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Scrutin, du 21 novembre : Des Bobolais expliquent leurs réticences

Publié le lundi 22 novembre 2010 à 01h17min

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Traoré Adama, artiste

Hier dimanche 21 novembre 2010, les Burkinabè étaient invités à élire leur président après une campagne électorale de trois semaines qui s’est déroulée dans le calme. Quatrième du genre depuis le retour du multipartisme au Burkina Faso en 1991, 7 candidats étaient en lice, dont le président sortant Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 23 ans.A l’ouverture des bureaux de vote à 6 heure du matin, l’affluence était morose. Dans les bureaux où nous sommes passés tels qu’à l’école de la gare, le lycée Mollo Sanou, lycée Promotion etc. Après ce « tourisme » d’une matinée, nous avons approché les personnes qui ne sont pas allé aux urnes.

Traoré Adama, artiste

J’ai bien établi ma carte d’identité burkinabè, mais jusqu’à présent je ne suis pas entré en sa possession. Je suis allé maintes fois à l’endroit où je l’ai fait, mais en vain. Et voilà que le moment d’accomplir l’acte citoyen est arrivé et moi je n’ai pas la carte pouvant me permettre de choisir mon président. J’aurais aimé voter. C’est triste et déplorable.

Amadou Ouattara, pompiste

Amadou Ouattara, pompiste

En toute sincérité, je n’ai pas eu vent de la période des inscriptions sur la liste électorale pour les présidentielles de 2010. Sinon je l’aurai fait. C’est d’ailleurs, un devoir pour tout Burkinabé d’accomplir cet acte de citoyenneté. Mais hélas ! J’ai ma CNIB et je n’ai pas la carte d’électeur.

Serge Sow, étudiant en Management marketing

Serge Sow, étudiant en Management marketing

Aucun dispositif n’a été pris pour contrecarrer ce problème à savoir que ceux qui se sont inscrites dans une autre localité mais qui plus tard se retrouve ailleurs mais toujours au Burkina puissent voter. A ce que je sache, les inscriptions se sont déroulées avant les examens tels que le baccalauréat et le BEPC. Et bien évidemment, lorsqu’on réussit à son examen (le bac), il faut forcement aller à l’université, soit à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso ou Koudougou. Or, on demande de voter là où on est inscrit. Pour un étudiant, lui est-il possible de faire le déplacement de Bobo à Ouagadougou pour uniquement aller voter ? Reconnaissons qu’il lui sera très difficile. Et c’est mon cas. Je me suis inscrit à Banfora, et me voilà à Bobo-Dioulasso pour les études. Je ne peux pas aller jusqu’à Banfora pour voter. C’est un voyage qui demande des moyens. Je veux bien accomplir mon devoir, mais à l’impossible, nul n’est tenu. Sinon j’ai ma carte d’électeur, mais je ne peux pas voter à Bobo-Dioulasso.

Mireille Somé, étudiante en agroalimentaire

Mireille Somé, étudiante en agroalimentaire

Je ne suis pas encore entrée en possession de la carte d’identité nationale Burkinabé (CNIB). Je l’ai établi, mais je ne suis pas allé la retirer. En réalité, je ne me suis pas inscrite sur la liste électorale. Et, même si je l’avais, je ne pourrais accomplir le devoir de citoyen.

Nana Séni, étudiant en Analyse et programmation

Nana Jérémie, étudiant en Analyse et programmation

D’abord, rien ne m’a motivé à m’inscrire sur la liste électorale. Depuis le début, tel que le système était, il ne donnait pas une bonne impression. Cela ne m’a donc convaincu à aller porter mon nom pour la carte en vue de donner ma voix à un candidat. Il y a eu beaucoup de manigance. Et la fin du « feuilleton » était déjà claire.

Sanogo Mariam, commerçante

Je savais déjà qui allait gagner, voila pourquoi, je ne me suis pas fatiguée à aller m’inscrire sur la liste. J’ai ma CINB et je reconnais que j’ai failli à mon devoir. Mais lorsque les dés sont déjà jetés et bien connu, à mon avis, il faut faire avec.

Konaté Fatimata, ménagère

Il est vrai que la période des inscriptions ont trouvé que j’étais indisposée, parce que je venais d’accoucher, mais j’ai tout fait pour m’inscrire. Malheureusement, je n’ai pas retrouvé ma carte d’électeur. Et nous sommes beaucoup dans cette situation. Je connais plein de gens qui se sont inscrits mais qui n’ont pas eu leur carte d’électeur.

Une personne qui a demandé l’anonymat

J’ai bien ma carte d’électeur comme beaucoup de Burkinabé, mais je n’irai pas aux urnes. En effet, je suis militant d’un parti politique qui a marqué son désaccord de participer aux élections. Parce que, pour nous, pour aller aux élections, il faut a priori un fichier électoral transparent. D’ailleurs, le président sortant a lui-même sillonné des pays de la sous région pour leur dire de voter avec des cartes biométriques. Alors qu’il n’a pas fait appliquer les mêmes normes dans son pays. Personnellement, je pense qu’un tel responsable, aussi élevé qu’il soit, ne devait pas participer à ces genres d’élections. Je donne donc raison à ceux qui disent que le fichier électoral présidentiel est une salade. Et nous, nous faisons la campagne pour les reformes institutionnelles au Burkina Faso. Ce qui explique que j’ai tout fait pour avoir une carte d’électeur. Si les choses se passent comme nous le souhaitons, nous participerons aux élections municipales et législatives.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
Lefaso.net


Des « déboires » pour l’ex-député Gerard Karambiri

Au moment de notre passage au lycée provinciale Mollo Sanou qui abrite un seul bureau de vote, nous avons eu vent d’un petit malentendu par rapport à un électeur. Selon le président dudit bureau Laurent Sanou, l’ex-député Gerard Karambiri qui était venu pour accomplir son devoir de citoyen a eu quelques petits « déboires ». En effet, « Quand il est venu, mon accesseur m’a interpellé en me disant qu’il avait déjà voté ailleurs. Je n’ai pourtant pas constaté l’encre sur son doigt.

Le député m’a aussi affirmé qu’il n’avait voté nulle part ailleurs, explique le président. Etant donc dans l’impossibilité de trancher cette affaire, il a fait appel à la commission électorale de l’arrondissement (CEA), à laquelle ils sont rattachés. Et elle, également de faire appel à la commission électorale provinciale indépendante (CEPI). Les deux commissions ont alors effectué le déplacement sur les lieux pour faire le croissement. Au final, elles ont décidé de le laisser voter. Le hic est que le nom du député figure bien sûr la liste, seulement que les numéro d’inscriptions ne correspondent pas. L’erreur serait-il venu de la personne elle-même, c’est-à-dire le député ou de la part de la CENI ? En tout cas, cette problématique fera l’objet d’un procès verbal qui sera soumis à la CENI à la fin du scrutin.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2010 à 03:23 En réponse à : Scrutin, du 21 novembre : Des Bobolais expliquent leurs réticences

    Attention à l’orthographe mes chers journalistes.Prenez l’habitude d’écrire burkinabè et non burkinabé.Merci !

    • Le 22 novembre 2010 à 17:38, par Mechtilde Guirma En réponse à : Scrutin, du 21 novembre : Des Bobolais expliquent leurs réticences

      Cher monsieur anonyme, la désinence « bé » est une syntaxe « poulhophone » (si vous me permettez le mot), qui désigne un groupe, une collectivité, un clan, une tribu, voire ethnie etc… Exemple : Mossibé pour désigner les Mossé, Somogobé pour désigner les esclaves des Mossé ainsi de suite. Tandis que « bè » est plutôt dioulaphone pour désigner un ensemble, un tout, l’holistique si l’on veut. D’ailleurs pourquoi le phonème Mossé au lieu de Mossè (bien que le Yatenga est tenté par cet orthographe). Parce qu’il rentre dans la même logique. Lors de la nomination du pays Burkina-Faso, l’on avait posé la question sur RFI au président Thomas Sankara pourquoi ce nom. Alors il a expliqué que cela relevait de son souci de faire du peuple, une seule entité, une seule nation. Aussi a-t-il ciblé les principales ethnies autour desquelles une unité était possible : Burkina pour les Mossé, Faso qui est dioulaphone, burkinabé qui est le peuple du Burkina désigné en langue peulhe. Tandis que le dytanié est la désignation de l’hymne national en langue lobi-dagara. Cependant je ne détiens pas seule la mémoire de l’histoire de notre pays. Aussi s’il y a d’autres sources que l’on nous les donne afin de mieux éclairer notre lanterne.

  • Le 22 novembre 2010 à 14:39 En réponse à : Scrutin, du 21 novembre : Des Bobolais expliquent leurs réticences

    ...dans les bureaux dont nous avons sillonnées...
    Informer ! rien de plus noble. Mais faire attention aux fautes, il n’ya rien de plus qui puisse rendre la lecture de l’information plus agréable !
    Amicalement !
    Sidsaya

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