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) envisage de recourir à la force pour déloger le président ivoirien sortant, Laurent Gbagbo, du pouvoir. Visiblement, cette possible intervention militaire est l’arme la plus efficace pour obtenir le respect du verdict des urnes en Eburnie. On sait d’ailleurs que le camp de Alassane Ouattara appelle de tous ses voeux cette intervention. Face à cette situation, l’actuel locataire du Palais de Cocody a dit prendre la menace au sérieux. Il a agité le spectre de la guerre civile dans laquelle on plongerait son pays.

Ce faisant, il fait un ignoble chantage. Sans doute, une déclaration de ce genre est de nature à semer la psychose au sein des populations et à susciter un sentiment de rejet vis-à-vis des Occidentaux, surtout. Certes, l’hypothèse de la guerre civile ne doit enchanter personne. Mais, on se demande si le climat dans lequel on se trouve déjà, ne s’apparente pas à une situation de guerre civile.

C’est le sentiment qu’on a face à cette guerre, à sens unique, menée par les partisans du président sortant. Par amour pour son pays, il serait plus judicieux, pour Laurent Gbagbo, de lui éviter des violences inutiles. Cet amour de son pays, qu’il clame à longueur de journée, voudrait qu’il accepte de "se sacrifier" en renonçant au fauteuil présidentiel qu’il a confisqué. C’est cela aussi le patriotisme. Par respect également pour les communautés étrangères en Côte d’Ivoire, les partisans du président sortant devraient s’employer à leur assurer le maximum de protection possible. Il faut, à tout prix, éviter d’en faire de la chair à canon, d’autant plus que ces communautés ne sont pas responsables de ce qui arrive. En d’autres termes, même s’ils ont une dent contre des Etats, les partisans de Gbagbo ne doivent pas s’en prendre aux pauvres populations, originaires de ces pays. C’est un raccourci trop facile et contre-productif.

En ce qui concerne la crise, on s’accorde à dire que la Côte d’Ivoire ne doit pas continuer, encore longtemps, à végéter dans cette situation qui, en vérité, n’honore personne. Il faut, de ce fait, mettre fin aux tergiversations pour trouver vite une solution. Bien sûr que dans une situation pareille, la solution la plus souhaitable est celle qui ne passe pas par un bain de sang. En tout cas, il faut privilégier une stratégie qui ne soit pas de nature à semer la mort et la désolation.

Pour l’heure, les pressions d’ordre économique, ont montré, quelque part, leurs limites. Tant et si bien qu’on se demande si on peut vraiment faire l’économie d’une intervention militaire. On espère que, par un sursaut d’"honneur", Gbagbo va tendre une oreille attentive au message de ses pairs envoyés d’urgence par la CEDEAO pour une médiation dite de la dernière chance. C’est connu. La mission confiée par l’organisation communautaire aux présidents béninois, sierra-léonais et cap-verdien, n’est pas des plus faciles. Réussiront-ils le miracle ? Les prochaines heures nous le diront. Ce qui est sûr, la gestion de ce conflit post-électoral ivoirien doit servir d’exemple.

C’est une leçon dont on doit s’inspirer pour la gestion de tout conflit post-électoral à venir en Afrique. L’intervention militaire envisagée par la CEDEAO est certes, délicate. Mais, si elle venait à se matérialiser, elle marquerait un tournant décisif dans la gestion des élections en Afrique. Il en sera de même si d’aventure Gbagbo en venait à renoncer au pouvoir à l’issue de sa rencontre avec la troïka de la CEDEAO. En somme, si la pression internationale arrivait à porter ses fruits, ce serait un bon précédent qui ne manquerait pas de créer des sueurs froides dans certaines capitales où la foi en la démocratie réelle n’est pas la chose la mieux partagée. Cette réalité a toute son importance dans la promotion de la démocratie sous nos tropiques. Actuellement, il est très important que la justice ouvre l’oeil, et le bon, sur tout ce qui se passe en termes de violations des droits humains dans ce pays.

Tous ceux qui commettent des crimes, en ce moment, sont passibles de poursuites. Il en est de même pour ceux qui s’en sont rendus coupables depuis l’éclatement de la crise, en 2002. En attendant, le camp du président déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante ivoirienne et les Nations unies, a appelé les Ivoiriens à une grève générale à partir de la journée d’hier lundi. Le camp d’en face, a, pour sa part, prévu une manifestation le 29 décembre. Tout cela contribue à exacerber les tensions et les divisions dans le pays. Les dégâts au plan économique sont déjà perceptibles dans la sous-région. Le panier de la ménagère se vide désespérément de jour en jour, à Abidjan. Il faut vite sortir de cet engrenage. Et, on le souhaite, avec le moins de casse possible.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 28 décembre 2010 à 07:36, par mitybketa En réponse à : MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE : Le chantage ignoble de Gbagbo

    Et bien voilà ou nous mène certaines fréquentations mal saines. Gbagbo depuis son statut de refugié politique laissait déjà paraitre sa vraie nature telle que percu par le président Houphouet.Un homme imbue de sa personne doublé d’une ambition mal saine En effet voici un Monsieur qui ne sait pas ce que c’est la parole donnée et nous burkinabe nous payons en monnaie de singe toute l’aide apportée à ce pseudo africaniste qui aura trompé tout le monde. A tous ceux qui ont préconisé un rapprochement avec ce monsieur doivent aujourd’hui se mordre les doigts et s’apprêter à assumer les dérives de ce monsieur.Tout en jouant la carte ethniciste en voulant mobiliser les bétés et apparentés maintenant il devient menaçant à l’endroit des étrangers.Et bien quand un kima s’en prend aux responsables burkinabe celà montre les capacités de manipulation et de nuisance de Gbagbo. Non Gbagbo n’est pas un démocrate encore moins un homme de parole.Mais il représente aujourd’hui l’image que renvoie le miroir de bon nombre de nos chefs d’état.Que cela serve de leçon aux peuples africains qui dans leur folie meurtrière d’enscencer l’achat de conscience mourront en grappe lorsque ayant compris vers quoi mène le gain facile ils voudront se ranger dans le camp des démocrates pour un meilleur devenir du continent.

  • Le 28 décembre 2010 à 09:57, par Graig En réponse à : MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE : Le chantage ignoble de Gbagbo

    En tous cas plus l’intervention traine plus le camps du perdant pourrait mettre en chantier un tel projet. mais il ne faut pas non plus avoir trop peur c’est du chantage. le commando d’attaque doit etre leger et le gros des troupe securiser les populations.

  • Le 28 décembre 2010 à 17:03 En réponse à : MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE : Le chantage ignoble de Gbagbo

    L’homme GBAGBO est devenu fou furieux maintenant , il suffit de jeter un coup d’oeil sur la chaine RTI pour s’en rendre compte.
    Ah oui ,lorsqu’on se noie on s’accroche à tout même au crocodile ; en tout cas des présidents de la sous région en n’ont eu pour leurs comptes notament notre cher PF,celui là même qu’il a fait investir NANAN de son village en CI début 2010
    Je dis , quand un président fut il ancien ,qui a toujours la force de l’état laisse passer des choses comme celà à l’endroit de présidents de républiques sur la première chaine est grave !

  • Le 29 décembre 2010 à 10:39, par LE BAM En réponse à : MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE : Le chantage ignoble de Gbagbo

    MAIS JE VS QUE BAGBO NE CONNAIT RIEN QT IL PARLE DE GUERRE CIVILE EN CAS DATTAQUE DES FORCES CEDEAO. IL FT DEMANDER A TON GENERAL MANGOU CMENT CA PEUT SE PASSER,CEST JUSTE UN COMMANDO ET LE RESTE PROTEGE PENDANT QUE L.AUTRE RECUPERE L.ESSENTIEL.....MANGOU SAIT CMENT CA PEUT SE PASSER. DU COURAGE.

  • Le 4 janvier 2011 à 17:12 En réponse à : MENACES DE GUERRE CIVILE EN CÔTE D’IVOIRE : Le chantage ignoble de Gbagbo

    Le psychopathe : Certains utilisent le mot sociopathe mais c’est la meme chose. J’ emploierai les deux termes dans la meme acception. Les psychopathes savent la difference entre le bien et le mal. Ils ne sont pas des attardes mentaux. Cependant, quand il font le mal, ils ne ressentent aucune honte ni aucun remord. Ils peuvent donc tout justifier en accusant leur victime ou la geopolitique ou l’ etranger. ou le diable ou simplement les circonstances comme le temps qu’ il fait.
    Les Sociopathes font parfois "ce qu’ il faut— si cela leur apporte quelque chose a eux. Cela peut etre l’approbation du public ou une image rehaussee car ils sont laids moralement donc, physiquement pas beaux. Mais la raison pour laquelle ils le font est toujours basee sur ce qu’ ils pensent, pas sur ce qu’ ils ressentent. Faire du mal ne rend pas mal a l’aise un psychopathe. Faire le bien ne le rend guere plus heureux. Pourquoi ? Pour un sociopathe, la vie se reduit a gagner. Les autres sont justes la pour etre utilises ou pour servir de points dans leur jeu. La relation, ca n’ a pas de sens avec ces personnes-objects. Sauf si la relation les amene a gagner.
    Les sociopathes n’ ont aucune envie de changer, de s’ ameliorer. C’est d’ailleurs rarement qu’ ils s’ y essaient. Sauf quand on les contraint parce qu’ ils pensent qu’ il n’ a rien a reprocher a leur etat actuel. C’est le reste du monde qui est mauvais.
    Gbagbo est un sociopathe, come beaucoup de dirigeants africains malheureusement. Mais c’est un sociopathe des plus crus. Tous les sociopathes ne sont pas des dangers reels et effectifs pour les autres. Mais Gbagbo, lui, l’ est. Autant que tous ces illumines qui veulent nous faire la lecon de la resistance anti- colonialiste. En plus de leur manque de discernement.O l’ ignardise qui se masque dans le lettrisme !

    LOP

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