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Duel pour un fauteuil : Leçon de démocratie de la lagune Ebrié

Publié le lundi 29 novembre 2010 à 01h59min

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Divine surprise que la courtoisie, l’humilité et le ton civilisé dispensés jeudi dernier par les deux finalistes de la présidentielle ivoirienne, au sortir d’une campagne électorale pourtant émaillée de troubles ravageurs ! Epreuve mortelle, en effet, pour Laurent Gbagbo, le président sortant, dont la rage d’en découdre une fois pour toutes avec Alassane Dramane Ouattara, le champion du Rassemblement des Houphouëtistes pour le développement et la paix (RHDP), avait fini, d’entre les deux tours du scrutin, de contaminer ses disciples de la savane et des forêts.

Et pain bénit pour l’ancien Premier ministre du président Houphouët, qui n’avait point besoin de pâtauger dans la boue pour récupérer un fauteuil qui lui tend les bras depuis l’inespéré Accord politique de Ouagadougou. Grosse déception alors pour ceux des spectateurs de la Radio télévision ivoirienne (RTI) qui s’attendaient à ce que les deux candidats, que tout oppose sur cette terre, s’expédient des ogives nucléaires.

Non, ce face-à-face s’est révélé un duel de haut vol entre deux adversaires politiques, pas des ennemis, empreint de convivialité et de civilité. Si le mérite en revient à ces deux Eléphants de la scène politique ivoirienne, il convient de saluer aussi le professionnalisme du journaliste Brou Aka Pascal, qui a su rester neutre et conduire avec maestria ce face-à-face qui a duré deux heures.

N’est-ce pas ce genre de mise en scène que nous rêvions de voir sur le champ de la bataille présidentielle au Faso ? Hélas ! Rendez-vous dans cinq ans peut-être, car cette année au Pays des hommes intègres, nous n’avions qu’une seule tête d’affiche et, excusez du mot, des comparses.

D’où le résultat qui nous fut servi ce jeudi 25 novembre par les cordons bleus du scrutin, Moussa Michel Tapsoba et ses bras valides de la CENI. Et même si deuxième tour il devait y avoir, on aurait mal vu Blaise Compaoré, candidat, accepter un face-à-face avec l’un ou l’autre des prétendants au palais de Kosyam, et même que resterait à naître ce journaliste là qui s’empêcherait de lui servir du “Son Excellence, monsieur le président du Faso” , au cours du débat.

Voyons donc, bonnes gens, l’échiquier politique n’est pas le même et, en toute modestie, la médiation et la facilitation terminée, approprions-nous cette belle leçon dispensée depuis les bords de la lagune Ebrié.

L’Observateur Paalga

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