LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Père Peng-Wendé Jean Henri Neveu Kaboré : "Les fidèles dépensent plus qu’avant"

Publié le vendredi 24 décembre 2010 à 01h29min

PARTAGER :                          

« Je suis content du temps que j’ai consacré à éduquer et à former les hommes et à prêcher la bonne nouvelle ». Il est né le 04 septembre 1929 dans une petite paroisse à Moulin la Blouere, canton de Gencary, département de Vienne. Ordonné prêtre en 1956, Père Neveu a été affecté la même année au Burkina Faso, plus précisément au petit Séminaire de Pabré où il a enseigné pendant 32 ans les mathématiques, les sciences naturelles, et la physique chimie aux séminaristes qui y sont affectés. Il a été affecté dans le diocèse de Ouahigouya en 1989 où il assume les fonctions de Vicaire à la paroisse Notre Dame de la délivrance.

En cette année 2010, vous soufflez vos 53 bougies de sacerdoce au Pays des hommes intègres. De Poitiers à Ouagadougou, comment en êtes-vous arrivé là et comment écrire cette grande page de votre vie ?

• J’ai fait mes études primaires à Moulin en France où j’ai reçu ma première communion dans un établissement qui s’appelait Sacré Cœur. Par la suite, mon papa a été nommé à Angers où j’ai fait mes études secondaires. C’est là-bas que j’ai vu un Père blanc et l’idée m’est venue de devenir missionnaire. Je ne voulais pas rester en Europe. Quand je me suis renseigné, on m’a fait savoir que les Pères blancs allaient exclusivement en Afrique.

Cette information m’a donné encore plus de motivation. J’ai alors viré pour suivre le cursus des Pères blancs. De 1948 à 1950, j’ai fait des études de philosophie à Lorient. Ensuite Je suis allé au Noviciat. J’ai passé également une année en ces lieux pour apprendre les missions d’un Père blanc avant qu’on me porte la robe de Rosaire. A ce moment il y avait le béret rouge et la chéchia.

En 1951-52, je me suis acquitté du service militaire à Bizerte en Tunisie. C’est à ce moment que j’ai rencontré les tirailleurs sénégalais parmi lesquels des Mossis. Après le service militaire, j’ai fait des études de théologie pendant trois ans, sanctionnées par mon serment de Père blanc le 27 juin 1955. Ensuite j’ai été ordonné sous-diacre, puis Diacre à Carthage près de Tunis.

Le 1er avril 1956, j’ai été ordonné prêtre. Après quelques mois au Scolasticat à Carthage, je suis reparti en France voir mes parents. J’ai eu à célébrer quelques messes là-bas avant d’embarquer le 12 août 1956 dans un bateau pour l’Afrique de l’Ouest en passant par le détroit de Gibraltar, Casablanca, et Dakar. Je suis resté pendant 08 jours dans cette ville chez mon frère qui travaillait (NDLR : à l’Institut d’émission qui deviendra plus tard la BCEAO). C’est ce frère qui m’a payé le billet d’avion Dakar-Ouagadougou. Arrivé en fin d’année 1956 dans la capitale de la Haute-Volta, après trois jours, j’ai été envoyé au petit Séminaire de Pabré comme professeur.

Quel a été l’accueil qui vous a été réservé dans ce séminaire ?

• J’ai été immédiatement chargé d’enseigner les mathématiques, les sciences naturelles et la physique chimie aux séminaristes. J’assurais aussi le rôle d’infirmier du séminaire et j’encadrais les élèves au travail manuel.

Vous qui êtes arrivé en Haute-Volta à la veille des indépendances, avez-vous vu les choses venir ?

• En 1956 quand j’arrivais, j’étais encore un afro- colonialiste. Avec mes amis de Pabré, surtout les abbés, nous discutions des conditions dans lesquelles la Haute- Volta et les pays africains d’une manière générale se préparaient pour prendre leur indépendance. On sentait que les leaders de l’époque croyaient fortement en leur capacité de pouvoir se gérer eux-mêmes. Nous nous demandions comment ils allaient s’y prendre pour pouvoir s’assumer pleinement. Allaient-ils continuer de composer avec les colonisations au risque de se laisser embrigader, où allaient-ils tout remettre à plat pour repartir autrement ?

Malgré ce questionnement, on avait la ferme conviction que c’était aux Africains de construire leur propre développement. Par la suite, nous étions contents de savoir que c’est un ancien séminariste de Pabré en la personne de Maurice Yaméogo qui a proclamé l’indépendance de la Haute-Volta. Sur le plan des ressources humaines, nous étions persuadés qu’il n’y en avait pas assez pour entreprendre rapidement de grands chantiers de développement.

C’était aux dirigeants de rassembler toutes les compétences et les énergies disponibles afin de pouvoir asseoir sereinement une fondation solide. Malheureusement, les dirigeants ont passé tout le temps à se contredire et à se régler les comptes. Ce qui a conduit à la chute du président Maurice Yaméogo suite à un soulèvement populaire.

Avez-vous été proche de certains Chefs d’Etat qui ont dirigé ce pays ?

• Je n’ai pas eu des relations privilégiées avec les chefs de l’Etat. C’est le président Thomas Sankara que je garde toujours en mémoire. Il était venu à Pabré pour des vœux avec les ambassadeurs. La cérémonie a été organisée à côté du barrage. Je revois toujours la scène, Thomas Sankara, avec un pistolet bien accroché saluant les ambassadeurs, avec des militaires devant et derrière lui. Cette forte présence des militaires et des armes au cours d’une cérémonie publique ne permettait pas une bonne ambiance. Là où on met les armes en exergue, il n’y a pas de liberté. On sent plus la terreur, la peur, et la méfiance.

Quand on agi dans la peur et la méfiance, on ne prend pas le temps de bien ficeler les choses. La liberté est un droit fondamental qui ne doit pas être bafoué. J’ai été un peu mal à l’aise au cours de cette cérémonie. Quelques années après, j’ai été pour des vacances à Kombissiri où j’ai consacré mon temps à appuyer le curé de la paroisse, un Père blanc, dans ses tâches. Le curé m’a demandé un jour de célébrer un mariage. L’époux était musulman et collaborateur du président Thomas Sankara, qui s’était déplacé personnellement pour assister au mariage.

A la fin de la messe j’ai été lui serrer la main. Je garde toujours les photos quand je le saluais. Je dois admettre que malgré les contraintes et la peur pendant son règne, ce fut une époque où les potentialités du Burkina ont été mieux explorées et mieux exploitées. On a tenté de faire savoir aux populations que la pauvreté n’est pas une fatalité. Il y a eu beaucoup de volontarisme pour booster le développement.

On a noté un bond en avant dans les secteurs de l’éducation, de l’agriculture et de la santé. Dommage que ce n’était pas une prise de conscience qui poussait à faire ces choses-là. Ce qui a diminué un peu le charme des efforts qui ont été fournis, l’usage trop excessif des armes au lieu du dialogue et de la concertation, a provoqué la fin tragique du président Thomas Sankara. Son élimination physique et ensuite celle des autres camarades de la révolution reste une tache noire dans l’histoire du Burkina Faso.

On dira toujours que le président Blaise Compaoré a éliminé ses anciens compagnons afin de pouvoir régner tranquillement tout seul. C’est vrai qu’actuellement, nous sommes en démocratie avec beaucoup plus de liberté, mais les acteurs sont toujours les mêmes, ce qui fait qu’une partie du peuple n’arrive pas à surpasser les événements douloureux survenus en 1987 et en 1989.

Quand on observe un peu, on se rend compte que les animateurs de la scène politique se vouent une véritable haine. Ce qui n’est pas bon pour la construction d’une nation. Pour un véritable développement, il faut un pardon et une réconciliation véritable, une adhésion franche de la population et un esprit de patriotisme. Il faut qu’il y ait des débats francs entre ceux qui dirigent et les populations à la base.

A l’heure actuelle, on parle de démocratie, mais on a l’impression qu’il y a un chef en haut et des gens qui courent pour le vénérer. Il n’y a pas de franchise. Le peuple burkinabè a besoin de se libérer afin de mieux assumer son destin.

Aujourd’hui en mission dans le diocèse de Ouahigouya, vous avez laissé des traces indélébiles au petit séminaire de Pabré. Quel accueil les séminaristes vous ont réservé à votre arrivée ?

• Tous les séminaristes qui arrivaient au séminaire s’imprégnaient le règlement intérieur et des statuts qui y prévalaient. La discipline était de rigueur. C’est pour dire que je n’ai pas eu de difficultés particulières. J’ai été bien accueilli et bien adopté. Les élèves suivaient attentivement ce qui leur était enseigné. Mais comme on avait affaire à des êtres humains, on ne pouvait que se conformer à leur évolution biologique. Je dirai que les élèves de la 7e, 6e, 5e, étaient plus dociles ; par contre ceux de la 4e, 3e étaient un peu difficiles. C’est au moment de leur crise d’adolescence avec les conséquences et tous les comportements qui en découlent. Il fallait avoir le tact pour les aider à sortir de cette tranche d’âge.

Combien de professeurs et d’élèves avez-vous trouver au séminaire à votre arrivée ?

• Mon supérieur était le Père Michel Savari. J’ai trouvé douze professeurs soit dix Pères blancs et deux abbés Africains. Il y avait huit classes de la 7e à la Terminale comportant chacune 30 à 35 élèves. Me concernant, à peine installé, mon supérieur m’a confié la mission de monter un laboratoire. J’avoue que je n’en connaissais pas grand-chose. J’ai été pendant un bout de temps à Nasso pour m’outiller à travers un laboratoire qui y était installé par le Père Thierry. A mon retour, j’ai pu implanter tout doucement celui de Pabré dont on se servait pour allier les cours théoriques et la pratique que nous enseignions. Cumulativement, j’étais également l’infirmier du séminaire.

A ce niveau, il m’a fallu encore un peu de temps pour me familiariser avec les différentes pathologies qui sévissaient. La drépanocytose et la bilharziose étaient beaucoup répandues. Je me suis efforcé également d’initier les élèves au travail manuel. On se chargeait d’aider les populations dans certaines activités, moyennant une petite rémunération. On s’occupait également de l’entretien des arbres et des voies d’accès à Pabré et au séminaire.

Avez-vous toujours des nouvelles de certains de vos anciens élèves ?

• Je rencontre un peu plus ceux qui sont devenus des abbés. Il y a en beaucoup. Six sont devenus des évêques. Il y a Messeigneurs Basile, Séraphin, Jean Baptiste Tiendrébéogo, Thomas Kaboré, Ambroise Ouédraogo et l’actuel responsable de l’archidiocèse de Ouagadougou, Philippe Ouédraogo.

Quels souvenirs gardez-vous de ce dernier ?

• J’ai enseigné Philippe Ouédraogo de la 7e à la Tle. C’était un élève studieux qui a aussi connu ses crises d’adolescence comme tous les autres camarades de son âge. Au second cycle, il s’est très bien ressaisi et il a survolé brillamment les cycles d’études et les différents échelons au niveau de l’Eglise pour atteindre le plus haut degré dans la vie d’un prêtre. Il a été mon évêque à Ouahigouya ici et il m’a facilité beaucoup de choses tout en m’accordant beaucoup d’attention.

C’est un homme qui a une forte conviction, très sociable. Il met beaucoup de foi dans tout ce qu’il entreprend et se donne le temps et les moyens nécessaires pour le mettre en forme. J’ai été particulièrement très ému quand il a été nommé à la tête de l’archidiocèse de Ouagadougou. Quand je le rencontre à Ouaga, je passe avec lui des moments très agréables. Je suis fier de lui.

Avez-vous des nouvelles de certains de vos élèves qui sont dans l’administration, dans l’armée ou dans le privé ?

• Je rencontre beaucoup dont je ne me souviens plus des noms à cause de mon âge. Beaucoup m’approchent pour me rappeler que je les ai tenus. Je retiens que j’ai enseigné l’ancien président, Jean Baptiste Ouédraogo. Je me rappelle également Jean Bado. Il y a de cela 10-12 ans quand j’ai déposé ma demande de nationalité burkinabé, il était conseiller spécial du ministre de l’époque.

C’est lui qui m’a facilité l’obtention de la nationalité burkinabè. Je suis allé plusieurs fois chez lui à domicile. Il y a aussi Emmanuel Younga, magistrat à la retraite, premier adjoint au maire de la commune de Titao. Il m’a porté l’insigne de la décoration le 11 décembre 2010 à Titao. Ça me fait chaud au cœur de rencontrer les anciens élèves. Beaucoup sont très dévoués à mon égard quand on se rencontre. Présentement à cause de la vieillesse, je n’arrive plus à citer leurs noms de façon exhaustive. Qu’ils m’en excusent.

Comment avez-vous fêté Noël pour la première fois en Haute-Volta ?

• Mon premier Noël en 1956, je l’ai fêté à Nasso où j’ai été envoyé, comme déjà dit, pour apprendre les éléments de montage d’un laboratoire. Donc, je n’ai pas préparé moi-même la fête. Je suis arrivé l’avant-veille et on m’a demandé de présider la célébration de la messe du jour de Noël. Je ne suis pas occupé du côté festif. Cela ne veut pas dire que la fête a été moins bonne. Entre la France et la Haute- Volta, aujourd’hui Burkina Faso, c’est pratiquement la même démarche dans la célébration de la messe. Mais les Voltaïques ou Burkinabè savent mettre un peu de leur culture à la fête pour la rendre plus vivante et plus agréable.

De 1956 à nos jours, la manière de fêter a-t-elle changé ?

• Parlant de la démarche religieuse, il n’y a pas un grand changement. Actuellement, les fidèles, selon leurs bourses, dépensent plus qu’avant. La fête de Noël s’est beaucoup plus popularisée mais sa célébration est moins intensive qu’avant. Les occupations des gens et les problèmes qu’ils vivent sont nombreux au point qu’ils ne peuvent plus consacrer beaucoup de temps pour préparer Noël. A mon niveau, je pourrai préciser que la fête au séminaire est un peu différente que dans une paroisse. Au niveau de la paroisse, la préparation est plus rigoureuse. Il y a des confessions à faire avant le jour de la fête.

Il faut également préparer la messe de la nuit suivie d’un réveillon que nous organisons chaque année à l’évêché au temps de Monseigneur Philippe Ouédraogo. Ensuite, en tant que vicaire, nous partons généralement dans les églises des villages pour célébrer des messes le jour de Noël. Nous partageons les repas avec les communautés à la base dans les villages où nous célébrons les messes.

Après un demi-siècle au Burkina Faso, avez-vous l’âme d’un Burkinabè ?

• J’ai essayé le plus possible pour m’adapter à la vie des Burkinabè. J’avoue que c’est un peu difficile de changer de culture. Le plus important, j’ai été accepté et je suis content du temps que j’ai consacré à éduquer, à former les hommes, et à prêcher la bonne nouvelle, la parole de Dieu.

Je pense avoir consacré une partie de ma vie et mes connaissances à des gens qui en avaient le plus besoin. Je ne regrette pas d’avoir opté pour cette vie de missionnaire et de la traduire au Burkina Faso. Ce qui me gêne un peu, c’est qu’après tant d’années au Burkina, je ne maîtrise pas parfaitement le mooré. Néanmoins je me débrouille pour célébrer les messes en mooré.

Quels sont vos plats préférés ?

• Je raffole du Benga (haricot), et du poulet grillé. Je trouve également les fruits comme la papaye et la mangue très comestibles.

Que mangerez- vous le jour de Noël cette année ? • Je n’ai pas prévu un plat particulier. Je mangerai tout ce qui me sera servi. Pourquoi pas du poulet, la viande du porc, du tô, du haricot vert et surtout le gâteau de Sor-wendé. Comme boisson, je me ferai servir de la bière et du vin. J’apprécie particulièrement le vin.

Avez-vous toujours la nostalgie de votre Poitiers natal ?

• J’y retourne de temps en temps. Avant, je repartais régulièrement rendre visite à mes parents. Entre-temps, ils sont décédés. Je continue d’y retourner pour voir mes frères et mes sœurs. A chaque fois quand je m’y rends, je profite faire un bilan approfondi de santé. L’année dernière, je suis reparti, mais pas dans de meilleures conditions. J’étais malade et j’ai été me soigner. Dieu merci, je me suis rétabli et je suis revenu.

A quoi comptez-vous consacrer votre retraite ?

• Tout dépendra d’où on m’enverra. Je retournerai en France pour me mettre à la disposition de mon supérieur là-bas. Je me plierai au sort qui me sera destiné. Il y a probablement deux endroits où on pourrait m’envoyer. Soit aux environs de Pau, soit aux alentours de Paris dans les maisons de vieux. Mon supérieur à Ouagadougou, le Père Théo Gaerts, m’a dit qu’en juin 2011, il m’accordera un billet d’avion pour que je retourne en France, mais que je n’aurai pas le billet de retour. Il a dit qu’à 80 ans, je suis fatigué et qu’il faut que je reste en France me reposer.

Quelle image gardez- vous du Burkina Faso après 53 ans de vie ? • J’ai passé 32 ans à Pabré où j’ai vécu en parfaite symbiose avec tous ceux qui sont passés au séminaire. Depuis 1989 que je suis vicaire à Ouahigouya, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières ni avec mon entourage ni avec les fidèles chrétiens.

J’ai le sentiment d’avoir réussi plus ou moins ma mission. On ne peut pas se juger soi-même. On ne me l’a pas dit, mais je pense que c’est en reconnaissance de tout ce que j’ai fait que les premières autorités de la région viennent de m’accorder cette décoration. Pour l’évolution du Burkina de 1956 à nos jours, je dirai que des efforts ont été fournis dans le sens de la multiplication des infrastructures sanitaires, routières, scolaires et hydrauliques.

Nous avons présentement beaucoup de routes bitumées, de centres de soins, d’écoles primaires, secondaires et supérieures. Cette évolution, je la place dans l’ordre normal des choses. Après 50 ans dans la vie d’un pays, il fallait nécessairement qu’on constate une évolution. S’il n’y a pas de changement, c’est comme si le pays ne méritait pas d’exister.

Il faut toujours se poser la question de savoir si on ne pouvait pas faire mieux. Il appartient à ceux qui ont été décideurs ou qui le sont toujours de se demander si les gens sont fiers de leurs actions. Je ne sors pas beaucoup, mais je constate que de nombreuses personnes ne sont pas contentes de leur sort.

Peu de gens sont très riches devant une majorité de pauvres. A force de voir un petit groupe de personnes qui profitent de tout, le reste pourrait se résigner ou se révolter. Un comportement qui n’est pas de nature à favoriser l’assise de véritables fondements d’un développement durable. Le Burkina doit renouer avec ses valeurs basées sur la solidarité, l’esprit de sacrifice, l’intégrité et le partage. Le progrès uniquement basé sur l’accumulation du matériel n’est pas solide.

Il faut un progrès qui prenne en compte toute la dimension humaine. Je conseille surtout à ce qu’on intensifie la formation, l’éducation des hommes. Ceux chargés de donner les grandes orientations pour la construction de la nation doivent fournir les efforts nécessaires pour donner le bon exemple. Un bon dirigeant doit manager sa troupe en donnant l’exemple.

Entretien réalisé par Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique