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Décès de Nick Domby : Le corps sera-t-il rapatrié ?

Publié le mardi 14 septembre 2004 à 16h21min

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Nick Domby

Les grandes douleurs sont muettes. Mais, c’est difficile voire impossible de vivre la disparition de Nick Domby dans le silence. De son vrai nom Dominique Kontongomdé, cet artiste burkinabè de pointure internationale et qui a mis sur orbite, avec Georges Ouédraogo, la musique burkinabè en langue burkinabè est parti.

En effet, comme un cyclone ravageant tout sur son passage, la mort de Nick Domby a attristé tout un peuple. "Une grande perte pour le Burkina Faso". C’est avec beaucoup d’amertume et de regret que Mahamoudou Ouédraogo, le ministre de la Culture, des arts et du tourisme, vit ce départ dans l’au-delà du plus "Mossi" des musiciens. "Je le savais malade mais j’ai également appris plusieurs fois qu’il allait mieux et c’est un décès que je vis au plus profond de mon être, comme j’ai vécu ceux d’autres artistes burkinabè", a déploré le ministre.

Comme nous le savions tous, Nick Domby est l’un des artistes burkinabè qui savait tenir le micro pour toucher les coeurs des mélomanes burkinabè, mais aussi pour "rendre encore plus ostensible les talents dont regorge le Burkina Faso en matière de musique", a insisté Mahamoudou Ouédraogo qui a reçu la famille du regretté dans la matinée du lundi 13 septembre. Le corps de Nick Domby sera-t-il rapatrié dans les prochains jours ? Combien coûtera l’opération de retour de la dépouille mortelle de ce valeureux fils du Burkina ? Ou alors le corps de Nick restera-t-il à Orléans où il s’est établi depuis des années avec sa petite famille ?

Ce sont autant de questions que les Burkinabè se posent et qui sont étudiées avec minutie par le ministère de la Culture et le gouvernement, de concert avec la famille du disparu. Cela coûte très cher et ce n’est pas évident que le ministère de la Culture seul puisse avoir de tels moyens. "Toutefois, nous prenons tous les contacts, et restons très proche de la famille pour voir comment faire pour aboutir les démarches", a mentionné Mahamoudou Ouédraogo d’un air songeur. L’autre hypothèse qui laisse plus d’un Burkina affecté est la question du retour de Nick en terre mossi. Son épouse voudrait bien que l’homme soit inhumé à Orléans en France. Le ministre qui ne semble pas être au courant de ce fait reste à l’écoute de la famille de Nick Domby.

Nombre de personnes pensent que la solution au problème pourrait une fois de plus venir de Blaise Compaoré, qui en de pareilles occasions a très souvent fait parler le portefeuille présidentiel. Surtout que Nick, cet artiste qui n’a pas de complexe de son vivant était semble-t-il bien côté au palais de la présidence. Ce n’était pas sans raison car, l’homme non seulement était très sympa selon le ministre, mais il était également très fier des valeurs de son pays. Et son décès laisse un grand vide chez les mélomanes tout comme ceux qui l’ont fréquenté et ont ri à gorge déployée de ces blagues dont il aimait faire régaler son entourage.

Que fera le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme ? "Nous sommes en contact avec la famille pour accorder les violons sur tout ce qui sera fait", a souligné le ministre. On se rappelle que celui-ci et les autorités politiques avaient, en son temps, organisé des obsèques dignes de ce nom à l’illustre fils du pays qu’était Black So Man, chanteur adulé qui nous a quitté, il y a quelques années. "Le ministère est en deuil et avec la famille nous sommes en train de voir ce que nous pouvons faire pour la suite", a murmuré le ministre. La famille de Nick Domby a en tout cas estimé que le corps soit rapatrié.

En attendant que le corps du "Mossi" d’Orléans revienne sur la terre de ses ancêtres, tous ceux qui l’ont connu gardent de Nick Domby le souvenir d’un homme charmant, qui aime la vie et sait s’éclater chaque fois qu’il en a l’occasion. "Il est courtois, respectueux et convaincu que les rythmes du terroir burkinabè sont tout aussi envoûtants est dansants que les autres sonorités de par le monde". Paroles de Mahamoudou Ouédraogo.
Nick est parti. Mort ou est donc ta victoire ?

Par Morin YAMONGBE
Le Pays

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