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La Coalition « Burkind Lem » à Ouaga : « Les réactionnaires savent pourquoi ils ont peur de la Révolution »

Publié le jeudi 18 novembre 2010 à 01h45min

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Pour son meeting dans la région du Centre, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a choisi l’ancienne place de la Révolution pour rencontrer et galvaniser ses troupes à Ouagadougou le 14 novembre 2010. Dans ce lieu symbolique, les sankaristes ont fait le procès du régime « de corruption et de gabegie » mis en place par « les réactionnaires qui savent bien pourquoi ils ont peur de la Révolution ». Pour Me Sankara et les siens, l’alternance salvatrice du peuple se fera avec eux au soir du scrutin du 21 novembre.

« Oser lutter, savoir vaincre. Vivre en révolutionnaire, mourir en révolutionnaire » ; « l’impérialisme, à bas » ; « le colonialisme, à bas » ; « le néocolonialisme, à bas » ; « les affameurs du peuple, à bas » ; « les hiboux au regard gluant, à bas » ; « la bourgeoise compradore, à bas » ; « les canards boiteux, à bas » ; « les caméléons équilibristes, à bas » ; « gloire, au peuple » ; « honneur, au peuple » ; « dignité, au peuple » ; « pouvoir, au peuple » ; « la patrie ou la mort, nous vaincrons » ;…

Le moins que l’on puisse, c’est que la place de la Nation, ancienne place de la Révolution à Ouagadougou, a vibré au rythme des slogans révolutionnaires à l’occasion de ce meeting de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, le candidat de la Coalition « Burkind Lem » (Coalition Intégrité). Il n’y a rien d’étonnant à cela puisqu’il s’agissait d’un meeting des « héritiers » du président de la Révolution démocratique et populaire (RDP) qui entendent poursuivre l’œuvre de leur champion.

Et en misant sur Me Sankara, les militants de la Coalition sont convaincus d’avoir fait le bon choix puisque ce dernier est « un digne héritier du capitaine Thomas Sankara », et la victoire sera la leur au soir du 21 novembre. Ainsi, selon Anatole Xavier N’Do, commissaire régional du Centre, « on pourra accompagner Blaise à Ziniaré pour qu’il s’occupe désormais de ses hyènes et de ses lions qu’il préfère d’ailleurs aux Burkinabè ».

Pour la député Bessin Edwige Nikiéma, coordonatrice des femmes, il faut que l’alternance arrive dans notre pays car cela fait « 23 ans que nous sommes dans la misère et que notre système éducatif est saboté parce que les dignitaires du régime ont leurs enfants qui étudient à l’étranger ».

Pour les sankaristes, seule l’alternance sauvera le Burkina. Hélas, tout le monde ne travaille pas dans ce sens. Ainsi, Hamidou Gnessien, représentant des élèves et étudiants, a dénoncé certains « opposants qui soutiennent Blaise pour avoir des postes ministériels. Heureusement, il y a de vrais opposants comme Me Sankara qui croient au changement ».

Il a alors invité les militants à ne pas baisser les bras. Au nom de la Coalition « Burkind Lem », Gustave Ilboudo a déclaré que « notre peuple en a assez du régime Compaoré » et que seule la Révolution pourra chasser les tenants du pouvoir actuels. Heureusement, selon lui, « la révolution est en marche car, quand on regarde bien, on constate qu’une minorité a accaparé les richesses du peuple. Les réactionnaires savent pourquoi ils ont peur de la Révolution. Ils ont peur car la Révolution est contre les voleurs, les assassins, les sangsues du peuple ».

Pour le député Yamba Malick Sawadogo, le commissaire général de campagne de Me Sankara, il n’y a pas de doute, « notre candidat est le futur président du Faso. Il sera élu démocratiquement alors que Blaise, lui, n’est pas venu au pouvoir par le vote du CDP ou de la FEDAP/BC mais seulement par les armes et la trahison ».

En s’adressant au public présent à son meeting, Me Sankara a soutenu que « le 21 novembre, chacun aille voter son destin, prendre son destin en main ». Pour lui, il faut que les choses changent car, depuis le début de la campagne, en sillonnant par la route tout le pays, il a vu les réalités que vivent les Burkinabè car « on ne les a pas survolées comme Blaise le fait en hélico. On nous dit que le Burkina avance. Nous disons oui. Mais il y a deux cas. On a le Burkina qui avance avec Blaise, Chantou, Djamila, François, Simon… Il y a aussi le Burkina qui avance…à reculons. Demandez aux femmes qu’on transporte dans des charrettes pour aller accoucher, demandez aux étudiants de Bobo qu’on entasse à 140 dans un bus de 70 places pour aller sur le campus de Nasso, demandez aux ouvriers qui souffrent, demandez aux pères de famille qui ne savent pas comment payer la scolarité ou les ordonnances de leurs enfants… Ils vous diront que le Burkina n’avance pas ».

C’est la raison pour laquelle il a appelé les électeurs à ne pas voter mais « botter » Blaise, à le « bouter hors de Kosyam » le 21 novembre. Pour lui, il y a urgence à le faire car, « à Ouahigouya, nos militants nous ont dit qu’ils sont fatigués de Blaise. Ce message, on l’a entendu partout ».

Le candidat sankariste a aussi dénoncé les difficultés qu’éprouvent les électeurs à entrer en possession des documents de votation (la carte d’électeur et la carte nationale d’identité burkinabè). Une fois de plus, il a accusé Blaise de doter les pays où il est médiateur de documents sécurisés de vote alors qu’au Burkina, c’est la « pagaille ».

C’est sur l’espoir et même la conviction que leur candidat sera élu président du Faso le 21 novembre que les militants de la Coalition ont clos ce meeting à la tombée de la nuit.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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