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Etre Burkinabè,…

Publié le lundi 13 décembre 2010 à 00h19min

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Le 11 décembre 2010 qui a commémoré le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays a été, comme toujours, une occasion pour la Nation de récompenser à travers des décorations ses fils méritants. Ainsi, cette année, ce sont au moins un millier de Burkinabé qui ont été décorés de plusieurs catégories de médailles avec autant d’agrafes. Fièrement, chacun a arboré sa médaille. Certains l’ont même fêtée. C’est normal, car en réalité, et très sincèrement, ce n’est pas n’importe qui qu’on décore ; ce n’est pas n’importe qui qui porte sur la poitrine les insignes de la nation.

C’est donc dire, que tous ceux qui ont été décorés, cette année, comme les années antérieures, sont de véritables méritants. Autrement des exemples, des leaders qui ont donné et qui continueront de donner l’exemple. Sur les chantiers du développement de la Nation qui leur a été reconnaissante. Malheureusement, et c’est le lieu de le dire, on a l’impression que la médaille ne porte plus sur la poitrine de certains qui la portent toute sa signification. Le débat a toujours été posé. Une médaille quelle qu’elle soit, ne doit pas se donner par copinage. Ce n’est pas un cercle d’amis qui doivent se les distribuer entre eux dans des salons ou des cabarets.

Autant le grand opérateur économique connu de tous en a droit, autant le grand commis assis dans son bureau avec une pile de dossiers en face ou l’agent de santé ou de sécurité qui passe des nuits blanches au compte de la Nation en ont droit, autant le petit producteur de coton, de sorgho ou de manioc de Banéré, de Tintinlou, le producteur de haricot vert de Titao, ou le producteur d’arachide de Garango ou de pomme de terre de Réo en ont droit. Parce que dans la petite zone où il est né et a grandi, où il produit depuis des années, il est un exemple pour les autres. On doit le lui reconnaître et le magnifier. Il porte en lui, dans son comportement, les valeurs qui fondent la persévérance, l’endurance, la continuité et le courage de bâtir son Faso. Sinon, à dire vrai, il y a des personnes, quand on les voit porter une médaille, on a envie de ne pas en porter un jour. Une médaille est le symbole d’une action menée sur le long terme au bénéfice du plus grand nombre, d’une Nation.

C’est pourquoi, il est important de le dire, après le cinquantenaire, après tous les engagements pris, plus rien en principe ne doit être comme avant. Nous devons désormais envisager l’avenir avec plus de sérénité, plus d’engagement et plus de volonté si nous voulons qu’à la célébration des 75 ans d’indépendance de nos pays, qu’à la célébration du centenaire de l’indépendance de notre pays, nos enfants disent de nous que nous avons été des modèles. Et cela commence par la cellule familiale au sein de laquelle, nous devons éduquer nos enfants dans le strict respect de nos valeurs. Celles qui fondent et font de nous des hommes travailleurs, des hommes dignes, des hommes courageux, en un mot des hommes intègres : des Burkinabé. Ce n’est sans doute pas un fait du hasard que le défilé du 11 décembre ait été ouvert par les enfants. Le signal est si fort que quelqu’un a dit, " ces Burkinabè-là voient très loin dans l’imagination ". Que Dieu fasse en sorte que nous voyions encore plus loin. Pour l’avenir de ce pays que certains croyaient qu’il est " condamné à scruter désespérément l’avenir ".

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2010 à 09:22, par Sid Pa Yii En réponse à : Etre Burkinabè,…

    Oui, initialement n’importe qui ne porte pas l’insigne sur sa pointrine mais il faut reconnaître que le copinage fait que certains en bénéficient et franchement ce n’est pas le Grand Chancellier des Ordres qui dira le contraire, lui, qui avait demandé dans une correspondance aux différents responsables d’être plus regardants dans le choix des agents méritants...mais si ce responsable n’est pas lui même méritant alors que peut on espérer ? franchement la médaille que j’ai ne me donne plus même fierté (je ne la porte plus à chaque fête d’indépendance depuis six(06) ans) car des "repris de justice" même en ont bénéficié et que dire des fossoyeurs des deniers publics !!!Ha très chère patrie et qu’on voit la TéNéBreuse présenté certains slogans , on a envie de gerber ; medg’alors comme dirais l’autre !

    • Le 13 décembre 2010 à 15:39, par Roi Salomon. En réponse à : Etre Burkinabè,…

      Tres modestement, je suis fier de ma medaille de "Chevalier de l’Ordre National" et j’estime bien l’avoir merite ! Je l’ai eu pour mes actions menees a titre prive/personnel et non professionnel : sur le plan de la lutte pour l’acces de toutes et de tous aux soins de sante et, sans discrimination aucune ; pour la protection de l’enfant et des personnes vulnerables ; pour l’acces de toutes et de tous sans discrimination aucune a une vie meilleure !... Celles/ceux qui m’ont propose pour cette decoration m’ont rendu justice et me motivent a poursuivre mes positives actions.
      Il est certainement vrai que toutes/tous ne sont pas toujours forcement meritant(e)s. Je me souviens de fois passees ou j’ai vu certains etre decores alors que eux-memes s’etonnaient que moi je ne le soit pas encore ! Mais ils/elles n’en sont pas la majorite des recipiendaires. Mais vous, dites-moi qui en ce monde est parfait ? (A part vous meme peut-etre !)... Alors, que vous soyez depite des injustices, c’est en partie justifiee. Mais si c’est au point ou vous le dites/decrivez, rapportez simplement votre medaille a la Grande Chancellerie qui vous en allegera ! Mais de grace, sachez que beaucoup de personnes qui les recoivent les meritent vraiment et l’arborent avec fierte ! Ne jetez pas l’oprobre sur sur nos Ordres et ne voyez pas tout en noir car ce n’est pas dans le pessimisme ni dans le defaitisme que l’on batit ou contribue a batir une Nation ; encore moins contribuer au mieux etre des generations futures.

  • Le 13 décembre 2010 à 15:15, par SAKSIDA En réponse à : Etre Burkinabè,…

    belle analyse ! mais c’est domage de constater que la medaille flotte souvent dans le sang d’innocente personnes, la sueur de brave paysant, agents de santé, de securité, agents de bureau,... et ce serait comme ça jusqu’au "soixantenaire", au "soixantequizenaire" et au centenaire".

  • Le 14 décembre 2010 à 11:17, par ALINOS4 En réponse à : Etre Burkinabè,…

    Très bel article. Mais être Burkinabè n’est ce pas respecter aussi l’orthographe du terme ? Il me semble que c’est bel et bien Burkinabè et non Burkinabé comme le suggère les ordinateurs occidentaux. Alors soyons vigilants sur l’orthographe de notre nationalité.
    Renseignez vous et rassurez nous monsieur le journaliste.

  • Le 14 décembre 2010 à 23:04 En réponse à : Etre Burkinabè,…

    Connaissez vous les conditions d’acquisition d’une decoration ? Faites une demande, vous serez satisfait. Il y a quelques temps, un ministre avait annoncé dans la presse qu’un grand avocat avait negocié sa decoration à cause de sa notorieté, son ancienneté et ses competences. Ce dernier a menacé (toujours dans la presse) de restituer la medaille qu’il avait negociée. Alors vous comprenez.....il y en a qui peuvent etre fiers, mais "on se sait au Faso".

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