LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Me Bénéwendé Sankara à Garango : « Kossyam sera à vous au soir du 21 novembre 2010 »

Publié le jeudi 18 novembre 2010 à 01h47min

PARTAGER :                          

En ces derniers jours de la campagne présidentielle, c’est à Garango, dans la province du Boulgou que le candidat de la coalition « BurkindLem », Me Bénéwendé Stanislas Sankara, a effectué l’un de ses derniers meetings, le lundi 15 novembre 2010. Il est allé solliciter le soutien de ses militants dans cette localité du Burkina Faso.

C’est jour de marché, ce lundi 15 novembre 2010, à Garango. Non loin de là, une foule nombreuse attend sous des tentes, bercée par les dernières sonorités du moment, le candidat de la coalition, Me Bénéwendé Sankara pour son meeting. A 14 h, il est accueilli sous un soleil de plomb par une population en liesse. Les slogans révolutionnaires à profusion et les coups de canons passés, les allocutions pouvaient débuter. Le représentant des élèves, Djélilou Lingani, a estimé que la jeunesse burkinabè est abandonnée à elle-même, la faute à des politiques inappropriées. Pour cela, a déclaré le représentant des vieux, Norbert Moné, il faut un changement à la tête de l’Etat. « Kosyam sera à vous au soir du 21 novembre », a-t-il affirmé, sous les applaudissements des militants.

La coalition « BurkindLem », composée de sept partis politiques de l’opposition, est venue accompagner son candidat pour le meeting de Garango. Le président de l’URDB, Idrissa Darga, originaire de la région, a égrené un long chapelet de maux dont souffre le Burkina Faso : misère, corruption, mal gouvernance… « L’avenir du pays est hypothéqué », a-t-il ajouté.

Selon Idrissa Darga, la coalition est déterminée à réaliser l’alternance au Burkina Faso. « Cela est un devoir pour tout homme intègre », a-t-il estimé, tout en précisant que la coalition agira avec le peuple. Pendant son allocution, le président de l’URDB a aussi indiqué aux militants de Garango que Me Bénéwendé Sankara est le candidat idéal à même de bien gérer le Burkina Faso. Car pour lui, son programme répond aux aspirations de la population, ce qui permettra en cinq ans de repousser les frontières de la pauvreté.

« La prétendue lutte contre la pauvreté actuellement, est plutôt une lutte contre les pauvres », a martelé Idrissa Darga devant des militants déchaînés. Les uns et les autres ont été invités à retirer leur carte d’électeur, « seule arme du peuple » selon le candidat de la coalition, afin que l’alternance du 21 novembre 2010 soit une réalité. Devant ses militants de Garango, Me Bénéwendé Sankara a expliqué, la voix un peu enrouée, en ces termes, les raisons de sa présence dans cette localité : « Le Boulgou est farouchement contre l’injustice. C’est une population qui connaît la persévérance. Même s’il fallait venir à Garango en civière, je serais venu ».

Il a souligné que la coalition « intégrité » a été portée sur les fonts baptismaux pour une unité combattante, agissante, afin de garantir la victoire du peuple au soir du 21 novembre 2010. « Vu votre détermination, votre mobilisation, nous avons déjà gagné la victoire. Nous avons la possibilité de changer les choses au Burkina Faso », a affirmé Me Bénéwendé Sankara. Avec lui au pouvoir, a-t-il assuré, il fera bon vivre dans le pays et les fruits de la croissance profiteront à tous. Car selon lui, le Burkina Faso doit avancer avec tout le monde, ainsi qu’avec des services administratifs, sanitaires et des infrastructures de qualité.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2010 à 13:00, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Me Bénéwendé Sankara à Garango : « Kossyam sera à vous au soir du 21 novembre 2010 »

    Un milliard de quoi ? (Texte du 26/04/2010 tiré du site : www.venancekona.com)

    De nombreux internautes ayant réagi à ma dernière chronique sur le choix de s’exiler ou de rester dans nos pays, je me permets de revenir encore une fois sur ce sujet. L’Afrique, nous dit-on, vient d’avoir un milliard d’habitants. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? Je ne sais pas. Nous serons un milliard de quoi ? Un milliard de personnes dignes ou un milliard de mendiants ? Pour le moment, ceux que ce chiffre chiffonne, si je peux me permettre, ce sont les Européens. Car c’est sur leurs côtes que chaque année des milliers d’Africains viennent s’échouer. Ce sont eux qui ne savent plus quel dispositif prendre pour se protéger de tous ces gueux en quête de pitance ou de liberté qui viennent à l’assaut de leurs pays. Chaque fois qu’un Africain meurt dans le désert ou dans la Méditerranée, il témoigne mieux que tous les discours de l’échec de son pays. Et chaque année, ce sont des centaines de jeunes gens qui meurent dans le désert ou dans la mer, parce qu’ils ont préféré prendre ce risque plutôt que de vivre dans leurs pays qui n’ont plus aucun rêve à leur proposer. Il y a deux ans, je me suis rendu à Kidal, dans le désert malien, sur les traces de ces jeunes gens qui sont refoulés par les pays du nord du continent. Un jeune Togolais rencontré là m’avait dit qu’il n’avait qu’un seul rêve, trouver assez d’argent pour recommencer l’aventure. Et pourtant il venait de me raconter l’enfer que cela avait été pour lui d’arriver jusqu’en Algérie et de traverser à nouveau le désert en sens inverse. Et il avait dit cette phrase terrible : « je préfère mourir ici plutôt que de retourner dans mon pays. » Connaissant le Togo, pouvais-je le blâmer ? Il ne faut pas se voiler la face : nos pays africains ont dans leur ensemble lamentablement échoué. Et tous les bras valides cherchent à les fuir. L’Afrique du sud qui semblait s’en sortir mieux que les autres a été envahie par les pauvres des autres pays africains, réveillant ainsi les sentiments xénophobes des habitants de ce pays dont plusieurs vivent dans une misère encore plus grande. Les Noirs africains qui vivent dans les pays du nord du continent, qui semblent eux aussi mieux s’en sortir, vivent un racisme des plus cruels, que nos intellectuels ne dénoncent curieusement pas avec autant de vigueur que celui qui sévit en France. On se souvient tous des pogroms organisés en Libye, au moment justement où le dirigeant de ce pays se voulait le chantre le l’Union africaine. Non, on ne peut pas en vouloir à ces jeunes gens d’aller chercher, au péril de leurs vies, un lendemain moins cruel que leur présent. Même si le plus souvent, à destination, le rêve se transforme en cauchemar. Que font-ils ici ? Quelles opportunités leur sont-elles données de participer à la construction de leurs pays ? Qu’offrons-nous comme avenir aux milliers de jeunes gens qui sortent chaque année de nos universités ? Et pourtant, l’Afrique est entièrement à construire. En principe, avec une population d’un milliards de personnes, l’Afrique devrait avoir davantage de bras pour cette oeuvre. Alors ? Le problème est que les élites africaines ont failli. Les élites politiques, les élites intellectuelles. Les politiques qui accèdent au pouvoir n’ont que deux soucis, s’enrichir autant que possible et s’accrocher au pouvoir par tous les moyens. Qu’est ce qui explique que dans un pays comme la Côte d’Ivoire, on forme chaque année des milliers de policiers et gendarmes mais aucun médecin ? S’étonnera-t-on qu’un jeune docteur en médecine, las d’attendre un hypothétique emploi, cherche à tenter l’aventure européenne ? Israël a réussi à faire pousser des tomates en plein désert. Mais qu’est-ce qui intéresse les pays africains dans leur coopération avec Israël ? Les systèmes d’écoutes téléphoniques, les armes, les drones, la sécurité des présidents. Les élites intellectuelles qui devaient être les aiguillons des pouvoirs, elles qui devraient sans cesse rappeler ces pouvoirs à leurs obligations ont failli de leur côté lorsqu’elles ont choisi de les accompagner dans leurs œuvres de prédation. Qu’avons-nous à offrir aujourd’hui au reste du monde ? Notre capacité de nuisance. Et nous avons décidé d’en faire un moyen de chantage. J’ai entendu une fois Jean Ping, le président de l’inutile commission de l’Union africaine dire dans une interview que si l’Occident n’aide pas l’Afrique, il aura à faire face aux hordes d’immigrants illégaux. Très bien. En cinquante ans d’indépendance, qu’avons-nous fait de toute l’aide qui nous a été apportée ? Une bonne partie est retournée en Europe, dans des comptes bancaires numérotés. Que font nos dirigeants pour leurs pays ? Qu’a fait Bongo des milliards générés par le pétrole, le bois, le manganèse, l’uranium, pour son pays ? Que fait Sassou des milliards que génèrent les ressources de son pays ? On vient de découvrir le scandale de la Banque des Etats d’Afrique Centrale. Des milliards que des dirigeants qui, j’en suis sûr, fustigent à longueur de discours l’égoïsme de l’Occident, ont volé. Que fait Laurent Gbagbo des 60 milliards qu’il s’octroie chaque année sur le budget de l’Etat ? De quel droit parlons-nous de l’égoïsme des pays riches lorsque nos dirigeants sont les premiers prédateurs de leurs propres pays ? L’Afrique est à construire. Nous sommes un milliard désormais à le faire. L’Afrique a tout à nous offrir. En réalité, avec notre milliard d’habitants, notre continent reste encore largement sous-peuplé. Un pays comme la Hollande compte autant d’habitants que la Côte d’Ivoire, pour un territoire dix fois plus petit. Et ils arrivent à se nourrir et même à exporter de la nourriture. Nous ne pouvons pas blâmer nos jeunes frères qui s’en vont. Mais les élites doivent, elles rester, et se battre pour que les choses changent. Afin que nos jeunes frères n’ailent plus se tuer dans le désert ou dans la mer. Et pour que nous ne soyons pas un milliard de mendiants.

    Par Kôrô Yamyélé

 LeFaso TV