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Voilà le cinquantenaire : Une nostalgie salvatrice pour le présent

Publié le mercredi 8 décembre 2010 à 01h38min

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Bobo-Dioulasso a, à la fois, le privilège et la lourde charge d’abriter le Cinquantenaire de l’accession à l’indépendance de la Haute-Volta, actuel Burkina Faso. Ville carrefour bénéficiant d’une position stratégique dans la sous région, Sya continue d’incarner la paix et le bonheur comme l’ont souhaité ses fondateurs, agriculteurs bobo, venus du Mandé. La seule évocation de cette belle cité renvoie à sa nature luxuriante, à ses monuments, à ses personnages historiques.

Les marigots Houet et Dafra, les résistants Guimbi Ouattara et Tiéfo Amoro, la mosquée et le quartier Dioulasso Ba, les tombes de Daniel Ouezzin Coulibaly et de Nazi Boni au cimetière municipal, la très ancienne et très importante zone industrielle … sont autant d’indices qui convainquent de son appellation de ville historique et de capitale économique. A travers la place et le rôle prépondérants du double chef-lieu de la province du Houet et de la région des Hauts-Bassins dans le paysage social, économique et politique burkinabé, c’est tout le Burkina Faso qui s’y trouve résumé et concentré. Ville cosmopolite, Bobo-Dioulasso a longtemps illustré la nation burkinabé et l’intégration africaine. Son importance aux plans national et sous régional est indéniable.

Elle revêt une signification certaine dans la célébration de ce Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso autour d’un thème si évocateur : « 50 ans de construction d’une nation : souvenir et espérance ». Cette commémoration s’impose comme une manifestation unificatrice pour rendre hommage à tous les héros, reconnaître les efforts déployés sur toute l’étendue du territoire pour asseoir la véritable indépendance, celle du bien-être et de la prospérité. Bobo-Dioulasso paraît le lieu idéal pour traduire une réelle lecture de l’histoire générale du pays afin de s’accorder sur les voies et moyens pour envisager ensemble l’avenir.

Le marigot traversant la ville de Bobo-Dioulasso vers 1950

Première commune de premier degré depuis le 1er janvier 1927, la capitale économique s’efforce tant bien que mal de maintenir la vocation commerciale qu’elle s’est forgée au XVè siècle, grâce à sa position d’axe central entre les grands pôles commerciaux et la côte atlantique. Dès les années 1960, Sya connaît un dynamisme des affaires et abrite environ deux cents (200) maisons de commerce aussi célèbres les unes que les autres. Cette vitalité va s’appuyer sur un développement industriel entretenu par un potentiel agricole dominé par les cultures de rente (arachide, karité, coton). Cette nostalgie doit alimenter un réel sentiment d’espoir.

En ce sens que les acquis et les leçons du passé peuvent réellement participer au réveil socioéconomique dont le Burkina Faso s’affaire à sonner en multipliant des infrastructures de divers ordres. De nombreux opérateurs économiques qui ont été bercés de l’effervescence des affaires à Bobo-Dioulasso en sont conscients. En menant le débat autour de cette épopée aujourd’hui déclinée, en jaugeant les forces et les faiblesses, en s’armant de courage et de détermination pour vaincre l’adversité, l’éclat d’or de l’indépendance va susciter le tremplin bénéfique tant souhaité dans le binôme : souvenir et espérance.

Jolivet Emmaüs (Joliv_et@yahoo.fr)

Sidwaya

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