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Henry De Raincourt, Ministre français de la coopération : « la France ne s’ingère pas dans la politique intérieure de la Côte d’Ivoire »

Publié le mardi 14 décembre 2010 à 02h29min

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Henry De Raincourt, ministre français de la coopération

A l’occasion de la célébration des 50 ans d’indépendance du Burkina Faso, le président français Nicolas Sarkozy s’est fait représenter par son ministre de la coopération, Henry De Raincourt. Au lendemain de cette cérémonie solennelle, celui-ci a tenue une conférence de presse au cours de laquelle, il a parlé de la bravoure et du courage du président Blaise Compaoré pour ses efforts de paix et de sécurité. Il a été aussi question de la situation actuelle de la Côte d’Ivoire.

« Le président de la république français a souhaité que son gouvernement soit présent à la commémoration de l’indépendance du Burkina Faso », a d’entrée, expliqué le ministre de la coopération français, Henry De Raincourt. Et l’honneur lui est revenu en tant que ministre de la coopération de représenter le président de la république française Nicolas Sarkozy. Etaient aussi présent dans cette délégation, Jacques Tubon, ancien ministre français, des représentants de la commune de Chalons en Champagne, de la Gironde et beaucoup d’autres français parce que le lien qui existe entre la France et le Burkina Faso est ancien, profond et durable.

Toutes ces personnes ont fait le déplacement pour partager avec les burkinabé ces moments à la fois de fierté nationale et de projection dans l’avenir. Le ministre a cependant trouvé la parade « magique », très bien organisé. « On voyait qu’il y a eu un travail très sérieux en amont dans le but de voir le Burkina Faso dans toutes ces composantes, ses caractéristiques du passé et du futur », remarque le ministre. Il dit avoir apprécié positivement le défilé de la cavalerie dont la préparation a été faite par des responsables français de la garde républicain. Une fierté selon Henry De Raincourt pour la France. Une parade magnifique, très respectueuse de l’histoire et désireuse qui montre que l’avenir est en nous et qu’il faut le préparer.

Les échanges avec le président Blaise Compaoré

Parlant de l’audience avec le président du Faso dans la soirée du samedi 11 décembre il a été question de transmettre les félicitations du président français Nicolas Sarkozy, cela pour sa réélection, mais aussi pour l’anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. « Les français voudront exprimer profondément leur gratitude au président Compaoré pour les efforts intenses qu’il déploie dans toute l’Afrique pour que la paix et la sécurité règne. Lesquelles, sont des clés indispensables pour toute perspective de développement », a-t-il déclaré. A cet égard, ce que fait le président Compaoré est reconnu par la communauté internationale comme extrêmement courageux et ambitieux avec des résultats extraordinaires.

La prise de la fonction dans les jours à venir du président Guinéen Alpha Condé en est une preuve. Parce que, de l’avis du ministre, le rôle du président burkinabé dans cette évolution démocratique a été déterminant. Il soutient en disant que dans tous les secteurs africains, Blaise Compaoré a un rôle tout à fait essentiel qui concorde avec ce que souhaite Nicolas Sarkozy. Raison pour laquelle, ils sont constament en contacte.

Et la situation actuelle de la Côte d’Ivoire ?

La situation ne souffre pas d’ambigüité. La Côte d’Ivoire n’avait pas connu d’élection présidentielle depuis 10 ans. Le processus électoral a été élaboré et porté par la communauté internationale et particulièrement l’ONU. Il s’est bien déroulé. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être contestés. Le président élu est bien Alassane Ouattara. Cela étant, chaque parti doit l’accepter pour que la transition se passe d’une manière intelligente et positive afin que la Côte d’Ivoire ne connaisse pas encore une période de tension. Du point de vue de la France, la conjonction de l’engagement de la communauté internationale et l’unanimité de l’Afrique sont les deux points clés de la réussite de cette transition.

Pour ce qui est de la dénonciation du camp Gbagbo par rapport à l’ingérence des ambassades et des diplomates notamment ceux de l’union européenne, le ministre dira que chaque camp fait des déclarations qu’il veut. « Mais les faits sont clairs », ajoute-il. De son avis, la France ne s’ingère pas dans la politique intérieure de la Côte d’Ivoire. Il n’y a pas, il n’y aura pas d’ingérence. Cela ne figure pas dans la vision de la politique française. Aujourd’hui, Gbagbo s’est dit ouvert à des discutions avec Ouattara, et pour le ministre, cela relève de leur responsabilité. Si cela va contribuer à la résolution, tant mieux. En tout cas, le gouvernement français préfèrent que les gens discutent entre eux, plutôt que se livrer à des actes de violences. Certes, il y a des choses à discuter, mais le plus important est le vote des ivoiriens.

La coopération entre le Burkina et la France sera une continuité

La coopération entre le Faso et la France serait toujours une continuité, c’est-à-dire à travers des programmes et des projets. Les actions du département ministériel de la coopération française se situent dans le droit fil de ce que veut le président Sarkozy. « Il a dit que la France était très attachée à la préservation de la politique de développement, particulièrement en Afrique », rapelle Henry De Raincourt. Cela doit donc se faire dans le respect de la liberté et de l’indépendance de chaque pays. En ce qui concerne celle du Burkina, elle est ancienne et est marquée par la confiance et l’amitié. Elle se développe surtout dans les domaines agricoles, culturels... Cela, aux dires du ministre, parce que la France veut préserver sa capacité budgétaire d’intervention. Elle entend alors cibler ses actions dans les domaines essentiels dont le Burkina a besoin.

En effet, avant cette conférence de presse, le ministre Henry De Raincourt est allé à la rencontre des producteurs de coton . Il a aussi visité l’usine de la Sofitex pour découvrir quelques réalités. « Ce que j’ai vu est très formidable. Le coton fait la fierté du Burkina », confie-t-il. A son avis, le Burkina Faso sait allier l’efficacité, la qualité et la transparence dans la gestion de ce secteur.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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