Après trente années de service pour les uns et plus pour d’autres dans les champs de cannes, dans l’usine ou encore dans les bureaux et autres services rattachés à la SN-SOSUCO, 90 ouvriers de différentes catégories sont admis pour compter du 31 décembre 2010 à faire valoir leurs droits à la retraite. Pour la première fois de l’histoire de la société, les premiers responsables ont décidé d’organiser une cérémonie à l’intention du groupe de nouveaux retraités.

"C’est la première fois depuis que je suis engagé ici qu’un départ d’ouvrier à la retraite est fêté", a laissé entendre un ouvrier. Mais pour la directrice des ressources humaines de la SN-SOSUCO, Salimata Gnanou, cette cérémonie a été organisée pour traduire la reconnaissance de l’entreprise pour toutes ces années que ces travailleurs ont passé à la SN-SOSUCO. "Ces travailleurs ont consacré entre 30 et 45 ans de leur vie à la SN-SOSUCO. Et si la société a acquis une certaine pérennité, c’est grâce à eux et nous devons le leur reconnaître", a-t-elle dit en substance. Durant toute la journée, ces 90 travailleurs ont été à l’honneur. En plus de la collation qui leur a été offerte, ils ont chacun reçu une attestation de reconnaissance ainsi que des bottes et des imperméables. Toujours en leur honneur, trois troupes de musique traditionnelle ont distillé des sonorités du terroir.

Du haut de la tribune, le représentant des nouveaux retraités, Douramani Tamboura, a dit que ce jour est une journée de grande fierté pour eux car c’est avec le sentiment d’avoir été des bâtisseurs de la SN-SOSUCO qu’ils la quittent. Selon lui, la retraite est comme le retour glorieux du combattant en famille. Toutefois, ils se sont dits attristés par ce que beaucoup d’entre eux n’ont pas eu la chance de vivre ce jour mémorable, car tombés sous les pesanteurs de la maladie.

Les nouveaux retraités, toujours par la voix de leur représentant, ont souhaité que l’initiative de cette fête qui est une source de motivation soit pérennisée et que leur dévouement serve d’exemple à la jeune génération. Ils ont également formulé le voeu que le lieu de travail soit un lieu d’épanouissement de soi. Deux ans avant le départ à la retraite de ces travailleurs, le souci de les remplacer a amené la SN-SOSUCO à mettre en place un système de tutorat. "Durant ce temps, nous avons mis une ou deux personnes aux côtés de chacun d’eux pour qu’ils leur transferent des connaissances", a dit Salimata Gnanou, toute rassurée. Parmi ces travailleurs admis à la retraite, 6 ont été faits chevaliers de l’Ordre du mérite avec agrafe industrie lors de la célébration du 11 décembre 2010 à Banfora.

Mamoudou TRAORE

Le Pays