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Second tour ivoirien : Le temps des accusations

Publié le mardi 30 novembre 2010 à 01h15min

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L’attente devrait être moins longue qu’au premier tour, mais la tension est mille fois plus élevée et perceptible. Normal dans une large mesure, car après le tri initial du 31 octobre 2010 qui a renvoyé 12 candidats à leurs chères études politiques, il ne reste guère plus que deux prétendants pour la finale, disputée le 28 novembre dernier. Deux prétendants pour un fauteuil, et c’est encore plus dramatique quand on chute à la porte des étoiles

Il faudra bien pourtant un vainqueur et un perdant, qui devraient être connus demain au plus tard si ce n’est le cas au moment où vous nous lisez.

En effet, la Commission électorale indépendante devrait entamer aujourd’hui même, à partir de 10 heures, la proclamation partielle des résultats du second tour, qui a opposé, rappelons-le, le président sortant Laurent Koudou Gbagbo, candidat de la majorité présidentielle, et Alassane Dramane Ouattara (ADO), porté par le RHDP.

Deux personnalités aux trajectoires diamétralement opposés et qui rendaient encore épique la confrontation.

D’un côté, un historien socialiste, volontiers populiste, un catholique devenu chrétien évangéliste, Bété de Ouragahio, opposant historique à Félix Houphouët Boigny dont il a connu les geôles avant de ravir la présidence au Général Robert Gueï, suite à la présidentielle calamiteuse d’octobre 2000.

De l’autre, un musulman de Kong, héritier du Vieux dont il fut l’unique Premier ministre, ancien gouverneur de la BCEAO et ex-DG adjoint du FMI, un libéral bon teint qui dit avoir les solutions pour un pays en crise comme la Côte d’Ivoire et à qui on a dénié pendant longtemps la nationalité ivoirienne.

Ce sont ces deux Côte d’Ivoire qui se sont affrontées, dimanche dans les urnes, et nul en réalité ne pouvait prédire à l’avance l’issue de la partie. Avant le scrutin, tous les sondages commandités par des officines proches du FPI ne voyaient pas ADO au second tour et si par extraordinaire il y parvenait, prédisaient-ils, il ferait un adversaire moins coriace pour Gbagbo que l’ancien président Henri Konan Bédié (HKB).

On sait ce que ces projections ont donné. D’abord HKB, 75 ans, est resté sur le tapis au premier tour et ADO n’est pas le mouton n’est pas le mouton facile à tondre qu’on présentait, surtout que les houphouëtistes ont fait bloc derrière lui.

Les clefs de ce second tour restent, on le sait, le report des voix de Bédié (25%) sur le patron du RDR (32%) et la participation qu’on dit faible, comparée au taux inimaginable du tour précédent (83%).

Cela est-il imputable aux bédiéistes qui auraient boudé les urnes, de sorte que le report de leurs voix sur ADO peut n’avoir pas été francs et massifs ? Il était encore difficile hier, en fin de journée, d’avoir la réponse à cette question.

Mais si l’appel de Bédié a été entendu par ses partisans, Gbagbo avait du souci à se faire, car mathématiquement il n’y aurait pas eu match et à l’heure actuelle, le patron du RDR devrait être le prochain président de la Côte d’Ivoire. Dans le cas contraire, ça devrait profiter au fils de Mama qui rempilerait au palais de Cocody.

Tout cela n’est que conjecture qui ne devrait plus avoir droit de cité d’ici quelques heures. La grande incertitude concerne également le climat post électoral, lourd de tous les dangers. Déjà dimanche, jour du scrutin, on a déploré trois (3) morts dans l’ouest du pays, portant ainsi à une dizaine le nombre de personnes décédées depuis vendredi, puisque les violences ont même commencé avant l’élection. Qu’en sera-t-il quand le nom du vainqueur sera connu ?

Conformément à ce que les deux adversaires ont promis jeudi, lors du face-à-face mémorable, le perdant va-t-il reconnaître courageusement et sans équivoque sa défaite et appeler de ce fait ses militants au calme et à la retenue ?

On ne peut s’empêcher de se poser cette question, dans la mesure où, hier déjà, les deux camps se rejetaient mutuellement la responsabilité des violences et des irrégularités présumées (empêchements de voter, intimidations et contraintes, manœuvres systématiques, vols d’urnes,...) ; le FPI même demandant l’invalidation du scrutin dans le nord, bastion incontestable d’ADO où celui-ci avait fait, il y a un mois, des scores soviétiques.

Une telle fébrilité, ajoutée au durcissement de ton de l’entre-deux-tours, cache-t-elle un manque de sérénité, pour ne pas dire la fin des haricots ? On le saura très bientôt mais, on assiste pour l’instant à des accusations mutuelles. Est-ce une façon pour chacun des deux camps de préparer les explications à son éventuel échec ?

En attendant, on ne peut qu’appeler une fois de plus au sens de l’Etat de deux personnalités, qui ont fait la preuve de leur envergure et dont dépend en grande partie la paix sociale. Il faut souhaiter que les candidats usent de leur droit de recours au Conseil constitutionnel au lieu de chercher à résoudre leur contentieux électoral dans la rue.

Dans tous les cas, la Côte d’Ivoire sera ce qu’ils voudront qu’elle soit et il faut espérer qu’ils ne la sacrifieront pas sur l’autel de leurs ambitions.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 novembre 2010 à 10:45, par vox populi En réponse à : Second tour ivoirien : Le temps des accusations

    "l’art d’être champion c’est aussi savoir perdre avec grâce" le perdant doit accepter sa defaite pour le salut de la Côte d’Ivoire. nos prières les accompagnent car quoiqu’on dise, les élections ivoiriennes nous préocupe je dirai plus que la mascarade électorale organisée dans notre pays.

    • Le 1er décembre 2010 à 05:24 En réponse à : Second tour ivoirien : Le temps des accusations

      Qui ne sut jamais bien gagner ne saurait bien perdre. C’est comme ca. Ca commence comme ca, ca va finir comme ca. Le mais est - il devenu du peit poids qui fait mal aux dents ? Le populisme est bien mais les ivopiriens veulent passer a autre chose maintenant : Ils veulent manger leur tcheghue au poisson. Ne brulez pas ce beau pays, Gbagbo. Il parait nque vous etes historiens. Pour ne pas qu’ on raconte des histoires sur vous apres. C’est comme ca votre francais nouchi, non ? On avait un Nouchi au pouvoir. Que Dieu nous donne un president de la republique maintenant.

      • Le 2 décembre 2010 à 21:25 En réponse à : Second tour ivoirien : Le temps des accusations

        Pour ne pas qu’ on ...(lol). C’est president de toute une nation qui bave comme ca ? En plus il parait qu’ il a un doctorat pour raconter des histoires. Bravetche, maintenant, rassemble tous les ivoiriens, meme les sanguinaires assoiffes de pouvoir de l’ autre cote. Ils sont toujours nos freres. Si ton pied a marche sur caca, tu fais quoi ? Tu peux pas couper jeter ! Ou bien ?

  • Le 1er décembre 2010 à 15:20, par fils da bidjan En réponse à : Second tour ivoirien : Le temps des accusations

    juste une précision ADO n’est pas un musulman . cette précision pour apporter une verité de plus à votre belle analyse. pour le reste je dirai wait and see

    • Le 2 décembre 2010 à 11:47, par MAMA En réponse à : Second tour ivoirien : Le temps des accusations

      juste repondre a ce mr que ADO est bel et bien un musulman pratiquant marié à une francaise catholique et pratiquante avec leur deux enfants eux aussi catholiques.lire LA SOLUTION ADO

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