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Présidentielle 2010 : Bravo amazones de la démocratie !

Publié le lundi 22 novembre 2010 à 01h18min

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(Ph.A. Ouédraogo)Au Burkina, les femmes sont toujours les plus nombreuses à honorer leur devoir civique pendant les rendez-vous électoraux. Le scrutin présidentiel du 21 novembre ne déroge pas à la règle, pas même à Ouagadougou, réputé centre d’abstentionnistes, avec des dames en grand nombre dans les rangs devant les bureaux de vote, notamment dans les quartiers périphériques. Ce constat de la fidélité des femmes aux votes au Faso, Chantal Compaoré, Première Dame, et Priscille Zongo, épouse du Premier ministre burkinabè, sont loin de la démentir, elles qui ont également accompli, ce 21 novembre 2010 dans la capitale, leur devoir civique.

C’est vrai que beaucoup de femmes burkinabè n’ont pas, chacune, la chance ou le malheur (C’est selon) d’avoir, comme Chantal Compaoré et Priscille Zongo, leur époux pour elle seule, polygamie oblige. Mais, une chose est sûre et certain : Si chaque dame burkinabè devrait aller voter avec sa tendre moitié, y compris dans les situations de couples polygames, l’on aurait davantage d’hommes votants pendant les élections.
Cela n’étant pas encore, ce sont les femmes qui sont toujours les plus nombreuses devant les bureaux de vote à chaque scrutin, comme c’est le cas pendant cette présidentielle du 21 novembre 2010.

L’intégrité, le respect de la parole donnée

La première Dame, accomplissant son devoir civique (Ph.A. Ouédraogo)

Les sorties massives des femmes ne sont pas forcément liées au fait, comme on a l’habitude de le penser, qu’elles sont facilement manipulables et achetables parce qu’illettrées pour la plupart. Leur comportement, hautement bénéfique pour notre processus électoral, ne serait-ce que sur le plan de l’amélioration du taux de participation aux votes, traduit quelque part un attachement à l’intégrité (valeur chère à notre pays), à la parole donnée, c’est-à-dire celle de voter le jour du scrutin. Dans la situation politique actuelle du pays caractérisée par une désaffection générale vis-à-vis de la chose politique, les femmes burkinabè font pratiquement office de remparts de notre processus démocratique.

Jouer à la politique de l’autruche

Mme Koboanda a la chance d’être venue voter avec son époux (Ph.A. Ouédraogo)

En cela, leur attitude mérite d’être saluée à sa juste valeur. Donc, bravo à ces amazones de la démocratie !
Parce que, quoi qu’on dise, le boycott des urnes n’est pas toujours la meilleure solution en démocratie. Certes le message peut être bien décrypté mais l’impact sur le jeu politique est loin d’être évident. Voter, c’est non seulement donner la preuve de sa participation de la politique, mais aussi et surtout fournir la marque manifeste de sa volonté au niveau individuelle d’influer sur le cours des choses. A contrario, boycotter les urnes c’est laisser les autres décider des choses auxquelles l’on sera soumis, qu’on le veut ou non. C’est la loi de la démocratie : seules les voix exprimées comptent. Mieux vaut toujours s’exprimer que de subir sans mot. Ne pas voter, c’est comme jouer à la politique de l’autruche.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 novembre 2010 à 17:12 En réponse à : Présidentielle 2010 : Bravo amazones de la démocratie !

    "Les sorties massives des femmes ne sont pas forcément liées au fait, comme on a l’habitude de le penser, qu’elles sont facilement manipulables et achetables parce qu’illettrées pour la plupart. Leur comportement, hautement bénéfique pour notre processus électoral, ne serait-ce que sur le plan de l’amélioration du taux de participation aux votes, traduit quelque part un attachement à l’intégrité (valeur chère à notre pays), à la parole donnée, c’est-à-dire celle de voter le jour du scrutin"
    Affirmation gratuite, ces femmes qui sont également nos mamans sont exploités du fait de leur ignorance et aussi de la misère grandissante et comme elles ne font aucun lien entre leurs votes et leurs conditions de vie ..... (sur ce point elles n’ont forcement pas tord !).
    Ceux qui ne votent pas aujourd’hui ne sont pas contre la démocratie mais refusent simplement de cautionner la mise en scène actuelle et œuvre plutôt pour l’avènement d’un véritable processus démocratique. ces amazones comme vous les appelez contribuent malgré elles à retarder ce processus en crédibilisant un temps soit peu la mascarade actuelle ! ne soyez pas complice de leur exploitation à moins que......

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