LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le CGD transporte le débat à Ziniaré

Publié le mercredi 8 décembre 2010 à 01h33min

PARTAGER :                          

Le Centre pour la gouvernance démocratique était à Ziniaré, fief du président Compaoré dans le cadre de ses conférences régionales sur les réformes constitutionnelles et les élections. La salle de la direction régionale de l’économie et de la planification qui accueillait l’événement le 4 décembre dernier à mis du temps à se remplir, mais les gens de Ziniaré étaient là.

Dans la salle, beaucoup de fonctionnaires et de nombreux élèves du secondaire. En face d’eux, Abdoulkarim Saïdou, politologue et chef des opérations au CGD et Thomas Ouédraogo, politologue et chargé de recherches. Parler de constitutionnalisme et surtout de la modification de l’article 37, un sujet qui divise le landerneau politique national pouvait avoir quelque chose de provocateur dans le fief du président du Faso, surtout au lendemain d’une victoire écrasante sur l’opposition. Le correspondant local du CGD, Lingani, se veut rassurant. La salle aurait pu refuser du monde s’il n’y avait pas ce jour-là beaucoup d’activités en ville. Car le sujet intéresse les gens.

Abdoul Karim Saïdou, premier intervenant, a précisé le contenu de sa communication et les objectifs du CGD qui sont de promouvoir les valeurs démocratiques et la bonne gouvernance. Le pouvoir démocratique est basé sur la volonté du peuple qui donne mandat à des personnes ou à des partis à travers des élections plurielles. La Constitution est au cœur de l’organisation de la dévolution du pouvoir. Elle organise les lois et les règles de gestion du pouvoir. Dans le fond, a-t–il insisté, la Constitution sert à limiter le pouvoir, encadrer son exercice et sa conquête. Mais on constate malheureusement, selon lui, que l’esprit de la Constitution n’est pas toujours respecté.

Toute chose qui est source de tensions et d’instabilité. Il a donné l’exemple du Mali où l’adoption d’un nouveau code de la famille a divisé la société. Le président malien, pour préserver la paix et la cohésion sociale, a demandé une seconde lecture du code à l’assemblée nationale. Pour lui, la démocratie repose sur le respect de la règle de droit. Les institutions se contrôlent mutuellement, limitant les abus des unes et des autres. Les auditeurs ont voulu savoir la position du CGD sur les réformes en cours. Les communicateurs ont précisé que les propositions de réforme du CGD ont été faites sur la base d’un débat contradictoire et sur la base de travaux scientifiques afin de consolider notre démocratie. Sur la justice constitutionnelle, le Centre propose de déconnecter l’exécutif de la magistrature. Il en est de même de la chefferie traditionnelle qui doit abandonner la sphère politique parce que, estime le communicateur, elle étouffe l’expression citoyenne.

Il est cependant d’accord qu’on lui trouve un statut comme au Ghana ou au Niger. Sur la limitation des mandats présidentiels, les conférenciers ont relevé, qu’il est nécessaire de sacraliser l’article 37 de la Constitution en le hissant au niveau de l’article 68 de la constitution afin qu’il soit verrouillé. Ce faisant, les experts du CGD précisent que cela n’a rien à voir avec Blaise Compaoré. La démarche vise plutôt à créer des conditions de stabilité au niveau de la Constitution, à faciliter dans les faits, la mobilité des élites et à donner une certaine égalité de chances tout en permettant l’alternance. Ce sont des freins contre la personnalisation et la gestion patrimoniale du pouvoir. Abdoulkarim Saïdou a précisé que la politique est un moyen pour satisfaire la demande sociale et qu’elle n’était pas une fin en soi.

Thomas Ouédraogo est, lui, revenu sur les vertus du vote. Ne pas voter, c’est livrer son destin aux autres. C’est un droit consacré par la loi et c’est une occasion de réaffirmer son attachement à son pays. Le vote, a-t-il ajouté, est une expression : on donne sa confiance ou l’on sanctionne un candidat. Pour M. Ouédraogo, la sincérité du vote doit être protégée par les citoyens eux-mêmes en refusant de se laisser manipuler.

La phase des échanges a permis aux participants de demander au CGD de ne pas limiter ses conférences seulement dans les chef-lieux de région mais d’aller également dans les provinces et les communes pour éclairer les citoyens. Un intervenant s’est inquiété de la prolifération de la nomination des chefs traditionnels à travers le pays. Ceci participe de leur instrumentalisation, a estimé le conférencier. Une contre-pétition est-elle possible ?

Oui, dans les faits mais, les deux conférenciers estiment que ceux qui sont contre le projet de pétition pour verrouiller l’article 37 ne se donneront pas tant de mal, puisque le dossier atterrira forcément sur le bureau de l’Assemblée nationale. Sur le vote des populations analphabètes, les conférenciers ont tenu à préciser que analphabète ne veut pas dire bête et que c’est aux partis politiques d’éduquer les populations à l’exercice du droit de vote. Des sujets touchant au vote des grands électeurs à l’influence de la question ethnique ont été également abordés.

Abdoulaye TAO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2010 à 11:24 En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le CGD transporte le débat à Ziniaré

    A MANGA les gens sont sortis très nombreux. Pour quoi à ZINIARE ne sont ils pas sortis ???

    Vous voyez que les élèves et leurs enseignants(qui n’ont pas peur)sont sortis nombreux.

    En réalité nous sommes dans un régime DICTATORIAL qui se cache derrière certaines institutions FICTIVES qui ne fonctionnent pas.

    • Le 8 décembre 2010 à 23:20 En réponse à : MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 : Le CGD transporte le débat à Ziniaré

      Va à côté en Côte d’Ivoire voir la dictature de GBAGBO et après reviens boire ton petit lait à Ouagadougou où il fait bon vivre. Qui savait que le pays d’Houphouet Boigny serait ainsi livré aux chiens enragés ? Si vous ne faites pas attention avec vos propos excessifs de "DICTATURE" sous le Président COMPAORE, vous allez un jour le regretter amèrement comme les ivoiriens regrettent les beaux jours d’Houphouet.
      C’est moi qui vous le dit à tous ces aveugles de l’opposition qui ne veulent pas travailler ensemble et qui lancent des sourates en l’air... Qui vivra verra. La MERDE, Votre MERDE.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique