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NOUVEAU VACCIN CONTRE LA MENINGITE : La fatalité enfin vaincue ?

Publié le mardi 14 décembre 2010 à 02h28min

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Le Burkina Faso, à l’instar de bien des pays du continent, est en proie à de nombreuses épidémies dont la fréquence, sans être alarmiste, prenait des proportions inquiétantes. Voilà pourquoi le lancement d’un vaccin à longue durée contre la méningite, constitue une véritable révolution médicale. Des maladies comme le paludisme, la rougeole et la méningite, en dépit de nombreuses avancées médicales, déciment, d’année en année, de nombreuses populations et cela, parfois sous le regard impavide des autorités. On a souvent tout lieu de croire que les politiques socio-sanitaires sont loin des priorités de certains dirigeants africains, d’autant qu’ils se la coulent parfois douce au moment où leurs peuples crèvent de faim et meurent de maladies. Serait-ce donc exagéré de parler de dirigeants "misanthropes" ?

Le peuple, pour paraphraser Diderot est l’objet duquel il faut partir et auquel il faut tout ramener. En fait, l’intention, pour nous, n’est pas tant de dresser un réquisitoire contre les dirigeants africains que d’exiger d’eux un sursaut à l’image de la Matrone d’Ephèse qui n’avait de cesse de s’inquiéter chaque fois qu’elle entendait frémir une de ses patientes. La meilleure manière d’aimer un peuple, n’est point de l’ennuyer par des discours aporétiques mais de le protéger contre toute menace : guerre, famine, maladie, etc.

A ce titre, les autorités burkinabè ont su attraper le taureau par les cornes, en mettant à la disposition des populations un vaccin contre la méningite, dénommé vaccin antiméningococcique conjugué A. L’acte est louable et mérite d’être apprécié à sa juste valeur d’autant que les appréhensions étaient nombreuses avec l’avènement de l’harmattan, moment favorable à la propension de la méningite. Si les années précédentes, le vaccin venait comme un cautère sur une jambe de bois, c’est-à-dire après des centaines de morts, cette année, il est arrivé à point nommé. Et c’est tout à l’honneur des autorités burkinabè.

Cela sonne comme une véritable révolution qui doit marquer l’éradication de tous ces fléaux qui compromettent le développement du pays. Certes, le vaccin actuellement administré ne concerne que la souche A de la méningite, mais on ose d’ores et déjà espérer que les chercheurs sont toujours à pied d’oeuvre afin de trouver un autre remède capable de combattre le mal sous toutes ses formes.

Toutefois, il faut oeuvrer à sensibiliser les populations sur ce nouveau vaccin. Car certains citoyens pensent, à tort, que les chercheurs veulent tester le résultat de leur travail en utilisant les populations comme cobayes. De pareilles imaginations fabulistes sont de nature à saper les efforts non seulement des autorités mais aussi des chercheurs eux-mêmes. L’heure doit donc être à la mobilisation générale. C’est la seule manière de vaincre la fatalité de la méningite.

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 14 décembre 2010 à 10:14, par Nassarah En réponse à : NOUVEAU VACCIN CONTRE LA MENINGITE : La fatalité enfin vaincue ?

    Merci pour cet article. et surtout une conclusion pertinente. la sensibilisation et la mobilisation générale. ces actions doivent suire ou devrait précéder la campagne. parce il ya deux jours de cela, j’ai assisté déconcerté à une discusion entre deux femmes sur la nécessité de cette campagne. une des deux soutenait mordicus que ce vaccin est une forme cachée de planification familiale, à savoir empécher les femmes burkinabé d’être enceinte. et comme argument, la tranche d’âge 29 ans qui, selon elle, est l’âge de procréation. seulement, elle oublie que le public cible commence à un an. Durant 10 minutes, elle soutenait sa version de faits ; mais l’autre femme très aguerrie, s’est défendue en lui montrant son enfant qui est au dos, qu’elle a eu après la campagne de vaccination de l’année passée et un autre exemple, une autre femme battue en ce temps par son mari parce que s’étant faite vacciner a été enceinte.
    Croyant ma surprise passée, le lendemain, ma fille vient de rapporter que dans leur service un homme leur a dit de ne pas accepter le vaccin parce que c’est pour empécher les femmes de ce service d’avoir des enfants.
    Ceci pour dire, qu’il faut de la sensibilisation, de l’information pour un changement de mentalités et de comportements. Chacun de nous est interpelé.
    Bonne chance à nous tous.

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