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Blaise Compaoré et la Présidentielle de 2010 : Les vrais défis du candidat large rassembleur

Publié le mardi 16 novembre 2010 à 03h09min

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Jamais, en 23 ans de pouvoir, Blaise Compaoré (59 ans) n’a été, en une élection présidentielle, dans une situation aussi favorable que celle dans laquelle il se trouve avec le scrutin du 21 novembre 2010. En effet, à son endroit, sont souvent utilisés les vocables ci-après : « Faiseur de paix », « le Pacificateur », « le Bâtisseur », « L’homme de paix », « L’homme de dialogue », etc. Autant de qualificatifs, aussi élogieux les uns que les autres, qui font plus de lui un rassembleur. Pas seulement au Burkina, mais également à l’extérieur du pays. Car, de Conakry à Lomé en passant par Abidjan, beaucoup savent maintenant conjuguer au positif l’action de Compaoré, jadis considéré, à tort ou à raison, comme un déstabilisateur de régimes.

Mais cette déferlante vague de sympathies, gage certes d’une implacable victoire à la présidentielle du 21 novembre 2010, ne signifie nullement, pour l’homme de la résistance du 17 mai 1983, absence de contraintes (risque de faible participation des citoyens aux votes, 6 sérieux concurrents), encore moins de défis.

Ampleur de la victoire, premier défi pour Blaise

Dans la posture actuelle de Blaise Compaoré, super favori de l’élection de novembre, l’ampleur de la victoire annoncée constitue incontestablement le premier défi à relever. Il faut que le résultat des votes en sa faveur soit à la hauteur de son statut de grand candidat, du « Bâtisseur de la nation », « d’homme de paix », du rassembleur.

95%, prophétie d’un grand ami du candidat

A ce propos, un grand ami à lui, le richissime homme d’affaires, Djanguinaba Barro, n’avait pas hésité, pendant la précampagne, à avancer le chiffre stalinien de 95% des suffrages. A Dori, où le président sortant était en meeting le 10 novembre dernier, un autre partisan nous prédit un taux de succès de 92%.

Au moins une victoire de Compaoré à hauteur de 90%

Les voix des urnes sont certes insondables, mais l’état d’esprit dans la direction nationale de campagne du candidat devrait être le même. On l’imagine, ils sont nombreux ceux qui songent au moins à une victoire à hauteur de 90%, surtout avec le bilan jugé « très positif » du quinquennat passé de leur champion.

Compter avec la toute puissante FEDAP/BC

Et ce n’est, peut-être, pas trop rêver pour eux, parce que les circonstances s’y prêtent, plus qu’en 2005 ou en 1998, avec plus de structures soutenant la candidature de Blaise Compaoré. Ainsi, en plus du CDP, de l’ADF/RDA et des partis de la mouvance présidentielle, il faut maintenant compter avec la toute puissante FEDAP/BC.

Rien n’a été négligé dans la campagne

Et quand l’on ajoute à la large mobilisation, les moyens engagés, la nécessité de mettre la barre haute s’impose. Manifestement, rien n’a été négligé par la direction nationale de campagne de Blaise Compaoré. Dans les localités où le candidat ne peut se rendre par exemple, pour une raison ou une autre, il se fait représenter par ses envoyés spéciaux.

Présence remarquable du candidat sur Facebook

Au niveau de la communication, les hommes de campagne de Blaise Compaoré vont encore plus loin en mettant en contribution les technologies de l’information et de la communication, avec notamment une présence remarquable sur Facebook. Evidemment, avec tout cela, le président sortant ne peut que rêver d’une réélection écrasante au soir du 21 novembre. Mais une large victoire pour quoi faire ?

La campagne sous le signe de l’apaisement

Et c’est là que se pose le second défi du président sortant, qui a l’obligation, ne serait-ce que moralement, de bien gérer son probable confortable acquis électoral du 21 novembre. Et apparemment, il en est conscient, ce qui explique, sans doute, que la présente campagne, dans son camp, soit placée sous le signe de l’apaisement.

Faiseur de paix de sa trempe

En bon stratège, l’ancien parachutiste sait bien qu’une victoire électorale n’est jamais une fin en soi, qui plus est, pour un vainqueur rassembleur et faiseur de paix de sa trempe. Pour lui, il faudrait, certainement, poursuivre dans la dynamique du « Bâtisseur », du « Faiseur de paix », du dialogue.

Le gros capital en 23 ans de pouvoir

En cela, son nouveau programme de société, « Bâtir ensemble un Burkina émergent », traduit si bien sa vision poste-électorale, c’est-à-dire impliquer toutes les forces soutenant sa candidature dans la gestion du pays. S’inscrire dans cette perspective, est certainement le meilleur moyen pour le Docteur Honoris Causa de sauvegarder son plus gros capital en 23 ans d’exercice du pouvoir d’Etat : la stabilité sociopolitique du Burkina.

Faciliter la tâche au CDP

Par ailleurs, dans l’optique de l’après 2015, le président sortant, qui va, en principe, entamer son dernier mandat, gagnerait, peut-être, également à l’emporter largement au scrutin du 21 novembre prochain. Ainsi, ce serait plus facile pour le CDP, parti majoritaire du pays, qui nourrit l’ambition, dans le cadre des réformes politiques en vue, de modifier l’article 37 de la Constitution limitant les mandats présidentiels à deux.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 novembre 2010 à 23:13, par Un dédoulais de l’extérieur En réponse à : Blaise Compaoré et la Présidentielle de 2010 : Les vrais défis du candidat large rassembleur

    Je n’ai pas doute en la qualité de rassembleur ou de faiseur de paix du "Blaiso" ;Cela est une grande fierté pour plus d’un Burkinabé de savoir que son président(ou son pays)joue un rôle important dans le règlement de conflits dans certains pays ou même dans la libération d’otages et j’en passe...
    S’agissant des élections qui auront lieu dans moins d’une semaine,si le CDP a tout mis en oeuvre pour que son candidat sorte victorieux avec un pourcentage d’au moins 90%
    en vu d’avoir des arguments pour modifier l’article 37 de notre constitution et de maintenir "éternel" le fils de Ziniaré au pouvoir ,là ce sera la grave erreur !car comme le dirait un chanteur :<>

    Nombreux sont les bukinabés qui ne doutent pas de cette victoire d’au moins 90%,mais le pourquoi de cette victoire reste une grande inquiétude pour beaucoup !

  • Le 17 novembre 2010 à 14:42 En réponse à : Blaise Compaoré et la Présidentielle de 2010 : Les vrais défis du candidat large rassembleur

    on s’en fout qu’il soit faiseur de paix dans les autres pays. mais nous burkinabé on gagne quoi ? blaise doit s’occuper plutot de la corruption au lieu de dire que c’est un fleau qui existe partout. ce n’est de corrompre les gens avec les sommes que nous regardons c’est le programme qu’on regarde et l’on vote. je ne peut pas qu’il ya des gens au burkina qui puissent penser que blaise peut developper notre pays.

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