Koudougou : Vite, des CNIB pour voter
Le scrutin du 21 novembre approche à grands pas. Mais un obstacle majeur se dresse devant un grand nombre d’électeurs. Bien que disposant de leur carte d’électeur, ils ne sont pas sûrs d’accomplir leur droit civique car ne disposant pas de carte nationale d’identité burkinabè, une des pièces requises pour l’élection présidentielle. A Koudougou, dans le centre-ouest, les grands moyens sont déployés pour que tous puissent voter.
Ce lundi 15 novembre semble exceptionnel au théâtre populaire de Koudougou. La foule immense que nous avons trouvée sur les lieux est impressionnante. Hommes, femmes, jeunes, vieux ; ils étaient plusieurs centaines. Tous là pour le même objectif : établir une carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) pour pouvoir choisir librement son président le 21 novembre.
Dans de longs rangs, tous brandissent leur carte d’électeur dans une bousculade bien organisée. En effet, pendant 72h, ceux qui disposent de leur carte d’électeur peuvent se faire établir gratuitement une CNIB, une des pièces indispensables pour exercer son droit de vote. Quelques conseillers municipaux apportent leur soutien autant que faire se peut.
Plus de deux heures que nous sommes sur les lieux. Un homme, très disponible fait sans cesse des va- et-vient. Lui, c’est Daniel Bouda, un conseiller municipal de la commune de Koudougou, un élu du village de Villy. Les gens l’approchent pour s’informer. Mais, « Je ne peux intervenir que s’il s’agit de personnes malades ou âgées, ne pouvant faire le rang », se presse-t-il de nous préciser. « J’interviens aussi pour ceux qui ont oublié leur carte d’électeur en venant ; mais, je me rassure d’abord qu’il est réellement inscrit sur la liste électorale », ajoute-t-il. Il en est ainsi depuis 72h au théâtre populaire de Koudougou.
A six jours des élections, une question se pose : n’est-il pas tard ? « Pas du tout », rétorque Daniel Bouda, l’air très sûr de lui. « Toutes les dispositions sont prises pour que les gens aient leur CNIB avant le jour des élections », ajoute-t-il.
Plus d’une quinzaine d’agents de la police nationale s’affairent pour le remplissage des formulaires, la mesure de la taille et que sais-je encore. De temps à autre, un d’entre eux se lève pour rappeler aux uns et aux autres qu’il n’est pris en compte que ceux qui disposent de leur carte d’électeur.
Cette opération étant gratuite, permettra certainement d’accroitre le taux de participation aux élections du 21 novembre. Le vainqueur étant déjà connu comme certains le pensent, le taux de participation demeure l’enjeu majeur de ce scrutin.
Moussa Diallo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 17 novembre 2010 à 18:53, par Bénéwindé En réponse à : Koudougou : Vite, des CNIB pour voter
A quel candiadat va profiter cette opération commando de CNIB ?
Le 18 novembre 2010 à 00:17 En réponse à : Koudougou : Vite, des CNIB pour voter
au parrain bien sur,tout a fait normal.
2. Le 18 novembre 2010 à 09:09 En réponse à : Koudougou : Vite, des CNIB pour voter
Donc en clair ,en cette période le détenteur de la carte d’électeur est prioritaire à celui qui a son acte de naissance ,son passport ou sa carte militaire !
Le citoyen a t’il la liberté de voter ou ne pas voter ? ,soyons constants dans les principes arrêtés pour ne pas être ridicules.
Avoir la CNIB est un droit et un devoir pour tous les Burkinabe en âge de s’en procurer.Dans cette façon on ne voit qu ’un trafic d’influence très malsin pour s’attirer des voix.
3. Le 18 novembre 2010 à 11:49, par TRAORE En réponse à : Koudougou : Vite, des CNIB pour voter
Je me demande si cette discrimination est positive : une CNIB gratuite pour ceux qui ont une carte d’electeur. Comme si celui qui n’est pas inscrit sur une liste electorale n’est pas un contribuable. Il faut que l’on cesse d’associer des symboles nationaux (CNIB, drapeau national,...) qui sont rassembleurs, a des valeurs partisanes. Ne pas s’inscrire sur la liste electorale peut tout aussi bien etre un acte citoyen (par exemple pour celui qui estime que la designation des responsables peut se faire autrement qu’a travers un suffrage universel et/ou direct), que de protester ouvertement contre des pseudo-elections. La preuve de l’iniquite de cette decision : il n’y a qu’environ 3.4 millions d’inscrits sur un potentiel de 7 millions. Autrement dit, environ 3.6 millions de burkinabe ne beneficient pas de cette "faveur". Est-ce democratique ?
4. Le 18 novembre 2010 à 16:15, par RANINI En réponse à : Koudougou : Vite, des CNIB pour voter
"La fête passée, adieu le Saint" ! Donc les élections passées, les citoyens paieront pourront avoir la CNIB ! Bravo !!! C’est ça la démocratie du Faso !!!