Pour l’élection présidentielle 2010, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) s’était donné comme objectif une année électorale apaisée. Pari réussi, avec la contribution des candidats grâce à un discours courtois et civilisé, selon la présidente de cette institution Béatrice Damiba. Pour atteindre cet objectif, le CSC a mis en œuvre un programme d’égal accès des candidats aux médias à travers des émissions et des tranches spéciales qui ont permis d’accorder 33 heures 15 minutes de programmes à ceux-ci sur les antennes de la Radiodiffusion Télévision du Burkina soit 4 heures 45 minutes par candidat.

Le taux d’occupation de l’antenne varie de 84,16% pour Maxime Kaboré à 97, 42% pour Blaise Compaoré. Le CSC a constaté l’équilibre de l’information sur l’ensemble du territoire burkinabè. Pendant les 21 jours de campagne, les médias audiovisuels ont consacré 43 heures 40 minutes de temps d’antenne et 20 Heures 48 minutes de temps de parole aux candidats à l’élection présidentielle. Les médias audiovisuels privées ont accordé 69 heures 23 minutes de temps d’antenne à la campagne dont 41 heures 30 minutes de temps de paroles aux sept candidats. Béatrice Damiba relève que la plupart des périodiques ont couvert de manière plurielle et équilibré la campagne. Elle n’a noté aucune violation grave aux dispositions règlementaires mises par le CSC pour la couverture du scrutin, ni d’atteintes notoires par voix de presse aux droits d’un candidat. Malgré cela, Béatrice Damiba a relevé quelques insuffisances.

« La fixation des quotas de reportage des activités à raison pour canaliser le pluralisme et l’équilibre de l’information s’est révélé restrictive pour certains candidats et excessives chez d’autres » a souligné Béatrice Damiba. La présidente du CSC a reconnu que l’équilibre mathématique à occulter la question de l’équité. Elle a annoncé que des pistes de solutions sont en ébauches pour éviter une telle situation pour les prochaines échéances. La faible implication d’un certain nombre de médias privés conventionnés par le CSC, la faible implication des radios dites locales et publics, la non synchronisation avec la radiodiffusion du Burkina pour les tranches spéciales par de nombreuses radios conventionnées, le faible niveau de certains animateurs.

Au niveau des candidats, Béatrice Damiba a relevé du côté des candidats, les retardes dans le dépôt des programmes des activités des candidats et les changements des programmes de dernière minute. « Au passage, je me dois de rectifier une précédente information selon laquelle la radio Kaya FM qui n’a pas eu à facturer des reportages de candidats » a corriger Béatice Damiba.

Selon certaines informations, le CSC aurait interdit à la télévision nationale de couvrir des campagnes du parti de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD) de Hermann Yaméogo. « Le CSC n’a jamais interdit un organe de couvrir les activités courantes de l’UNDD. Le CSC a toujours travaillé en conformité avec les texte » a repondu la présidente. Le CSC annoncé la publication d’un document sur la couverture de l’élection présidentielle 2010 prévue pour le premier trimestre de 2011.

Boukari Ouédraogo

Lefaso.net