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PRESIDENTIELLE 2010 : Au ceur du "QG" de la CENI avant la publication des résultats

Publié le jeudi 25 novembre 2010 à 01h48min

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Après le scrutin présidentiel du 21 novembre 2010, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’active pour la publication des résultats provisoires, prévue pour ce jour. Pour nous imprégner du traitement des résultats des votes qu’elle mène avant leur publication et l’ambiance dans laquelle il se déroule, nous nous sommes rendu hier dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 où la CENI a installé son Quartier général (QG).

Il était exactement 9 heures lorsque nous faisions notre entrée dans la salle des Banquets de Ouaga 2000. Après avoir expliqué l’objet de notre visite, le directeur de l’Informatique et du fichier électoral, Nouroudine Tall, nous a demandé de patienter quelques minutes. Après 45 minutes d’attente, une dame sort d’un bureau et nous lance ceci : "M. Tall ne vous a pas oubliés. Il est très occupé, les résultats, c’est pour demain à 16 heures. Mais il va vous recevoir dans quelques instants".

"S’il vous plaît madame, est-ce qu’il peut nous orienter vers ses collaborateurs en attendant qu’il finisse son travail ?", lui avons-nous demandé. "Il faut attendre. Certains de vos collègues ont aussi attendu comme vous", nous a-t-elle répondu. C’est finalement à 9 h 50, soit 50 minutes d’attente, que M. Tall, téléphone portable à l’oreille, nous a reçus. Mais c’est le secrétaire général de la CENI, Sadou Sidibé, qui nous a expliqué l’essentiel du travail qu’abat la structure avant la publication des résultats provisoires, prévue pour ce jour 25 novembre 2010. Dans la somptueuse salle des Banquets de Ouaga 2000, on y dénombrait plus de 100 personnes réparties sur 13 tables représentant les 13 régions administratives du Burkina.

Leur travail consiste à ouvrir les multitudes d’enveloppes transmises par les différents bureaux de vote à travers les démembrements de la CENI, à vérifier la conformité entre les feuilles de résultats de dépouillement et les procès-verbaux. Bref, c’est un travail titanesque de contrôle et de vérification de chiffres qu’effectuent plus de 140 agents sous l’oeil attentif des forces de sécurité, en l’occurrence des gendarmes. Selon le SG de la CENI, Sadou Sidibé, ce travail de contrôle et de vérification de chiffres, une fois achevé, est transcrit sur une fiche de résultats et vérifié par un chef d’équipe.

La même fiche est transmise à l’équipe chargée de l’informatique pour une sommation à l’issue de laquelle on sort les résultats provisoires par bureau de vote, par CECI, par CEPI et au niveau du territoire national. Il a fait savoir que si les informaticiens décèlent des erreurs dans leur travail de contrôle, ils ramènent la fiche concernée à l’équipe qui l’a remplie afin qu’elle la corrige. A en croire le SG de la CENI, c’est depuis le 20 novembre que le travail a démarré au niveau de la salle des Banquets de Ouaga 2000. Mais le dépouillement proprement dit a débuté le 22 novembre aux environs de 15 heures.

L’esprit d’équipe

Quand une équipe finit son travail, elle appuie celle chargée d’une autre région, a-t-il confié, avant d’ajouter que le travail se déroule de façon continue, c’est-à-dire de 8 heures à minuit. Pour M. Sidibé, il y a des difficultés liées à la lenteur du travail, surtout quand des erreurs sont décelées. Mais les agents sont déterminés et l’ambiance est bon enfant. Les résultats provisoires seront proclamés ce jour 25 novembre 2010, a-t-il précisé. C’est avec un esprit d’équipe et dans une ambiance conviviale que les opérateurs travaillent. Selon le chef de l’équipe chargée de traiter les résultats de certaines provinces de la Boucle du Mouhoun, Noufou Sawadogo, son équipe a déjà terminé son travail mais elle a pris les enveloppes d’une autre région pour traiter.

Le rythme de travail est soutenu mais cela n’entraîne pas des d’erreurs, car les fiches des résultats sont vérifiées par plusieurs personnes dont le chef d’équipe, a-t-il confié. Il a relevé comme difficultés, le manque de certaines informations sur les procès- verbaux et l’absence de certaines feuilles de dépouillement. Quand il n’y a pas une feuille de dépouillement, on fait une confrontation entre la feuille de résultats et le procès- verbal, a-t-il indiqué.

" Notre travail consiste à dépouiller les enveloppes, à vérifier les résultats y contenus et à les transcrire sur une fiche élaborée par la direction du fichier", a ajouté Rakiéta Yaméogo, responsable de l’équipe chargée du traitement des résultats des Hauts-Bassins. Selon elle, en dehors des écarts de chiffres que l’équipe corrige en se référant au procès-verbal et le vote féminin que certains ont omis de mentionner comme cela avait été demandé pour ce scrutin, il n’y a pas de difficultés particulières.

Quelques erreurs de décompte

Pour sa part, Me Barthélémy Kéré, commissaire à la CENI, chef d’équipe de la région du Nord, a relevé que lorsqu’il y a concordance entre la feuille de dépouillement et le procès-verbal, on garde les résultats. Mais s’il y a une différence entre ces deux éléments, l’équipe reprend le dépouillement pour corriger l’erreur. Il a cependant reconnu qu’il y a eu quelques erreurs de décompte. A son avis, certains membres de bureaux de vote ne maîtrisent pas très bien le concept de bulletin nul et les bulletins sur lesquels ils ne se sont pas accordés.

’’Lorsqu’on totalise le nombre des suffrages exprimés avec les bulletins nuls, on doit normalement retrouver le nombre qui se trouve dans l’urne. L’équipe procède à la vérification de tout cela en rétablissant ce qui doit se faire normalement pour obtenir des résultats conformes à la réalité", a-t-il affirmé. Composée d’une trentaine d’informaticiens, l’équipe d’informatique est chargée non seulement de saisir les fiches de résultats établies à partir des procès-verbaux par les opérateurs mais aussi de les vérifier. Selon le directeur de l’Informatique et du fichier électoral, Nouroudine Tall, c’est après avoir saisi la dernière fiche d’un bureau de vote que son équipe est capable de compiler tous les résultats.

Au niveau de l’informatique, les choses sont faites de telle sorte que les chiffres erronés ne puissent pas passer, a-t-il indiqué. Il a souligné qu’il n’y a pas de difficultés notables. Ce sont au total 12 703 procès-verbaux qui seront saisis afin de compiler les résultats pour permettre à la CENI de les publier, a conclu M. Tall.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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